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Bruxelles et le Brexit : analyse SWOT Strengths Weaknesses outre, Bruxelles est un hub international qui dispose de liaisons directes avec toutes les capitales du monde, et d’un accès rapide à une série de places importantes telles que Londres, Paris, Francfort, Amsterdam, sans compter la présence sur son territoire du plus vaste réseau diplomatique du monde. Bruxelles-Londres, c’est à peine deux heures avec l’Eurostar, ce qui fait de Bruxelles la capitale la plus proche de la City. Bruxelles constitue donc un point d’ancrage intéressant, dont les entreprises sauront tirer profit. Points faibles Parmi les faiblesses de la Région, signalons, en premier lieu, le coût du travail comparativement élevé, d’où la nécessité de développer un cadre fiscal attractif, comme Londres a su le faire pour attirer de hauts profils vers son secteur financier. Notons aussi un certain déficit d’image à la suite des attentats et d’une mauvaise mobilité aux abords et dans la ville. De plus, la complexité de la Belgique et de son système politique peut exercer un effet dissuasif. « En la matière, une approche commune des différents niveaux de pouvoir et acteurs est indispensable pour saisir les opportunités qui se présentent », commente Anne Georges, responsable du développement international chez BECI. « Il est essentiel que tous les acteurs, liés d’une manière ou d’une autre au développement économique de Bruxelles parlent d’une même voix, dans l’intérêt principalement de nos entreprises. » Les opportunités Parmi les opportunités à saisir, citons plus concrètement la possibilité de déplacer vers Bruxelles des sièges centraux d’institutions européennes actuellement installées au RoyaumeUni. On citera notamment l’Agence européenne des Médicaments (EMA) et l’Autorité bancaire européenne (EBA). Le déménagement de l’EMA se justifie d’autant plus que notre pays possède une forte concentration d’entreprises pharmaceutiques et de sites de recherche. Par ailleurs, l’arrivée de l’Autorité bancaire européenne apporterait un soutien appréciable à la place financière de Bruxelles. L’installation • Position géographique • Capitale européenne/ headquarters d’entreprises internationales • Réseau diplomatique • Proximité des institutions internationales • Disponibilité immobilière à prix très attractifs • Personnel, qualifié et polyglotte • Acteurs des secteurs bancaire, financier et pharmaceutique • Start-ups innovantes • Qualité de vie Opportunities • Accueil de l’Autorité bancaire européenne (EBA) • Accueil d’activités financières de la City • Installation de l’Agence européenne des Médicaments (EMA) • Installation de nouveaux headquarters d’entreprises internationales Threats • Concurrence d’autres villes européennes • Départ de citoyens et d’entreprises britanniques • Complexité institutionnelle • Communication fractionnée • Craintes sécuritaires • Coûts salariaux élevés • Gestion de la mobilité. de ces grandes institutions dans la capitale belge aurait évidemment un impact positif sur l’ensemble de l’économie bruxelloise. A priori, dans le contexte du Brexit, trois types d’entreprises pourraient trouver intérêt à quitter Londres pour Bruxelles : des entreprises installées dans une niche financière ; des sièges sociaux d’entreprises internationales qui cherchent à accéder au marché commun de l’Union européenne ; ou encore des opérateurs qui traitent de régulation, normalisation, contrôles, coopération avec l’UE. Pour l’instant, c’est principalement le secteur financier qui a manifesté la possibilité de quitter Londres. Cette activité représente environ 300.000 équivalents temps plein (ETP), dont probablement 10 à 30 % sont potentiellement délocalisables, ce qui donne entre 30.000 et 90.000 ETP. Ainsi, si l’on prend une surface moyenne de 30 m² par ETP, le Brexit peut représenter une demande supplémentaire de bureaux variant de 900.000 à 2,7 millions de m², ainsi que de nouveaux logements entre 30.000 et 90.000 unités. Dans ce contexte, la question est de savoir quelle part la Belgique et Bruxelles seront capables d’attirer, compte tenu de la concurrence d’autres villes et pays. Focus sur le secteur financier De manière spécifique, pour attirer des activités financières à la suite du Brexit, Bruxelles présente un attrait particulier relativement aux niches technologiques. En effet, notre capitale abrite nombre de start-ups innovantes et prometteuses. Autre avantage : elle accueille déjà nombre d’entreprises spécialisées dans le secteur financier, qu’il s’agisse de ces start-ups innovantes ou de grands acteurs établis tels que Euroclear, Swift, Ogone, etc. Ainsi, dans le secteur financier, 4.500 institutions bancaires ont déjà une présence à Bruxelles. L’un de ses autres atouts majeurs est la disponibilité d’espaces de bureaux à des prix extrêmement attractifs : jusqu’à cinq fois inférieurs à ceux de Londres et plus bas que dans toutes les autres capitales. Autre avantage comparatif : sa meilleure position géographique et sa plus grande accessibilité. ● BECI - Bruxelles métropole - juin 2017 11

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