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Kristiaan Borret : construire Bruxelles janvier. Bruxelles Métropole a rencontré l’homme qui doit améliorer la qualité Notre capitale s’est adjoint les services d’un nouveau maître-architecte depuis le 1er architecturale et l’environnement de vie de notre ville. « Bruxelles est une ville ébréchée, mais c’est ce qui la rend intéressante », dit-il. Frédéric Petitjean L e nom de Kristiaan Borret ne vous sera pas inconnu si vous vous intéressez de près ou de loin à l’urbanisme et l’architecture. Borret a été maître architecte de la ville d’Anvers de 2006 à 2014. La collaboration difficile avec les autorités locales a cependant mis un terme précoce à sa mission. L’homme est revenu à Bruxelles, où il était d’ailleurs domicilié, et est redevenu maître-architecte, mais cette fois, de la capitale. Que pensez-vous de vos nouvelles attributions ? Que du bien ! Je n’ai débuté officiellement que le 1er janvier. C’est donc encore un peu la lune de miel et je suis très satisfait jusqu’à présent. Je perçois beaucoup de bonne volonté, notamment du côté des partis politiques tant francophones que néerlandophones et je suis optimiste. Bruxelles a résolument l’ambition de se rénover de manière réfléchie. Cela figure même dans l’accord de gouvernement, ce qui est remarquable. Puisque la volonté est présente, passons aux actes. En quoi consiste la fonction du maître-architecte ? Je dois veiller au bon agencement du territoire urbain. Je m’implique autant dans les projets urbanistiques que dans des questions purement architecturales, même dans des projets privés. J’encourage et conseille donc systématiquement toutes les parties prenantes, en vue d’une gestion optimale de l’espace. Je m’occupe de l’organisation de concours d’architecture. Et puis, il y a tout le travail informel en coulisses : je rencontre des concepteurs, des fonctionnaires et des maîtres d’ouvrage pour essayer de les mettre d’accord. Personne ne dira bien sûr que la qualité est sans importance, mais entre ce que l’on dit et ce que l’on fait, le fossé est parfois bien profond ! 12 BECI - Bruxelles métropole - mai 2015 Êtes-vous le bienvenu chez les maîtres d’ouvrage et les promoteurs ? Ils ont souvent peur que mon intervention ne retarde leur projet et en augmente le coût. Nous avons pu démontrer à Anvers que l’intervention précoce du maître-architecte peut faire gagner du temps, au contraire. Mais il faut se rencontrer le plus tôt possible, de préférence au tout début du projet. Si la demande de permis de bâtir est déjà prête et qu’on la modifie, on s’enlise évidemment dans des procédures pénibles. Vous vivez à Bruxelles depuis 20 ans. Quelles transformations y avez-vous constatées ? Je ne participe pas à la sinistrose ambiante concernant Bruxelles. Je m’y refuse et préfère un optimisme dynamique. La qualité de vie a augmenté et je constate beaucoup d’évolutions positives. Bruxelles dispose de suffisamment de capital intellectuel pour faire mieux encore. C’est souvent la cohérence de vision qui fait défaut. Bien des intervenants faisaient de leur mieux, mais il manquait un fil conducteur. Je constate aujourd’hui un sentiment d’urgence et un souci collectif de qualité. Et si nous comparions Anvers et Bruxelles ? Ouille ! Bruxelles est une ville relativement complexe. À Anvers, il y a un patron : le bourgmestre. Ici, en revanche, on traite avec 19 communes et une Région, ce qui complique la gestion. Bruxelles suit sa propre logique, que je trouve d’ailleurs fascinante. Les services administratifs de la ville d’Anvers assurent une gestion qualitative du territoire. À Bruxelles, quelques retouches ne seraient pas superflues. Mais bon, la capitale est deux fois plus grande et le défi en proportion. Quels sont les grands défis qui vous attendent à Bruxelles dans les années à venir ? La démographie et la dimension internationale. À propos de cette dernière, il faudra trouver un bon équilibre

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