Mieux vieillir au travail SILVER ECONOMY Recul de l’âge légal de départ à la retraite à 67 ans, suppression des préretraites, plan d’emploi pour les « 45 + » : aujourd’hui, le travail des seniors s’impose au cœur des préoccupations, tant du politique que des entreprises. Deux experts nous livrent quelques pistes pour une fin de carrière harmonieuse. Gaëlle Hoogsteyn N otre dictionnaire définit les seniors comme des personnes de plus de 50 ans. L’Union européenne, de son côté, considère que l’on est senior à partir de 45 ans. Quel que soit l’âge retenu, à partir de 45 ans, l’opinion communément admise est qu’un salarié devient moins compétitif et par conséquent moins « employable ». Pourtant, si l’on considère l’allongement de la durée des études ainsi que le recul de l’âge de la retraite, recruter et maintenir à l’emploi des salariés de plus de 45 ans est une nécessité démographique et économique. Vincent Vandenberghe (UCL). Investir dans la formation continue L’idée est la même pour la formation continue : patrons et employés en tirent tous deux des bénéfices. « Pour l’entreprise, le défi est d’identifier les atouts et les freins des salariés seniors, tout en anticipant les besoins de l’entreprise en emplois et compétences », déclare Jan de Brabanter, Secrétaire Général de BECI-UEB. « Le travailleur, de son côté, doit prendre en compte l’allongement de sa carrière, analyser ses compétences, ses Vincent Vandenberghe, professeur à l’UCL et chercheur à l’IRES, commente : « On ne peut pas relever l’âge légal de la pension sans prendre de mesures. Ce serait dire aux travailleurs ‘c’est comme ça, un point c’est tout’. Il n’y a rien d’harmonieux là-dedans. Dès lors, il faut des aménagements. Mais ceux-ci doivent être favorables aux travailleurs ET aux entreprises. » Améliorer l’ergonomie « Les mesures touchant à l’ergonomie sont clairement un point sur lequel les intérêts des deux parties sont pris en compte », illustre Vincent Vandenberghe. Un travail sur l’ergonomie a bien sûr un coût pour l’employeur, mais ce dernier peut être vite rentabilisé grâce à une augmentation de la productivité. Du côté du travailleur, à partir d’un certain âge, il peut être difficile de rester debout, de porter des charges lourdes ou encore de travailler devant un écran toute la journée. « Si l’on veut que l’employé ait envie de continuer à travailler, il faut que ses conditions de travail soient supportables », ajoute-t-il. Dès lors, il convient de cibler les risques d’usure professionnelle des salariés seniors et d’aménager les postes de travail afin de réduire la pénibilité. 26 BECI - Bruxelles métropole - mai 2015 On ne peut pas relever l’âge légal de la pension sans prendre de mesures. Mais les aménagements doivent être favorables aux travailleurs ET aux entreprises. atouts, ses contraintes et ses motivations, et surtout identifier des moyens et leviers d’action. » Pour faire le point sur son expérience et ses aspirations, pour évaluer ses compétences et redynamiser sa carrière, il existe de nombreux outils (bilan à mi-carrière, bilan des compétences…), qui cependant restent aujourd’hui trop peu exploités. Ainsi, d’après le Baromètre Retraite, 63 % des salariés de plus de 45 ans aimeraient que leur employeur leur propose un bilan individuel. Développer le tutorat Autre piste à creuser : le développement du tutorat. « Un collaborateur senior est riche d’une expérience irremplaçable et souvent prêt à transmettre ses savoirs aux jeunes générations et à faire valoir ses nombreux atouts pour le R.A.
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