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ENTREPRENDRE TRANSITION Vermicompostage : une solution terre-àterre pour vos « organiques » Vous connaissez sans doute le compostage. En revanche, il y a moins de chances que vous connaissiez le vermicompostage. Cette technique de réduction des déchets organiques peut pourtant rendre de grands services à votre entreprise. Johan Debière U n rapide sondage téléphonique le démontre : la technique du vermicompostage est mal connue des entrepreneurs bruxellois : « Faire du vermicompost, ça sent mauvais », « ça prend du temps », « ça propage des maladies »... Toutes ces idées reçues, vous pouvez les jeter au bac. Comme le confirme Eric Pellerin, coordinateur au sein de l'asbl bruxelloise Worms, une vermicompostière ne prend guère de place et ne sent pas, pas plus qu’elle ne propage des maladies... Par ailleurs, elle s’utilise assez simplement : « Il faut éviter d’y placer trop d'agrumes pour éviter l’acidification du substrat ; en été, il faut veiller à limiter l’apport en fruits pour éviter l’apparition de moucherons ; et, de temps en temps, vérifier qu’elle ne déborde pas». À part ces quelques précautions, la présence d’une vermicompostière (voir photo) ne se remarquera pas plus qu’un point de collecte PMC. Par ailleurs, elle a toute sa raison d’être dans une entreprise, dans la mesure où les vers raffolent des déchets qui y sont classiquement produits. Eric Pellerin : « Vous pouvez y jeter votre marc de café, vos sachets de thé, vos trognons de pommes, votre papier essuie-tout, vos cartons, boîtes à œufs... » Ces derniers éléments sont d'ailleurs bien utiles lorsque le compost tend à devenir trop humide. Ils contribuent à lui apporter le carbone qui fait parfois défaut lorsqu'on se contente d'y jeter fruits et légumes. Au bout du processus, on obtient un compost de qualité supérieure à celui d’un composteur classique, riche en azote, phosphore, potassium, calcium et magnésium. Sa structure permet d'aérer le sol lorsqu'on l'épand dans les jardinières ou les parterres que l'on retrouve assez couramment dans les entreprises. Outre le compost, le vermicompostage donne également un percolat, lui aussi très riche en éléments minéraux et organiques. « C’est un produit liquide qui fait merveille pour donner un petit coup de fouet aux plantes d'appartement », ajoute Eric Pellerin. Enfin, une vermicompostière ne vous mettra pas sur la paille. Il est possible d’en fabriquer une assez facilement avec des matériaux de récupération : des bacs en frigolite, quelques seaux en plastique... Et pour ceux qui n’ont pas le temps ou ne se trouvent pas l’âme d’un bricoleur, il est possible d’en acheter une. « On en trouve entre 50 et 100 euros. Les prix montent parfois plus haut, mais pour un fonctionnement et un résultat identiques. » Des entreprises intéressées ? Jusqu’ici, les expériences tentées par les entreprises sont restées rares. « À ma connaissance, nous n’avons accompagné qu’une filiale de BNP Paribas Fortis qui a décidé d’installer une vermicompostière », admet Eric Pellerin. Ceci dit, l’idée semble faire son chemin. En dehors de la sphère de l’asbl Worms, le Centre d’Entreprises de Saint-Gilles a installé une vermicompostière qui fait merveille. Éco-conseiller au sein du centre, Pierre Léger est chargé du suivi de l’installation : « Pour l’instant, il s’agit d’une petite unité dans laquelle nous mettons aussi régulièrement que possible de petits déchets comme du marc de café, des restes de légumes ou de fruits. Le percolat est réutilisé de temps en temps par des entreprises du centre en guise d’amendement pour les plantes vertes. Quant aux vers de compost, ils alimentent l’élevage de poissons de notre installation d’aquaponie, couplée à une production de légumes. » Grâce au soutien du Brussels Waste Network, la couveuse d’entreprises étudie d’autres projets avec le nouveau gérant de la cafétéria du centre. S’ils se concrétisent, la cause du vermicompostage fera un nouveau petit pas dans la bonne direction : celle de la valorisation locale et circulaire des résidus organiques. ● Info : www.wormsasbl.org ; www.villagepartenaire.com Info déchets et recyclage : Laurie Verheyen, conseillère Brussels Waste Network – lv@beci.be ; 02 210 01 75 www.brusselswastenetwork.eu BECI - Bruxelles métropole - décembre 2015 41 R.A.

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