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TRENDS IN CONSUMER BEHAVIOUR / HERMAN KONINGS Pour apprendre à mieux connaître la société et le consommateur de demain, mieux vaut casser le cercle de la fameuse pensée à 360°. Apprenez à réfl échir comme le faisaient les bâtisseurs de cathédrales et laissez-vous surprendre. Trois visions du chasseur de tendances Herman Konings pour affi ner votre perspective. ROMPRE AVEC LE PRÉVISIBLE Comment mettez-vous le doigt sur les tendances de demain ? HERMAN KONINGS : « Parallèlement à ma formation de psychologue théoricien, je me considère comme un psychologue du changement. Je cherche à comprendre ce que les gens font aujourd’hui différemment d’hier, ce qu’ils feront demain autrement qu’aujourd’hui. Ainsi que ce qui est à la base de ce changement. Comment les valeurs, les comportements, la consommation… changent-ils ? Je dialogue avec des sociologues, des psychologues, des anthropologues, des philosophes, des démographes, des historiens, des économistes… » MARKETING DE L’ANTI-AUTHENTICITÉ Quelles réponses vous ont-ils fournies ? Qu’est-ce qui nous attend ? HK : « Je distingue trois tendances majeures. La première : l’importance du marketing de l’anti-authenticité. Nous nous demandions, il y a quelques années déjà, jusqu’où irait la tendance à la nostalgie. Le marketing de l’anti-authenticité ira encore plus loin en mettant notamment en lumière la culture du profit de la communauté hipster. J’en ai assez vu de cette médiatisation de la Silicon Valley. Je ne vise pas par là toutes les possibilités qui y existent et l’improbable influence de firmes technologiques, mais bien l’adulation aveugle que l’on voue à ces geeks, nerds et hipsters qui peuplent ce petit monde. Les start-up et jeunes entrepreneurs qui travaillent jour et nuit et sacrifient tout le reste (ce qui y est véritablement adulé) pour devenir la prochaine révélation sont légion. Tout le monde a pour objectif d’y établir une entreprise et de la revendre rapidement pour 10 millions. Une idée certes fantastique, mais surtout une réflexion à court terme. Leur but n’est pas d’exploiter leur passion et leur motivation, mais de revendre leur création le plus vite possible à un gigasystème. La Silicon Valley se caractérise par une culture du profit dans laquelle la motivation est le symbole du dollar et pas une valeur comme la durabilité. La culture hipster est aussi présente dans les villes et les nouveaux quartiers où des hommes barbus et vêtus d’un bonnet (même par 25 degrés en été) préparent des mets fantastiques, des constructions de 06

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