33

Grégory Cosman, consultant Pyco Group Aujourd’hui, une vraie guerre des talents digitaux règne en Europe. C’est bien de se lancer dans l’e-commerce, mais il faut déjà voir si on trouve la main d’œuvre nécessaire. soin, et deuxièmement de rassembler des informations pour aider les décisions cliniques », évoque Vic De Corte, directrice de la Clinique Saint-Jean. « Nous avons déjà opéré tout le volet dématérialisation et centralisation des données. Nous cherchons maintenant à mieux accompagner le patient dans son trajet de soin. Les possibilités sont nombreuses. Cela peut par exemple se concrétiser par la mise en place d’un système de contrôle à distance du patient, depuis son domicile. » liées au management, souvent peu enclin à entreprendre une forme de numérisation si ce rôle s’écarte de sa mission première. Autre constat de cette table ronde, les entreprises publiques sont plus souvent sur la réserve, faute de ressources financières suffisantes allouées à la digitalisation. La mentalité est différente selon la taille et la structure de l’entreprise et « l’agilité » est clairement le maître mot. Les entreprises de taille moyenne, entre 1000 et 2000 employés, seraient les plus ouvertes au changement. Les sociétés les moins impactées par la numérisation seraient quant à elle les petites entreprises, essentiellement dans le secteur immobilier, les services et l’horeca. D’autres secteurs, notamment le domaine médical, sont confrontés à de plus gros défis. « Dans le secteur des soins de santé, le but ultime de la digitalisation est premièrement de faire participer le patient dans son trajet de 1600 euros par jour pour un développeur Étonnamment, selon nos experts, l’un des plus gros défis ne résiderait pas dans la technologie elle-même, mais plutôt dans le choix de la technologie et dans les ressources humaines nécessaires au déploiement. « Une entreprise qui veut passer vers une forme de numérisation n’en a souvent pas les ressources en interne », avance Grégory Cosman (Pyco Group). « Aujourd’hui, une vraie guerre des talents digitaux règne en Europe, aussi bien dans le domaine du business digital que de la chaîne des valeurs. C’est bien de se lancer dans l’e-commerce, mais il faut déjà voir si on trouve la main d’œuvre nécessaire. En Belgique, très peu d’écoles ou d’universités forment les talents digitaux. Il existe notamment l’École 19 mais le pouvoir public devrait développer d’autres écoles dans ce style. La génération Y ou Z doit entraîner cette évolution des entreprises. » Pour bénéficier de bonnes ressources humaines, il faut débloquer les moyens. Les entreprises doivent ainsi se tourner vers des consultants externes, dont certains coûtent jusqu’à 1600 euros par jour. « Pour passer à une vraie forme de digitalisation, il est nécessaire de faire des investissements plus importants que ne le font les entreprises actuellement », estime Bernard De Cannière. « Je remarque que les demandes des entreprises de taille moyenne n’ont fondamentalement pas changé. Elles implantent des logiciels ERP et mettent en place un système de facturation électronique. C’est essentiel, mais cela ne relève pas d’une transformation digitale profonde. » Combien coûte vraiment la digitalisation ? Impossible de le dire. Cela varie, de quelques milliers d’euros pour l’achat d’un programme de gestion Vic De Corte, directrice de la Clinique Saint-Jean Pour l’hôpital SaintJean, le budget tourne autour d’une dizaine de millions d’euros sur plusieurs années . Cette numérisation doit nous apporter un rendement. à quelques millions d’euros pour des changements globaux. « Pour l’hôpital Saint-Jean, le budget tourne autour d’une dizaine de millions d’euros sur plusieurs années », avance Vic De Corte. « Le budget n’a pas été finalisé, il est donc difficile d’être plus précis. Cette numérisation doit nous apporter un rendement. » Pour rassurer certains entrepreneurs, notons que la digitalisation peut se faire en douceur, il faut juste savoir où placer les priorités ● Géry Brusselmans Bruxelles Métropole - janvier 2019 ❙ 31

34 Online Touch Home


You need flash player to view this online publication