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TOPIC Outre l'innovation, l'internationalisation permet de réduire certains coûts : « Vous pouvez comparer les prix d'achat sur les différents marchés européens », détaille Nathalie Geschier. « Certains composants sont moins chers dans d'autres pays. Quant au marketing, dirigé depuis Bruxelles, il est le même pour toutes les composantes du groupe. » La Sabca : un fleuron technologique belge à l’exportation. employons. De plus, le gouvernement a défini le secteur aéronautique comme axe de développement. Et le Maroc soutient un centre de formation en aéronautique, bien équipé, qui nous permet de disposer d'une main d'œuvre qualifiée sur place qu'il ne faut pas former. » S'implanter au Maroc a demandé d’analyser minutieusement la législation du travail, de prendre des contacts avec le gouvernement, tout comme de prendre en compte « les douanes et une série de contraintes qui ont, par exemple, pris un peu plus de temps que prévu ». Pour Marie Martens, « Il est nécessaire d'avoir un chef de projet, un responsable qui s'en occupe. Il est important aussi de faire appel aux aides gouvernementales et, surtout, d'être curieux et ouvert : prendre le temps de connaître ce nouveau marché, savoir comment y rentrer, analyser ce que font les concurrents et comment ils le font. » La croissance, les coûts, l'innovation S'internationaliser comporte de nombreux avantages dont le plus évident est de participer à la croissance de l'entreprise. Pour Belpower, s'implanter en Espagne et en Italie a permis « de travailler localement le marché ; une nécessite avec le photovoltaïque, où il fait être là où le client se trouve. » Pour la Sabca, répondre aux attentes d'Airbus a permis de signer des contrats avec la défense marocaine, un autre secteur d'activité de l'entreprise outre les avions commerciaux. Mais l'international ne représente pas que de nouveaux clients. « J'ai travaillé dans une société avec des Suédois, des Finlandais, des Hollandais, des Jamaïcains, des Belges... », se souvient Marie Martens. « Au niveau culturel, cela crée un melting pot, une ambiance de travail particulière et rend la société unique pour ses employés. Il se crée une ouverture d'esprit, un respect de traiter les autres cultures. Si on a ça en interne, on peut plus facilement attaquer d'autres marchés. Et ça booste l'innovation. » Un constat que partage Nathalie Geschier. « Nous avons développé notre savoir. Des ingénieurs, des experts des filiales ont mis leurs connaissances dans le groupe. Et vice-versa depuis la Belgique. Nous sommes allés les voir, ils viennent nous rendre visite, cela a créé une grande famille. Comprendre comment fonctionne un pays, culturellement, ouvre l'esprit, entraîne la créativité au sein du personnel, à condition de rester humble dans sa gestion. » Les ressources sont là Pour Marie Martens, « en Belgique, nous sommes forcés d'aller à l'étranger car notre marché est petit. Il faut que les entrepreneurs fassent l'effort de développer Bruxelles comme centre d'affaires, c'est d'ailleurs la deuxième ville de lobbyistes au monde après Washington ! Et il existe une diversité à Bruxelles, nous sommes déjà à l'international dans notre propre ville, les sociétés peuvent l'avoir en interne » et, de là, préparer leur stratégie internationale. Il y a une spécificité belge, un sens du compromis, la volonté de trouver un accord équilibré entre les parties et d'être pragmatique. Sandrine Agie (Interel) Nul n'est prophète en son pays dit l'adage, et la réalité quotidienne, pour évidente qu'elle soit, fait peut-être oublier les avantages qui s'y trouvent. Sandrine Agie, d'Interel, qui conseille les entreprises voulant s'établir en Belgique, rappelle que notre pays est considéré comme un marché-test pour la consommation. « Si une marque s'impose en Belgique, elle a de bonnes chances d’y parvenir aussi dans d'autres pays. Nous avons également un marché sophistiqué, la Belgique est à la pointe dans les services bancaires par exemple. » Et d'insister sur la culture : « Il y a une spécificité belge, un sens du compromis, la volonté de trouver un accord équilibré entre les parties et d'être pragmatique. » Il semble donc exister une culture belge, un marché, une diversité humaine dans la capitale, que les entreprises peuvent assez aisément capter pour développer leur croissance. Il faut oser se lancer, mais à condition d'être bien préparé. ● BECI - Bruxelles métropole - novembre 2015 31 © R.A.

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