TOPIC Une prime à la sécurisation Depuis 2013, le service public bruxellois Économie et Emploi propose jusqu’à 10.000 euros de prime aux entreprises qui investissent dans la sécurisation de leur commerce, usine ou bureaux. L’aide publique « sécurisation » porte uniquement sur les systèmes de protection contre une intrusion physique : système d’alarme, volet, grillage, système de vidéosurveillance, etc. La prévention des risques de cybersécurité n’entre pas en ligne de compte. L’investissement doit s’élever à au moins 5.000 euros. L’aide de base est de 40 %, plafonné à 10.000 euros par an, avec un bonus de 5 % si votre entreprise détient la certification EMAS, ISO 14000 ou le label « entreprise éco-dynamique » de la Région de Bruxelles-Capitale. Infos et formulaire de demande sur : http://aee.irisnet.be/web/aee/systeme-de-securite O.F. par un grand afflux de personnes en peu de temps. « Nous effectuons donc toujours une analyse de risque pour identifier des faiblesses éventuelles. La plupart des sites bénéficient déjà d’une excellente protection électronique. Les tourniquets qui s’ouvrent après avoir scanné un badge ou un billet d’entrée constituent un contrôle d’accès très efficace. Nous savons pourtant d’expérience que la présence de vigiles classiques en uniforme contribue aussi à réguler les flux du public, à l’entrée comme à la sortie. » Les parkings souterrains attirent les voleurs et les agresseurs. Que peut faire une société de gardiennage pour protéger une employée qui quitte les bureaux à une heure tardive ? Securitas propose de faire appel à la salle de contrôle. « Nous utilisons à distance le système de caméra pour vérifier si le bâtiment ou l’environnement est sûr », explique Erik Wilms. « En cas d’élément suspect, nous envoyons quelqu’un pour conduire cette personne à sa voiture. » Erik Wilms (Securitas) Tout dépend de la sévérité demandée par le client, confirme Erik Wilms, Branch Manager Real Estate chez Securitas. « Entre la journée portes ouvertes et le bâtiment fortifié, on cherche souvent le compromis adéquat. Securitas privilégie une démarche en quatre étapes : d’abord une analyse de la sécurisation existante, ensuite des mesures concrètes. On peut par exemple décourager des cambrioleurs avec des serrures renforcées, du verre anti-effraction et des autocollants qui annoncent la surveillance par caméra. La troisième étape est celle des systèmes d’alarme électroniques. Et la quatrième, celle du monitoring, via notre salle de contrôle à Neder-Over-Heembeek. Ces quatre éléments forment un ensemble cohérent. Or, nous voyons encore trop d’entreprises commander un système de sécurisation un peu au hasard, sur internet. Ce n’est jamais une bonne solution. » Salons et parkings Qu’en est-il des événements et salons qui attirent un public diversifié ? Le contrôle d’accès habituel suffit-il ? Dans 90 % des cas, estime Fernand Hollevoet de G4S. Une fois de plus, les missions se définissent en concertation avec le client. « Des services complémentaires s’y ajoutent parfois pour des salons spécialisés qui exposent du matériel coûteux. Il s’agit alors d’une surveillance de nuit ou de la demande de ranger les sacs et les bagages dans des casiers sécurisés. » D’où l’importance de bien se mettre d’accord, ajoute Erik Wilms de Securitas, car ces événements se caractérisent BECI - Bruxelles métropole - décembre 2015 21 Pour Didier Ranchon, la sécurité est une responsabilité partagée. « La direction de l’entreprise doit assurer un bon éclairage du parking souterrain, effectuer une analyse correcte des dangers et risques, prendre les mesures requises et impliquer les acteurs publics et privés dans la protection de tous », déclare-t-il. Mise à jour de la loi-cadre Le Managing Director de GardaWorld s’exprime sur la répartition des rôles entre l’entreprise de gardiennage et la police : « La sécurité est une chaîne dont chaque maillon doit avoir la même solidité, faute de quoi le maillon faible fragilise le tout. À quoi bon un bâtiment dont l’entrée principale destinée au public est soumise à une foule de procédures et de contrôles professionnels par la police et l’État, si l’entrée de service pour le personnel et les fournisseurs est confiée à une équipe de surveillance réduite et mal équipée ? Il faut de la cohérence et la coordination entre les divers acteurs, mais avec respect et professionnalisme. L’État n’est plus en mesure de tout sécuriser. Il doit donc faire appel à des partenaires privés. » Les entreprises de gardiennage privées étudient actuellement avec le Ministère de l’Intérieur une nouvelle loicadre qui remplacerait la loi Tobback de 1990. Celle-ci interdit aux services de gardiennage privés d’exercer des contraintes, de recourir à la violence (le port d’arme n’est autorisé que pour les transports de fonds) et de surveiller des personnes dans les espaces publics. « Quand on sait que demander la carte d’identité d’une personne relève déjà de la contrainte, il faut bien admettre que la loi actuelle est plutôt restrictive », constate Fernand Hollevoet de G4S. « Nous ne demandons absolument pas à pouvoir utiliser la violence, mais passer les menottes à quelqu’un devrait tout de même être possible dans certaines circonstances ? Un détective en magasin ne peut pas intervenir lorsqu’un voleur s’enfuit. Nous plaidons en outre pour une autre définition, plus souple, de la notion d’espace public. » ● R.A.
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