FOCUS duction. Nous devrions déjà définir quel pourcentage de collaborateurs handicapés nous pourrions prévoir. Et agir en fonction pour créer des conditions de travail adaptées à ces personnes. » Une mentalité d’ouverture Selon M. Neuhaus, la culture d’entreprise d’Audi s’articule autour de l’ouverture et de la collaboration. Ces concepts sont entrés dans les mœurs à Ingolstadt depuis plus de 40 ans et ont été introduits à Bruxelles en 2007, lorsqu’Audi a repris l’usine de Volkswagen. « Ingolstadt propose tous les outils indispensables à une réflexion rapide dans la quête de solutions. L’efficacité des connexions personnelles et le partage du savoir-faire nous permettent de réaliser beaucoup à brève échéance. Je pense qu’aujourd’hui à Bruxelles, le processus d’élimination des obstacles reste un peu plus lent. » M. Neuhaus est un inconditionnel du people management, avec l’accent sur « people ». « La gestion RH d’Audi s’efforce d’offrir des emplois attractifs dans le monde entier. On n’y parvient qu’en mettant la personne humaine au centre du système. Nous devons donc être proches de nos collaborateurs. Nous devons être attentifs à l’aspect humain dans tout ce que nous faisons, sans pour autant perdre de vue l’intérêt de l’entreprise. Les bénéfices, la Nous partons du principe que l’on apprend durant toute sa vie gouvernance et le collaborateur constituent un triangle. Dès l’instant où les trois éléments sont en équilibre, plusieurs défis s’imposent tout naturellement : permettre aux gens de s’épanouir sur les plans professionnel et personnel, offrir des possibilités de développement des qualifications ou encore créer une culture de la confiance. Lorsque vous gagnez la confiance de vos collaborateurs, vous pouvez entreprendre avec eux et faire preuve d’innovation. » Valorisation et respect Nous abordons bien sûr les grands investissements à venir. Audi Bruxelles perdra l’A1, qui déménage vers le site espagnol de Martorell. La petite citadine cède la place au premier SUV sportif Audi 100 % électrique. Le site bruxellois construira cette e-tron à partir de 2018. Même la production des batteries se fera sur place. « L’attribution de l’e-tron quattro était ce qui pouvait arriver de mieux au site de Bruxelles », estime M. Neuhaus. « L’énergie et l’enthousiasme que je ressens ici dans les ateliers démontrent à souhait que ce choix était mérité. » Audi Bruxelles a déjà entamé les préparatifs, avec un inventaire des qualifications requises pour la robotique et pour la technologie de haut voltage, une nouveauté pour Forest. Les collaborateurs devront être sensibilisés et formés très sérieusement avant de travailler avec les batteries, les moteurs et les autos sous haute tension. Les voitures électriques nécessitent une approche plus Thomas Neuhaus méticuleuse que les véhicules classiques parce que les prescriptions de sécurité en production sont beaucoup plus sévères. Un centre de formation sera mis en place d’ici l’année prochaine pour mieux guider le personnel. « Nous partons du principe que l’on apprend durant toute sa vie », explique M. Neuhaus. « Quelqu’un qui débute ici à l’âge de 22 ans ne doit pas s’attendre à faire la même chose 40 ans plus tard. Notre objectif est d’inculquer ce principe, même aux collaborateurs qui n’auraient pas initialement toute la flexibilité voulue. » Tout cela va déboucher sur une grande opération de « change management ». « L’essentiel est d’inspirer confiance à nos collaborateurs. Nous avons pour mission de les confirmer dans leurs compétences pour qu’ils croient en leur capacité à intégrer cette conversion. Nous allons instaurer cette année à Bruxelles les nouveaux principes de management que nous avons élaborés pendant longtemps au sein d’Audi. Ils s’articulent autour de la valorisation et du respect. » Le recrutement en local : pour l’avenir Le souci premier d’Audi Bruxelles consiste officiellement à maintenir le niveau d’emploi actuel. En dépit des 650 nouveaux emplois mentionnés dans les journaux, Thomas Neuhaus s’abstient de mentionner des chiffres à ce stade. « Il sera bien sûr nécessaire de recruter des compétences à l’extérieur, notamment en ce qui concerne la technologie des batteries et la mobilité électrique. » La nouvelle production pourrait-elle offrir des perspectives aux nombreux chercheurs d’emploi à Bruxelles ? « Pas directement », estime très honnêtement M. Neuhaus. « Nous avons toutefois une politique de responsabilité sociale dont un des principes fondamentaux consiste à recruter localement à plus long terme. Aujourd’hui, environ 10 % des membres du personnel sont originaires de la Région bruxelloise. Nous sommes tout disposés à augmenter ce pourcentage à l’avenir, si les circonstances le permettent. Nous sommes bien conscients des avantages que cela représente pour nous également. Imaginez que nous trouvions un collaborateur compétent et motivé qui habite dans le quartier. Il est ici en deux minutes, à pied. Pas de frais de transport et il peut éventuellement remplacer un collègue malade. Nous sommes évidemment demandeurs. » ● BECI - Bruxelles métropole - mai 2016 33 R.A.
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