ÉCONOMIE ET TERRORISME Sans surprise, les secteurs liés au tourisme ont été parmi les plus touchés par le Brussels Lockdown. Tirer les leçons du Brussels lockdown Le 21 janvier dernier, au sein des locaux de BECI, une conférence de presse revenait, en présence du Ministre-Président Rudi Vervoort et de Didier Gosuin, Ministre bruxellois de l’économie et de l’emploi, sur les conséquences du lockdown pour les affaires à Bruxelles. Tout en suggérant quelques solutions pour le futur. David Hainaut A lors qu’il aura à peine duré six jours, soit entre le 21 et le 26 novembre dernier, l’état d’alerte maximale qu’a vécu notre capitale – communément rebaptisé Brussels lockdown par les médias -, et son impact auront coûté à notre pays 0,1 % de son produit intérieur brut. Soit un montant estimé à environ 350 millions d’euros selon Pieter Timmermans, patron de la Fédération des entreprises de Belgique (FEB). Un chiffre important, mais moins grave qu’annoncé à la hâte par certains. Et comme le rappelait justement Thierry Willemarck, président de BECI, en préambule de cette conférence, « Si les conséquences économiques ont été indéniables, celles-ci doivent néanmoins être nuancées ». De quoi relayer de récents propos du bourgmestre de Bruxelles Yvan Mayeur, qui déclarait que « Les événements marquants du mois de novembre n’ont pas absolument modifié notre ville. Bruxelles reste une cité agréable, ambitieuse et même heureuse ! » Voire encore ceux de Patrick Bontinck, l’administrateur délégué de Visitbrussels : « L’image donnée par certains journalistes, étrangers notamment, a sans doute été exagérée. Non, tout ne s’est pas subitement arrêté à Bruxelles. La vie a rapidement repris son cours normal, et ses habitants sont d’ailleurs là pour en témoigner. » Pour rappel, Visitbrussels s’est déjà montré particulièrement actif à travers l’opération #callbrussels qui, cinq jours durant et de façon assez originale, a permis à 12.500 citoyens issus de plus de 150 pays d’appeler trois cabines téléphoniques symboliques, installées sur le territoire régional (au Mont des Arts, à la place Flagey et à la place communale de Molenbeek). Ce fut là une belle réponse à la cascade d’annulations d’événements culturels, festifs et sportifs, à laquelle Bruxelles a dû faire face. Des chiffres évocateurs Pour affiner le constat, mi-décembre, le Gouvernement bruxellois a confié à BECI une enquête, plus précise encore. Pendant une dizaine de jours, une quinzaine de questions-clés ont été posées à 1.250 entrepreneurs de la région, tant francophones que néerlandophones. Résultat ? La moitié des entreprises annonçaient une baisse supérieure à 20 % de leur chiffre d’affaires, principalement celles les plus proches du centre-ville. Sans grande surprise, l’hôtellerie (81 %), les cafés et restaurants (72 %), le tourisme (64 %), les commerces (61 %) et la culture (46 %) ont été les secteurs les plus touchés par les événements. Avec même jusqu’à 20 % de chômage économique comptabilisé – même si celui-ci a sans doute permis d’éviter des conséquences plus désastreuses encore. Une situation d’autant plus regrettable que les chiffres de cette année 2015 étaient globalement positifs jusque-là. Xavier Dehan, coordinateur général de BECI, qui a suivi de près cette enquête, commentait les chiffres en ces termes : « Sachons le reconnaître dans ce cas, l’image des données est peut-être grossie par rapport à la réalité. Car ceux qui ont tenu à répondre ont été les plus impactés. Près d’un tiers des répondants étaient d’ailleurs issus du centre-ville. » Vervoort : « On doit relancer la machine » Rudi Vervoort qui, en décembre dernier, fut l’un des premiers à consulter le Premier Ministre Charles Michel pour réclamer quelques mesures de compensation, embrayait sur un ton rassurant : « C’est évident, impact et dégâts il y a eu, et l’image de Bruxelles a été écornée. Mais il est capital de tirer les leçons de cette situation tout à fait exceptionnelle, de savoir comment restaurer l’image de 32 BECI - Bruxelles métropole - mars 2016
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