FOCUS la ville, et ce, dans un intérêt général. En somme, comment s’unir au mieux pour pouvoir relancer la machine ! Car si nous avons dû fermer le métro et les centres commerciaux, ce n’était évidemment pas par plaisir, mais bien parce qu’ils étaient concrètement visés par une menace, et que nous nous devions organiser la sécurité autour. Mais à présent, nous devons nous dire : et si demain cela devait se Nous devons nous dire : et si demain cela devait se reproduire, comment pourrions-nous agir ? (Rudi Vervoort) reproduire, comment pourrions-nous agir ? Pour cela donc, nous aimerions laisser aux habitants de Bruxelles l’occasion de s’exprimer. » Et Rudi Vervoort, sans pour autant nier la menace ambiante, de rappeler encore que le monde actuel était, plus que jamais, dominé par l’image et la communication. Gosuin : « Il faut tourner la page » Si, certes, Bruxelles a été ralentie, il est également bon de rappeler qu’au même moment, le restant du pays a quant à lui fonctionné tout à fait …normalement ! De Namur à Knokke, en passant par Waterloo ou Tournai, la vie économique ne s’est pas arrêtée pour autant. Raison pour laquelle la réflexion autour de Bruxelles et de son image a longuement été évoquée durant cette réunion. « Les données chiffrées, cela reste une indication, voire une confirmation, mais ce serait beaucoup trop simple de s’en contenter et de pleurer ! », lançait Didier Gosuin, avec son enthousiasme caractéristique. « Nous devons plutôt nous dire: tiens, qualitativement, que pouvons-nous faire dès à présent, ensemble ? Et si, plutôt que gérer cette attente, nous tournions la page de la polémique et que nous avancions ? » Le hackathon : un projet concret pour Bruxelles Concrètement, dès ce mois de mars et pendant deux mois, les autorités bruxelloises ont décidé de mettre en place une vaste campagne, dont l’objectif sera de susciter une nouvelle attention autour de dix quartiers commerçants emblématiques (des Marolles à la rue Neuve, en passant par le Mont des Arts, la Grande Place et le Sablon, entre autres). Comment ? À travers une plateforme moderne de crowdsourcing (soit, de production participative), mêlant créativité, intelligence et talents, autour de projets originaux. « Plus exactement, on appellera ça un ‘hackathon’ », sûr, l’initiative fera grand bruit, tout en renforçant l’identité de ces quartiers-clés. « Saint-Louis est effectivement un modèle à suivre », concluait Didier Gosuin. « C’est une idée qui reste très ambitieuse, mais on a envie de voir à Bruxelles, et pour quelques-uns de ces quartiers qui ont souffert, des projets aussi innovants que singuliers. Qui concerneront tout le monde. Car ils serviront les Bruxellois et de nombreux touristes étrangers. » Oublier une période sombre à travers une entreprise citoyenne, aussi riche d’atouts, c’est à saluer. Gageons même qu’elle puisse avoir des retombées à long terme ! ● BECI - Bruxelles métropole - mars 2016 33 détaillait Didier Gosuin. « Un jury complètement neutre sélectionnera les dix meilleurs projets, auxquels 30.000 euros seront octroyés chacun. Avec les 100.000 euros que coûte la mise en route de plateforme, ce seront ainsi 400.000 euros qui seront attribués pour les milieux créatif et culturel. Et nous veillerons, bien sûr, à la plus grande variété de genres possible.» Réconcilier l’homme et la ville C’est Atrium.brussels, l’agence du commerce bruxellois, qui chapeautera l’opération. Arnaud Texier, son directeur général, insiste sur l’idée de réconcilier l’homme et la ville : « Les commerçants bruxellois se montrent souvent inquiets pour l’avenir de leur corporation, parce qu’ils sont régulièrement dépendants de situations sur lesquelles ils n’ont pas vraiment de prise. Atrium est précisément là pour les soutenir, en rappelant que chaque commerce reste, au final, un lieu essentiel de communication, où se produisent de nombreux échanges humains. En quelque sorte, ils représentent une transition importante entre l’espace privé et l’espace public.» En juin, trente premiers heureux élus seront d’abord choisis (trois projets par quartier), avant la mise en place des projets, cet été. Un plan de communication a par ailleurs été imaginé pour les encadrer et les promouvoir, dès la rentrée. Cette approche se veut plutôt innovante, après avoir été testée avec un certain succès aux États-Unis, dans une ville du Missouri (Saint-Louis, 300.000 habitants). À coup On a envie de voir à Bruxelles, et pour quelques-uns de ces quartiers qui ont souffert, des projets aussi innovants que singuliers. (Didier Gosuin)
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