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Ce double objectif a incité Beci à créer, il y a 40 ans déjà, deux écoles de formation continue délivrant des certificats reconnus : l’EPFC (francophone, avec l’ULB) et la VTI (néerlandophone). « Ces deux écoles diffèrent par leurs programmes mais ont en commun d’être des centres de formation pour adultes. C’est donc à un public adulte qu’elles s’adressent », explique Joëlle Evenepoel, secrétaire général de Beci. « Un des fers de lance de la formation à Bruxelles est la connaissance des langues. Nos écoles y donnent donc la priorité. L’EPFC a déménagé vers le centre-ville l’année passée, juste à côté d’Actiris. Ce n’est évidemment pas par hasard : en plus du souhait d’une localisation plus centrale pour l’école, Actiris est un partenaire important en matière d’emploi. Nous sommes également très présents dans la périphérie, avec notre école VTI. Elle a fusionné en septembre 2017 avec le CVO Strombeek Grimbergen. En plus de nos campus de la VUB et de Vilvoorde, nous disposons dès lors d’un troisième campus, de quoi assurer une meilleure répartition géographique de nos programmes d’études. » De nouvelles missions « L’enseignement pour adultes traverse en Flandre une phase de rationalisation avec la volonté expresse de s’aligner sur le marché de l’emploi. Les formations axées sur les loisirs – notamment des cours de cuisine – bénéficieront désormais de moins de financement que celles destinées à acquérir des compétences qui facilitent l’obtention ou le maintien d’un emploi », explique Jan De Brabanter, secrétaire général de Beci-Union des Entreprises de Bruxelles. Ce n’est pas sans conséquences pour VTI, dont une des missions principales est l’enseignement du néerlandais aux locuteurs non natifs (NT2). Ces services facilitent la promotion et l’intégration sociales des nouveaux arrivants. L’enseignement en « seconde chance » a également gagné en importance, ces dernières années. En coopération avec le VDAB, VTI permet notamment à des per46 | Beci Rapport annuel 2018 Un des fers de lance de la formation à Bruxelles est la connaissance des langues. Nos écoles y donnent donc la priorité. Joëlle Evenepoel sonnes qui, pour diverses raisons, n’ont pas pu terminer leurs études secondaires, d’obtenir malgré tout ce diplôme et de trouver ainsi plus facilement de l’emploi ou des perspectives de carrière. La concertation avec les décideurs politiques Outre l’offre de formation, Beci s’efforce d’infléchir les politiques. Un exemple parmi d’autres : la reconnaissance des compétences autant que des diplômes. Cela permettrait aux étrangers qui ont du mal à soumettre un diplôme reconnu, d’affiner les compétences nécessaires par le biais de l’enseignement pour adultes. Par ailleurs, Beci consentira, dès l’année prochaine, des efforts conséquents dans la problématique des métiers en pénurie. « Le Groupe des Dix a demandé aux régions compétentes de constituer des groupes de travail pour élaborer des solutions aux problèmes des postes qui restent vacants. Bruxelles a déjà répondu positivement à cette demande », déclare Jan De Brabanter. « Beci et le ministre bruxellois de l’emploi Didier Gosuin ont déjà proposé une vingtaine d’initiatives. Bruxelles veut davantage mettre l’accent sur les postes vacants que sur les métiers en pénurie. ‘Des vacances d’emploi’ plutôt que des ‘métiers en pénurie’, comme le dit le ministre Gosuin. La pénurie évoque des aspects négatifs : des boulots difficiles, mal rémunérés, etc. Soyons positifs : il s’agit d’emplois qui présentent des perspectives d’avenir. » Depuis que la sixième réforme de l’État a transféré à Bruxelles des compétences telles que le marché de l’emploi, Beci estime utile d’explorer comment des mesures telles que le crédit-temps et les chèques-formation peuvent inciter les travailleurs à se recycler. Beci et le ministre Didier Gosuin ont déjà proposé une vingtaine d’initiatives. Bruxelles veut mettre l’accent sur les postes vacants. Jan De Brabanter L’apprentissage hybride Beci entend mettre à profit le projet de modernisation The Cham pour étendre l’évolution numérique à l’offre de formation. Comme le dit Joëlle Evenepoel, « Nous fonctionnons encore trop selon la méthode classique : les gens viennent suivre des cours pendant une journée ou une partie de journée. L’apprentissage hybride, qui combine des cours sur place, avec tout ce qu’ils représentent d’interactions humaines indispensables, et l’apprentissage à distance par le biais d’une plateforme, se développe actuellement dans l’enseignement pour adultes. Cela permettra, entre autres, d’éviter des déplacements inutiles, tout en assurant une formation continue de haute qualité. » L’avenir réside donc dans le pragmatisme, pour un apprentissage permanent, tout au long de la vie. •

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