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FOCUS Coworking : davantage que de simples bureaux partagés Le coworking a le vent en poupe à Bruxelles ! En quelques années, les espaces se sont multipliés. Les acteurs se professionnalisent et se spécialisent afin de tirer leur épingle du jeu sur un marché en pleine évolution. Petit tour d’horizon. Guy Van den Noortgate S ’il n’a pas encore rencontré le même engouement auprès des indépendants et starters que dans d’autres villes européennes, le coworking continue à se développer d’année en année et voit ses espaces se multiplier à Bruxelles. Trop ? Au point d’avoir sur le marché une offre supérieure à la demande, parfois encore frileuse. C’est un peu l’avis de nombre de professionnels du secteur. Comme Anis Bedda, cofondateur de Transforma bxl, qui estime que « le marché bruxellois est différent de villes comme Paris, Londres, Barcelone ou Milan où le coworking fonctionne très bien car les espaces privés sont plus petits. À Bruxelles, l’indépendant ou l’entrepreneur qui se lance dispose bien souvent d’un coin chez lui pour travailler et ne perçoit donc pas immédiatement l’intérêt de louer un bureau ou un espace de travail partagé. De plus, le Belge est un peu plus conservateur que d’autres Européens. On note également que, si l’offre dépasse la demande, ce n’est pas seulement parce qu’il y a moins d’intérêt. C’est également dû en partie au fait que nous ne manquons pas d’espaces de bureaux libres à Bruxelles. Ce n’est pas le cas d’autres capitales. » Communauté et networking Le concept étant à la mode, il a naturellement attiré de nouveaux acteurs qui ont trouvé ici une opportunité de rentabiliser des espaces vides. « Comme il y a assez bien d’espace disponible sur le marché, certains se sont en effet lancés dans le coworking », enchaîne Frédéric Vermeylen, administrateur délégué de Topos-The Loft « Mais le coworking ne consiste pas simplement à louer un bureau, c’est bien plus que cela. » Afin de séduire les clients potentiels et de se différencier sur ce marché concurrentiel, les différents acteurs présents sur le terrain ont diversifié leur offre avec, pour certains, une spécialisation dans l’un ou l’autre créneau. Topos a implanté ses centres dans des hôtels de maître. Comme, par exemple, BetaCowork qui s’adresse plus particulièrement aux start-ups et techs – ses locaux se situent d’ailleurs à l’ICAB, un incubateur de technologie, à Etterbeek. Ou dans un autre registre, Co-oking à Anderlecht, qui met à disposition des starters de l’agro-alimentaire un atelier de cuisine ouvert 7 jours sur 7 et 24h sur 24. Une initiative intéressante, qui leur permet d’avoir accès à du matériel professionnel et tester à moindre coût leur concept et leurs recettes. Basée à Forest, Factory Forty rassemble, pour sa part, pas mal de starters actifs dans les technologies de l’information. Citons également LaVallée qui a ouvert ses portes en septembre 2014 dans une ancienne blanchisserie de 6.000 m², à deux pas du canal et du futur musée d’art contemporain « Citroën ». Elle accueille aujourd’hui quelque 130 entrepreneurs créatifs (plasticiens, graphistes, peintres, stylistes, sculpteurs, décorateurs…) et de nombreux événements. Autant d’initiatives originales dont certaines mélangent parfois incubateur et coworking. ServCorp est un groupe international d’origine australienne, également présent à Bruxelles. 52 BECI - Bruxelles métropole - septembre 2017 « L’idée-force du coworking est de travailler au sein d’une communauté et de développer ainsi son réseau », explique Bernard Perelztejn, associé et responsable coworking chez Topos-The Loft. « Dans ce que nous proposons, nous disposons d’une offre classique de business centers dans nos cinq sites (Congrès, Louise, Montgomery, Parc royal et Schuman), et dans deux d’entre eux (Louise et Montgomery) une offre plus spécifique de coworking baptisée The Loft. Ce qui nous différencie, c’est que nos centres sont tous implantés dans des hôtels de maître. Cela crée une autre ambiance que des bureaux logés dans un open-space. Nous disposons, par exemple, de jardins. Dans un espace de coworking, l’indépendant ou le starter va pouvoir rencontrer d’autres indépendants et starters et ainsi échanger plus facilement. Et comme il y a des compétences assez diverses dans nos différents © ServCorp © Topos-The Loft

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