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SYMPOSIUM ÉCOLES-ENTREPRISES La transition numérique, cela passe par l’école ! Quel est l’impact du numérique sur l’école et sur l’enseignement des métiers ? C’était le thème du symposium que la Fondation pour l’enseignement a récemment tenu à Bruxelles : une revue des défis liés à la numérisation de la société… et donc de l’école. Il a aussi été question du Pacte d’excellence, avec la ministre de l’Enseignement francophone M.-M. Schyns. L e symposium de la Fondation pour l’enseignement (FPE, dont BECI est partie prenante) s’est ouvert sur les dernières évolutions du Pacte pour un enseignement d’excellence. Luc Willame, Président de la Fondation, a d’abord commenté les avis négatifs ou conditionnels qui avaient été rendus sur le projet d’avis numéro 3 : « animés par la peur du changement ». Il en a appelé à l’union des bonnes volontés pour finaliser ce travail, déjà basé sur la concertation entre les représentants des acteurs de l’école. Marie-Martine Schyns, la ministre de l’Enseignement francophone, a remercié la FPE pour le travail1 fourni dans le cadre des travaux du Pacte et les projets sur le terrain. Elle a ensuite rebondi sur les réactions intermédiaires au projet de Pacte et, au passage, corrigé certaines informations inexactes qui ont pu circuler. Elle comprenait les inquiétudes face aux changements et confirmait la nécessité d’informer les acteurs de terrain. Mais, avant tout, elle confirmait sa résolution: « Faire évoluer le système est une nécessité, car le statu quo n’est pas une option. » La ministre a présenté quelques éléments du Pacte. Pour l’enseignement qualifiant, elle a insisté sur la nécessité d’établir, pour chaque métier, une filière d’excellence menant à l’emploi. À la clé notamment : une adaptation des cours généraux à la pratique du métier, un renforcement de l’alternance école-entreprise (rendue plus lisible en concertation avec tous les acteurs) et une gouvernance plus rationnelle, e.a. au niveau de l’offre d’options. « Il faut que le jeune qui sort de l’enseignement qualifiant puisse trouver un métier qui correspond aux réalités de son bassin socio-économique. » Depuis lors, le « non, mais » qui avait été exprimé par les syndicats s’est mué en « oui, mais », encourageant à boucler un pacte historique pour une réforme en profondeur de notre enseignement obligatoire. La numérisation, un défi pédagogique Bruno Delièvre, professeur de Sciences de l’éducation à l’université de Mons, qui a présidé le groupe de travail « Réussir la transition numérique » du Pacte, a introduit le thème du colloque. D’emblée, il a posé un constat sous forme de défi : « Actuellement, le numérique a une place dans les programmes d’enseignement, mais une place à part. Or, il devrait être intégré dans toutes les matières ». « Ce n’est pas un problème d’outils », a-t-il poursuivi. « Cette intégration pose d’abord la question de la place de l’école dans une société numérique. Car cette évolution change beaucoup de choses. » B. Delièvre énumère les quatre champs de changements qui affectent l’école : le rapport au savoir (le prof n’en est plus le seul dispensateur), le rapport aux autres (on passe d’une communication verticale prof-élèves à une communication horizontale entre élèves, dont le prof devient l’animateur), le rapport au temps et le rapport à l’espace. La transition numérique est donc un défi plus pédagogique que technologique. Pour le relever, il faut aider l’enseignant à l’intégrer à ses cours. Pour cela, il faut d’abord définir le rôle du numérique dans chaque discipline, ce qui n’est toujours pas le cas aujourd’hui. L’enseignement ne fera donc pas l’écono1. La FPE a présidé le groupe de travail sur la revalorisation du qualifiant lors de l’élaboration des recommandations du Pacte d’excellence, rassemblant entreprises, syndicats, opérateurs de la formation et agences pour l’emploi aux côtés des pouvoirs organisateurs, parents et syndicats enseignement. . 10 R.A.

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