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Mobilité & logistique En réunion de rédaction, de gauche à droite : Ischa Lambrechts (Conseiller Mobilité Beci), Emmanuel Robert (Media Coordinator Beci), Xavier Tackoen et Peter Van Dyck (journaliste freelance). entraînent le reste de l'entreprise : voilà ce en quoi je crois. Les entreprises devraient davantage analyser leurs dépenses en matière de mobilité. L'entretien et la location de parkings, la gestion du parc automobile : tout cela coûte. Cherchons à optimiser ce budget de X millions d'euros. Faites venir 200 personnes à vélo : vous réduirez radicalement les frais de parking. » territoire, numérisation, fiscalité, logement...Plutôt que des plans distincts, il nous faut une politique transverse avec un impact positif sur la mobilité. Cela s'applique aussi aux entreprises. Le gestionnaire de mobilité ne coopère pas suffisamment avec les responsables des ressources humaines, des finances et de l'infrastructure. Il n'y a pas de changement de paradigme. Nous devons encourager les gens à utiliser les nouveaux services de mobilité pour réduire autant que possible la voiture en ville. La mobilité en tant que service (MaaS) évolue positivement dans les villes, mais dans les zones rurales, faute de masse critique, les nouveaux services ne se développent pas. Les entreprises privées n'investiront jamais dans les MaaS là-bas, par manque de demande. Hors des villes, la voiture est toujours reine. » Les chefs d’entreprise qui donnent l'exemple sont la meilleure forme de communication. Quelle est l'importance de l'outil Mobility Passport, développé par le labo MaestroMobile d'Espaces-Mobilités en collaboration avec Beci et la RBC pour tester tous les services de transport ? « C'est prometteur. Nous avons eu 300 participants dont la moitié a été très active. Il est difficile de suivre, d'encourager et de conseiller chacun. Ceux qui utilisent vraiment notre plateforme sont enthousiastes. Nous devons également permettre la mise en œuvre du Mobility Passport en entreprise. Tous les travailleurs peuvent en tirer des enseignements, même s'ils ne modifient pas d’office leurs modes de transport. Pourquoi les entreprises ne peuvent-elles pas obtenir de subventions pour des initiatives de mobilité, comme pour les programmes environnementaux ? Des campagnes de sensibilisation sur les transports publics et le vélo existent déjà, mais sans subventions. Trop peu d'entreprises sont disposées à injecter de l'argent dans leur politique de mobilité. Elles ont besoin de stimuli. » Vous croyez en une approche holistique. Pourquoi ? « Nous ne résoudrons jamais les problèmes en nous concentrant uniquement sur la mobilité. Beaucoup d’aspects interviennent : emploi, enseignement, aménagement du Quelle solution ? « L’aménagement du territoire. Beaucoup de gens ont encore une maison au milieu de nulle part. Nous devrons construire de nouveaux quartiers durables. Les villas existantes éloignées des transports publics et des grands axes cyclables posent un problème insoluble. La tension entre zones urbaines et rurales va augmenter. Pas au niveau politique, mais entre les citoyens. Ceux qui dépendent de leur voiture pour se rendre au bureau seront en conflit avec leurs collègues cyclistes. Dans les villes, tout le monde reconnaît qu'il faut investir dans les pistes cyclables et les transports publics. La tension se fera également sentir dans le monde économique, car les entreprises qui quittent Bruxelles sont plus nombreuses que celles qui viennent s'y établir. Il nous reste donc encore de nombreux défis. Seule une politique transverse peut y répondre. » ● Peter Van Dyck © Reporters Xavier Tackoen s’est prêté au jeu de l’interview radio dans le studio Beci. Un entretien à écouter sur www.beci.be/podcast/bruxelles-metropole. Bruxelles Métropole - septembre 2019 ❙ 19 © Reporters

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