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Assis, de gauche à droite : Hayate El Aachouche, Jean-Claude Daoust, Bianca Debaets, Céline Fremault, Didier Gosuin et Michel Vanderkam. Colloque diversité : vive le capital humain Dans la foulée du Livre Blanc de la Diversité, paru en septembre, BECI organisait en octobre un colloque sur la diversité dans l’entreprise, en présence de trois ministres régionaux et de nombreux entrepreneurs. Alors, la diversité, qu’est-ce que c’est et qu’est-ce que ça rapporte ? Adrien Dewez «L a diversité, c'est la vie de tous les jours, celle que nous vivons sans la nommer, celle où chaque individu est différent, même au sein d'une famille », commente Hayate El Aachouche, qui a dirigé les travaux du Livre Blanc. Cette phrase résume la beauté de la diversité mais aussi la complexité de la définir. Dans sa publication, BECI s'est concentrée sur quatre grands axes : l’ouverture à la diversité des origines, aux personnes handicapées, à la mixité des âges et, enfin, la diversité des genres (hommes/ femmes, ce qui suppose une approche différente, s’agissant de la moitié de l’humanité). Le handicap comme opportunité Le handicap, par exemple, est souvent perçu comme l’amoindrissement d'un individu, mais est-ce vraiment le cas ? Hayate El Aachouche mentionne cette entreprise qui a engagé une personne sourde. « Ils ont modifié leur façon de mener une réunion en introduisant le 'stylo de la parole'. Seul celui qui a le stylo parle, ce qui permet à la personne sourde de lire sur les lèvres. Au final, tout le monde fait attention à ce qu'il dit, va à l'essentiel et les réunions sont devenues plus courtes et plus efficaces. » Un exemple parmi d'autres où le handicap, plutôt qu’un frein, se révèle une opportunité. L'interdiction de discriminer ne marche pas. Je crois beaucoup plus en la valeur du bon exemple Pour autant, la mise en place d'une politique inclusive ne coule pas de source. Pour Yves Veuillet, Global Disability & Inclusion Leader chez IBM, « une entreprise ne peut se permettre d'engager une personne handicapée que lorsqu'elle a préparé l'infrastructure et les accommodements 10 BECI - Bruxelles métropole - novembre 2015 nécessaires à son arrivée. » Le cas échéant, il faut repenser ses habitudes ou apporter quelques modifications aux infrastructures. Céline Fremault, qui compte l'aide aux personnes handicapées parmi ses compétences ministérielles, rappelle « qu'il existe plusieurs primes octroyées par le service Phare. L'une couvre 50 % du coût salarial, une autre 50 % des frais d'adaptation du poste de travail pour maintenir ou engager une personne handicapée. » Et de noter que « seules 300 aides sont octroyées chaque année, ce qui n'est pas énorme ». L'enveloppe budgétaire consacrée à ces primes n'attend donc que les sociétés. Cultures : s’ouvrir à de nouveaux clients La diversité du point de vue culturel a fait émerger des opinions plus contrastées lors du colloque. Un renforcement de la législation n'est pas le bienvenu pour Jean-Claude Daoust : « Il ne faut pas de mesure contre-productive et nous avons vu que l'interdiction de discriminer ne marche pas. Je crois beaucoup plus en la valeur du bon exemple. » Tandis que pour Michel Vanderkam, du Centre pour l'Egalité des Chances, « La loi n'est pas suffisante mais nécessaire en plus de la sensibilisation, l'information et la formation ».

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