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THINK TANK Une approche académiques basée sur une analyse de terrain Initié dans le cadre d’un plan de « renaissance industrielle » et dans le cadre d’initiatives de réindustrialisation clairement inscrites dans la mouvance du Circular Economy Package & Industry 4.0 (lire à ce sujet la très intéressante contribution de Jan-Willem van den Beukel, Global Circular Economy Lead for Sustainability chez PwC1 ), Cities of Making explore les potentialités d’une activité productive intégrée selon trois angles spécifiques : les technologies pour Rotterdam, l’aspect spatial pour Londres et la gouvernance pour Bruxelles. « Plutôt que de considérer qui peut prendre place où, Cities of Making s’attache à établir une grille d’analyse permettant de déterminer comment chacun peut prendre place dans une zone déterminée », explique Lise Nakhlé, qui est chargée de représenter Beci au sein de Cities of Making aux côtés de chercheurs de la VUB et de l’ULB. Face au besoin d’entrer en contact avec des acteurs de terrain, Beci a rejoint le consortium. Son rôle est d’accompagner les acteurs académiques dans les entretiens, de faciliter la communication, d’organiser leur implication directe dans le projet et de diffuser les résultats, notamment auprès des pouvoirs publics. Les résultats de l’étude peuvent en effet venir enrichir le Plan Industriel, lancé par le Gouvernement conformément aux accords partagés dans le cadre de la Stratégie 2025. Boîte à outils À la lumière de cette radiographie, les décideurs disposeront ainsi d’un point précis de la situation actuelle en matière d’industrie locale, mais aussi des éléments favorables pour le redéploiement d’activités industrielles, les opportunités de développement, les contraintes et les freins, notamment législatifs mais pas seulement, la capacité d’innovation... « L’identification des leviers qui permettraient l’essor d’une nouvelle activité industrielle en milieu urbain se fera en travaillant sur trois éléments indissociables que sont la planification de la transition, les technologies et l’articulation territoire/bâtiments », ajoute encore Lise Nakhlé. Au-delà d’un état des lieux, il est prévu de réaliser une boîte à outils destinée tant aux autorités publiques, pour les aider dans le processus décisionnel, qu’aux entreprises souhaitant s’installer, rester ou se développer en milieu urbain. Ces outils seront testés sur des entreprises et dans des zones pilotes. Objectif : identifier les bonnes conditions pour permettre le (re)développement d’une industrie urbaine, résiliente, innovante et adaptée aux contraintes imposées par le milieu urbain. « Par ‘industrie urbaine’ on entend les activités productives au sens large, y compris certaines activités artisanales », détaille encore la conseillère Beci. Il est donc vain d’agiter le spectre d’une usine Seveso ou de l’activité industrielle hyper-polluante... « Au contraire, l’objectif est plutôt d’implémenter concrètement des activités en accord avec les ambitions régionales en matière d’économie circulaire et de revitalisation urbaine. Il s’agit de favoriser les projets permettant la mutualisation de certains flux et services, tout en reconstruisant les liens avec le territoire et la communauté locale », ajoute Laura Rebreanu, coordinatrice développement durable chez Beci, qui prend également part au projet. « L’économie circulaire offre de très nombreuses possibilités d’un redéploiement industriel, liées à la valorisation locale de ressources, l’échange de flux, mais aussi des nouvelles technologies comme l’impression 3D, qui fait partie de circuit de réutilisation et recyclage des matières ». Les besoins des entreprises trop peu rencontrés Au-delà des considérations spatiales, le maintien de l’industrie se joue aussi sur le plan d’une main-d’œuvre qualifiée. Le développement des technologies appelle des compétences spécifiques, trop souvent ignorées. Et à Bruxelles, les talents vont font souvent défaut, en dépit d’un taux de chômage élevé. Pourquoi ce décalage ? Lise Nakhlé a bien sa petite idée : « Aux Pays-Bas et en particulier à Rotterdam, avec le projet RDM2 , les autorités publiques sont visionnaires, plus favorables à l’émergence de partenariats de type public-privé. À Bruxelles, le fait que des entreprises décident de financer elles-mêmes du matériel pour permettre aux jeunes en apprentissage de suivre des formations est assez symptomatique de l’ambiance dans laquelle on vit pour l’instant. C’est d’autant plus problématique que de gros employeurs bruxellois comme Audi ou comme la Sabca recherchent en vain des profils adaptés pour pourvoir des emplois essentiels au développement de leurs activités. Espérons dès lors qu’inspirées des initiatives étrangères, et bien renseignée quant à ses besoins spécifiques, Bruxelles se forge une vision concrète de l’industrie qu’elle souhaite voir prospérer et se dote des outils pour y parvenir ». ● Plus d’info : http://citiesofmaking.com Contact : Lise Nakhlé, Conseillère Urbanisme Beci - lna@beci.be, +32 478 998 957 1 http://pwc.blogs.com/sustainability/2017/06/industry-40-as-an-enabler-of-the-circular-economy.html 2 Voir Bruxelles Métropole n° 32, février 2018. BECI - Bruxelles métropole - avril 2018 21

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