INTERNATIONAL Bénédicte Wilders à la tête de Bruxelles Invest & Export Bruxelles Invest & Export s’emploie à attirer des investisseurs étrangers sur notre territoire et à aider les exportateurs bruxellois potentiels ou chevronnés. Nouvellement arrivée à la tête de ce service régional, Bénédicte Wilders entend placer la barre un cran plus haut. Elle nous présente sa vision des choses et les grandes lignes de son plan d’actions export 2015. Didier Dekeyser Quel virage vers un mieux peut-on imprimer à une organisation qui fonctionne déjà bien ? Jusqu’à ce jour, nos chefs de projets basés à Bruxelles pilotaient nos actions à l’export selon une approche exclusivement sectorielle, alors que notre stratégie en attraction des investisseurs étrangers s’appuie sur une spécialisation géographique. Désormais, les chefs de projets en export seront aussi répartis en zones géographiques pour y détecter toutes les opportunités d’affaires, quel que soit le domaine. Cette façon de faire, en articulation avec nos attachés économiques et commerciaux (AEC), renforcera également l’expertise sur les zones cibles et le conseil aux entreprises. Aussi, certains secteurs (comme les TIC) peuvent souvent mieux s’imposer en grappe avec d’autres secteurs. À nous de suggérer les synergies sur un marché. L’approche sectorielle n’est pas abandonnée pour autant. Par exemple, chacun des AEC en poste à l’étranger relèvera les secteurs porteurs dans sa zone ; nous pourrons ensuite les soumettre, en plus de nos traditionnelles tables rondes sectorielles, à des tables rondes géographiques avec les entreprises, les fédérations professionnelles et les stakeholders, afin de planifier ou adapter nos actions. Pouvez-vous nous détailler les deux axes, géographiques et sectoriels ? Bruxelles Invest & Export est d’abord à l’écoute des entreprises, fédérations professionnelles et partenaires. Notre expertise et l’observation de la conjoncture s’y intègrent pour élaborer in fine notre plan d’actions. Selon notre analyse géographique, nous souhaitons inciter les exportateurs bruxellois à aller chercher la croissance sur des marchés plus éloignés, avec un accent particulier mis sur les pays d’Afrique subsaharienne et les BRICS, spécialement la Chine. Cela correspond par ailleurs aux recommandations de la déclaration gouvernementale. Nous gardons également un intérêt soutenu pour les pays qui ont des relations particulières avec Bruxelles, comme le Maroc, la Turquie ou la République Démocratique du Congo. C’est dans ce cadre « géographique » que 35 actions multisectorielles sont prévues en 2015. Selon notre analyse sectorielle, l’importance du secteur tertiaire à Bruxelles nous amène à nous focaliser sur les services. Ainsi, sans délaisser les autres secteurs, une priorité sera mise notamment sur les services juridiques, les sciences de la vie, l’ICT, l’architecture ou le tourisme récemment régionalisé. Bénédicte Wilders Quels nouveaux projets significatifs seront-ils développés dans ce cadre ? Plusieurs nouvelles missions ou foires figurent dans notre plan d’actions 2015. Mais je souhaiterais ici mettre l’accent sur nos nouveaux cycles de formation, à commencer par le coaching BEST (Brussels Export STarters) qui allie étude de stratégie, tests sur le terrain et suivi à l’étranger de néo-exportateurs. Il y aura aussi l’instauration de modules e-marketing et e-commerce spécifiques pour l’exportation. Et un cycle sur la thématique, aussi cruciale que complexe, du détachement de personnel à l’étranger. Enfin, nous transmettrons, en collaboration avec BECI, notre expertise en matière douanière. Ce n’est pas exhaustif et nous restons toujours attentifs à l’évolution des besoins et des marchés ; c’est ainsi que nous avons cet été mis en place un helpdesk dédié au commerce avec la Russie dans le cadre des sanctions internationales qui frappent ce pays. Si vous ne deviez citer qu’une de vos qualités particulières favorables à l’exercice de votre nouvelle mission, laquelle mettriez-vous en avant ? Je soulignerais mon approche transversale. Au niveau régional, je connais bien les institutions bruxelloises et leurs acteurs vis-à-vis desquels je me positionne en termes de collaboration, de synergie et non de concurrence. Au niveau international, j’ai un know-how juridique et politique complémentaire à celui, plus économique, de mon équipe ; les considérations géostratégiques renforceront notre vision pluridisciplinaire. L’axe géographique que je souhaite développer est aussi un reflet de ce souci de transversalité. ● BECI - Bruxelles métropole - janvier 2015 15
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