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Zone « basses émissions », attention ! formances énergétiques des bâtiments (PEB) s’avère un levier important. Le type de combustible utilisé pour le chauffage n’est pas anodin. Paris, par exemple, a limité le chauffage au bois, qui occasionne des émissions de particules fines proportionnellement très importantes comparativement au gaz et au mazout. En Région bruxelloise, selon une étude, les logements chauffés au bois (0,20 %) et au charbon et dérivés (0,35 %), représentent une quantité négligeable. Le chauffage au mazout dégage lui aussi des particules fines. Comme les autres combustibles, il est responsable d’émissions de NOx, qui sont précurseurs de l’ozone troposphérique (O3 ). Dans les logements bruxellois, le mazout est utilisé comme source d’énergie principale dans 17 % des cas, contre 76 % pour le gaz naturel et 6 % pour l’électricité. Dans les bâtiments du secteur tertiaire, il représente 7 % de la consommation énergétique, nettement moins donc que d’autres sources moins polluantes telles que l’électricité (48 %) et le gaz naturel (44 %). Actions dans le secteur du bâtiment Dès lors, on comprend aisément que le secteur s’attelle à réduire ces émissions. À la Confédération Construction Bruxelles-Capitale (CCBC), comment intègre-t-on la dimension de qualité de l’air ? « Dans cette optique », répond Charline Boyer, chargée de mission, « nous agissons à travers la construction durable, qui est une démarche qui va plus loin que l’unique considération pour la performance énergétique des bâtiments (PEB). Nous insistons sur tous les aspects de durabilité du bâtiment : PEB, impact environnemental, matériaux, confort, qualité de l’air. » La réduction des solvants et des composés organiques volatils (COV) fait également partie des actions de sensibilisation de la CCBC. Les COV, en effet, tout comme les NOx, favorisent la formation d’ozone troposphérique qui altère la qualité de l’air. Ainsi, la cellule énergie-environnement de la CCBC organise depuis plusieurs années des séminaires sur l’utilisation de peintures et d’enduits naturels. Quant aux énergies utilisées comme source de chauffage, la CCBC sensibilise les acteurs de la construction aux différentes formes d’énergie renouvelable, en particulier La zone de basses émissions (LEZ) n’est que l’une des 64 mesures du plan Air-Climat-Énergie régional, mais c’est l’une des plus ambitieuses et l’une des plus précoces : elle entrera en vigueur en janvier 2018 – dans six mois ! Le contrôle des véhicules circulant en Région bruxelloise se déroulera de deux façons. Des caméras ANPR reliées à la banque de données de la DIV permettront d’identifier les véhicules immatriculés en Belgique. Mais, parmi le demi-million de véhicules qui circulent quotidiennement à Bruxelles, 5 % (environ 25.000) sont des véhicules étrangers. Ceux-là seront contrôlés « sur le terrain ». L’inégalité est manifeste : les véhicules belges seront contrôlés systématiquement (et donc pénalisés, le cas échéant), tandis que les véhicules dotés de plaques étrangères le seront de manière aléatoire et assez sporadique (avec un risque nettement plus faible de se faire « pincer »). On peut toutefois douter que les caméras soient bien installées à temps : à six mois de l’échéance, les systèmes de contrôle sont encore à l’étude. Par ailleurs, il serait souhaitable d’harmoniser les règles des différentes zones basses émissions existantes ou à venir : une LEZ existe déjà à Anvers, qui concerne aussi certains véhicules à essence (contrairement à la LEZ bruxelloise, limitée dans un premier temps aux motorisations diesel). D’autres sont en projet, notamment à Gand et Malines. Et les conditions d’accès à chacune de ces zones évolueront selon leur propre calendrier… Pour aller d’Anvers à Bruxelles en 2020, en passant par Malines, le conducteur devra donc s’assurer que son véhicule réponde aux normes de trois zones… Et vous, vous connaissez la norme Euro de votre moteur ? Ischa Lambrecht, conseiller mobilité BECI ila@beci.be en tenant compte de l’impact de la production d’énergie sur la qualité de l’air ambiant. Incinération et qualité de l’air À Neder-Over-Heembeek, l’incinérateur d’ordures ménagères contribue surtout aux émissions de dioxines et de métaux lourds. Quel est son impact sur la qualité de l’air ? L’analyse des concentrations mesurées par la station du parc Meudon, à 1 km de là environ, n’a jamais révélé d’impact significatif à cet égard, depuis son installation en 1998. Le trafic automobile est l’une des sources de pollution atmosphérique à Bruxelles, mais c’est loin d’être la seule. En revanche, comme c’est le cas de tous les processus de combustion, l’incinérateur est responsable d’émissions d’oxydes d’azote (NOx) et de particules fines (PM10). Cependant, l’installation en 2006 d’un système de traitement des fumées a permis de réduire les émissions de NOx de 75 %. De manière plus générale, à Bruxelles, les activités industrielles, compte tenu de leur faible importance, ont globalement peu d’impact sur la pollution atmosphérique et la qualité de l’air. ● BECI - Bruxelles métropole - juin 2017 31 © Reporters

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