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ENTREPRENDRE STARTER J’ai retourné la robe de ma mère : confection circulaire Avec son projet de confection de nouveaux vêtements au départ de diverses matières textiles récupérées, Stéphanie de Moffarts s’inscrit dans le développement croissant de l’économie circulaire qui dépasse de loin le simple recyclage. Guy Van den Noortgate A ctive dans une entreprise d’économie sociale, Stéphanie de Moffarts connaît bien la problématique des vêtements de seconde main qui retrouvent une seconde vie. Souvent sous leur forme initiale, mais parfois sous une nouvelle forme. C’est ici que se dessine son projet baptisé JRRM, « J’ai retourné la robe de ma mère ». « L’idée est de partir de matières textiles récupérées et de leur donner une nouvelle fonction et une nouvelle vie, explique-t-elle. J’utilise ainsi divers tissus qui ne proviennent pas nécessairement de vieux vêtements pour réaliser de nouveaux habits. J’ai déjà employé des rideaux, par exemple. » Si elle adore les matières textiles dont la richesse est infinie, elle n’était, en revanche, pas du tout couturière au départ. Elle a donc appris à coudre et de fil en aiguille s’est intéressée au stylisme et à la création. Pas de retouches au programme mais bien un nouveau vêtement qui peut combiner au final des matières provenant de diverses sources. Ses premières réalisations ont été des tabliers de cuisine qui sont « relativement simples » à confectionner. Depuis, elle a étoffé sa palette. En outre, son projet dépasse le simple recyclage de matières récupérées et s’inscrit dans une démarche plus large. « Je travaille avec le particulier qui me confie des vêtements de sa garde-robe, poursuit-elle. En discutant avec la personne, on imagine ensemble de nouveaux vêtements. Il s’agit d’une co-création et le nouveau vêtement sera original et individualisé. Les tabliers de cuisine sont un clin d’œil pour égayer la journée. Dans le processus de co-création, le client me fait part de ses envies et le but est de traduire sa personnalité dans le vêtement. » JRRM participe au développement de l’économie circulaire qui prend de plus en plus d’importance dans de multiples secteurs. En utilisant au maximum les matières transformées, elle modifie doucement mais clairement nos modes Invest in starters Bon plan : entrez dans la communauté des investisseurs pour soutenir les jeunes entreprises innovantes de Bruxelles ! • Vous participez au développement économique de Bruxelles • Vous diversifiez vos placements • Vous bénéficiez d’avantages fiscaux grâce au « tax shelter » pour startups Une seule adresse : starters@beci.be 62 BECI - Bruxelles métropole - septembre 2017 Stéphanie de Moffarts. de production. Ainsi, dans le domaine textile, même si cela demeure encore anecdotique sur le marché, de nombreuses initiatives se multiplient et tissent peu à peu un réseau de boutiques et ateliers qui seront amenés à croître dans les années qui viennent. L’initiative de Stéphanie de Moffarts se classe clairement dans l’upcycling dont la finalité est de créer des produits de meilleure qualité au départ de « déchets ». En d’autres termes, il s’agit de faire mieux en donnant une plus-value au nouveau produit, en l’occurrence un vêtement. Pour ce faire, notre starter entend lancer un atelier de confection textile qui sera basé sur la récupération de matières, l’échange de savoir-faire et la formation. Un atelier qu’elle détaille ainsi : « C’est un projet à long terme d’insertion socio-professionnelle avec une formation. Le but est de transmettre et d’échanger des expériences dans des métiers liés au textile tels que la broderie ou la dentellerie, par exemple. » Cet atelier devrait prochainement voir le jour à Bruxelles. Pour le moment, Stéphanie de Moffarts est à la recherche de lieux de vente qui peuvent être des lieux éphémères style pop-up stores. « C’est l’une des pistes que j’explore mais les canaux sont multiples, ajoute-t-elle. Je songe également à des ventes privées, à des marchés de Noël ou encore à l’e-commerce. » J’ai retourné la robe de ma mère ne se contente pas seulement de « refaire du neuf mais rencontre aussi la volonté de retour à sa propre identité que l’on observe aujourd’hui », conclut Stéphanie de Moffarts. À elle maintenant de construire et consolider la sienne. Info : JRRM, sdemoffarts@yahoo.fr ● D.R

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