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Installé pour trois mois au Mont des Arts, ce « mur végétal » offre une capacité de purification de l’air de 275 arbres. Qualité de l’air : ce n’est pas du vent GREEN Respirer un air sain et non pollué, ce n’est pas un luxe. Et lorsque l’air est pollué, certains seuils doivent être respectés et des mesures doivent être prises. En Europe, des plaignants se sont levés pour exiger une plus grande vigilance. Bruxelles ne fait pas exception. Objet de la plainte à Bruxelles : des concentrations de dioxyde d’azote (NO2) trop élevées et la demande d’un plan de lutte contre la pollution de l’air conforme aux règles européennes. Qu’en est-il exactement ? Vincent Delannoy D ans un monde où la population s’urbanise, la qualité de l’air en ville revêt, en termes de santé publique, une importance accrue. En Europe, les problèmes de pollution atmosphérique se posent avec le plus d’acuité en Allemagne, en France, au Royaume-Uni, en Italie, en Espagne, de même qu’en Europe de l’Est où le chauffage au charbon est fort répandu. Qu’en est-il de Bruxelles ? Notre capitale n’en fait-elle pas assez, comme semblent l’indiquer cinq plaignants bruxellois appuyés par l’ONG environnementale ClientEarth ? La qualité de l’air est une matière européenne régie notamment par la directive 2008/50 et, plus récemment, la nouvelle directive 2016/2284 qui impose d’élaborer un programme de lutte contre la pollution atmosphérique pour la fin mars 2019. En avril 2016, la Belgique a été mise en demeure par la Commission européenne pour ne pas avoir respecté les valeurs annuelles pour le dioxyde d’azote (NO2) – dépassement favorisé par un contexte urbain et des émissions en provenance des moteurs au diesel. Qu’en est-il du NO2 à Bruxelles ? Le seuil horaire à ne pas dépasser est fixé à 200 μg/m3 . En 2015, ce seuil a été dépassé pendant trois heures à Neder-Over-Heembeek et durant une heure à Molenbeek, ce qui reste dans la tolérance de 18 dépassements par an. En concentrations annuelles, par contre, deux stations affichaient des taux supérieurs aux 40 μg/m3 à ne pas dépasser : Haren et Ixelles. Zone de basses émissions La réponse à ces griefs est passée par l’adoption du Plan Air, Climat et Énergie régional (PACE), en juin dernier, et l’instauration d’une zone de basse émission (ou Low Emission Zone, LEZ) permanente, prévue à partir du 1er janvier 2018 sur l’ensemble de la Région bruxelloise. 30 BECI - Bruxelles métropole - juin 2017 Le principe de cette mesure est de restreindre l’accès de la ville aux véhicules les plus polluants en fonction de leur performance environnementale et de leur type de carburant. Elle s’appliquera aux voitures particulières et aux véhicules utilitaires légers, mais pas aux camions de plus de 3,5 tonnes – du moins dans un premier temps. Un site web informatif est en ligne à l’adresse www.lez.brussels. Dès janvier 2018, les véhicules diesel de norme Euro 1, ou sans norme Euro, seront interdits de circulation dans Bruxelles. Ces diesels anciens sont les premiers visés, car ils émettent davantage de polluants tels que les oxydes d’azote. Les véhicules à essence ne sont pas encore concernés en 2018, mais les règles évolueront. Certaines dérogations resteront possibles (véhicules aménagés pour les personnes à mobilité réduite, deux-roues, convois exceptionnels, « ancêtres »….). Cela étant, le dioxyde d’azote n’est pas la seule émission à compromettre la qualité de l’air et la santé des habitants. Les particules fines (PM10) sont également surveillées, conformément à la législation européenne. À cet égard, toutes les stations de mesure du réseau bruxellois respectent depuis 2014 la norme journalière de 50 μg/m3 ne peut être dépassée plus de 35 jours par an. , qui Les bâtiments Si l’importance du trafic routier altère la qualité de l’air, il en va de même du chauffage des bâtiments, spécialement en hiver où la consommation énergétique en ville connaît des pics importants. D’après le PACE régional, les bâtiments représentent environ 70 % de la consommation d’énergie, 24 % des émissions d’oxydes d’azote (NOx) et quelque 58 % des émissions de PM10. Ainsi, l’amélioration des per© Reporters

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