© Thinkstock SÉCURITÉ Sécurité des bâtiments : une responsabilité partagée « Trop d’entreprises commandent un système de sécurité un peu au hasard sur internet. Ce n’est jamais une bonne solution. » L’avis des entreprises de gardiennage privées G4S, GardaWorld et Securitas sur la sécurisation des bâtiments à Bruxelles. Peter Van Dyck Q uelles menaces les bâtiments (de bureaux) bruxellois doivent-ils redouter ? Les statistiques de la zone de police Bruxelles Capitale-Ixelles regorgent de délits dans la catégorie intentional assault : des pickpockets ou des bandes qui s’introduisent dans des bâtiments pour voler, mais aussi des agresseurs dans des parkings souterrains. Sans oublier les vols de liquides (citernes de mazout par ex.) et la falsification de badges par des bandes organisées. Cela n’empêche pas Didier Ranchon, Managing Director de la société de gardiennage GardaWorld, d’agiter l’étude Safe Cities de l’Economist (lire par ailleurs), qui classe Bruxelles parmi les 50 villes les plus sûres du monde. Il reconnaît toutefois que « les paradigmes de la sécurité ont changé avec les événements récents : les attentats au Musée Juif de Bruxelles et contre Charlie Hebdo à Paris. Ils ont tout chamboulé, en Occident. Tout le monde, du quidam inconnu à la plus puissante des entreprises, constitue une cible potentielle. » Jusqu’où aller ? La panique est mauvaise conseillère. La sécurisation doit correspondre aux dangers. Comme le dit M. Ranchon, « La menace, floue et latente dans un bâtiment, sera réelle et précise dans un autre. Le Palais Royal, Brussels Expo et la RTBF n’ont pas besoin des mêmes protections, car les risques diffèrent. D’autres mesures s’imposent et les objectifs et les budgets ne sont pas les mêmes. L’erreur fatale de Charlie Hebdo résidait dans un danger connu et l’inadéquation des mesures prises par l’État et les victimes (les journalistes). » « Précisons notre propos et l’objectif à atteindre », dit Didier Ranchon. « Le contrôle d’accès est aujourd’hui facilité par la combinaison très efficace d’un personnel bien 20 BECI - Bruxelles métropole - décembre 2015 formé et de nouvelles technologies telles que les scanners. Pareil système peut être en principe infaillible si l’on contrôle, scanne et fouille tout le monde. Le tout est de savoir jusqu’où aller en termes de budget et de ralentissement des flux. Un contrôle total provoque des retards, comme en attestent les aéroports, les gares et le Palais de Justice. » Didier Ranchon (GardaWorld) Le Palais de Justice de Bruxelles a longtemps posé problème jusqu’à ce qu’en juin 2015, le SPF Justice charge G4S du contrôle d’accès du public. Pour ce faire, l’entreprise de gardiennage a pu disposer du système de contrôle existant : un scanner avec bande transporteuse et détecteur de métaux. Les vigiles de G4S, forts de leur expérience à l’aéroport national et dans diverses institutions de l’UE, ont réussi à éviter les files d’attente à l’accueil. « Tout se déroulait tellement bien que la mission a été prolongée », explique Fernand Hollevoet, Senior Advisor chez G4S. Le contrôle d’accès des bâtiments relève du service sur mesure, selon Fernand Hollevoet. « Le client décide si nous demandons les identités et/ou si nous inspectons les bagages. L’inspection est possible, mais uniquement du regard, sans toucher. » R.A.
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