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sociaux, tel LinkedIn. Ajoutez-y une certaine lenteur du processus de recrutement des entreprises, ce qui complexifie encore le processus. » En parallèle, les motivations des candidats ont évolué. « Voici dix ans, ils avaient des exigences encore traditionnelles », estime Grégory Renardy. « Les motivations pour intégrer une entreprise tournaient autour de l’évolution de carrière, des responsabilités ou du salaire. Aujourd’hui, les futurs employés sont en quête de sens. Ils se posent des questions sur les valeurs de l’entreprise, l’équilibre entre vie privée et professionnelle, ou encore la possibilité de faire du télétravail. Ces exigences ne sont pas uniquement posées par les millennials ; elles concernent les candidats de tous âges. » Offrir de la flexibilité Comment trouver la perle rare dans un marché si étriqué ? « Il faut apprendre à connaître les exigences du candidat, en résumé le séduire », estime Karsten De Clerck. « Un futur employé recherche généralement plus de flexibilité : réduction du temps de travail, possibilité de démarrer la journée plus tôt pour terminer plus tôt. Aménager les horaires permettra par exemple d’attirer des candidats résidant en périphérie bruxelloise. » Autre atout à valoriser dans une offre d’emploi : le transport. Pas seulement en proposant une voiture de fonction, mais aussi un leasing vélo ou un abonnement de train, par exemple. À Bruxelles, la question du logement n’est plus non plus à négliger. « Le coût du logement à Bruxelles devient également un problème majeur, surtout pour des jobs avec des salaires pas forcément élevés », précise Karsten De Clerck. « À Londres, les employeurs payent une prime pour les personnes qui logent en ville, prime qui peut être déplacée vers le trans28 ❙ Bruxelles Métropole - janvier 2019 port en commun pour ceux qui habitent hors de la ville. » Il n’y a toutefois pas de recette toute faite pour trouver le bon candidat. Nos experts l’assurent : le bouche-àoreille ou le réseautage n’ont pas perdu en efficacité, pas plus que l’appel à un cabinet de recrutement. « Les agences de recrutement auraient pu disparaître avec l’arrivée de LinkedIn et des autres réseaux sociaux, mais je constate l’inverse, car nous avons une vraie plus-value, essentiellement basée sur l’humain », affirme Grégory Renardy. Selon l’étude Tempo-Team déjà citée, l’une des solutions pour résorber la pénurie serait de voir si l’employé a le profil de l’entreprise plutôt que si le candidat correspond au poste ou à la fonction (37 % des répondants). Une autre solution serait, pour le recruteur, de se concentrer davantage sur les talents ou les compétences que sur le diplôme (35 % des répondants). ● Géry Brusselmans Grégory Renardy (Michael Page Belgique) Pr Michel Verstraeten (ULB) Karsten De Clerck (Egon Zehnder) Des robots qui facilitent le recrutement Il n’est pas rare qu’une offre d’emploi publiée sur internet génère plus de 500 candidatures, dont 80 % sont souvent peu pertinentes. Pour accélérer le traitement des candidatures, certains responsables RH s’aident désormais de robots. Il s’agit plus concrètement de programmes qui examinent les CV grâce à des algorithmes et qu’on appelle généralement OSC (Outil de Suivi de Candidature). Ces programmes analysent les CV et écartent ceux qui sont trop éloignés de la fonction, en se basant par exemple sur les diplômes ou les compétences. Ils notent les profils pour fournir un classement au responsable RH. Le recruteur peut ainsi accorder plus d’importance à un facteur en particulier. « Le futur du recrutement serait ainsi de combiner le ‘big data’ avec ces programmes », estime le professeur Michel Vertsraeten (ULB). « Une grande entreprise pourrait analyser des infos dans un CV et les croiser avec des informations reprises dans d’autres bases de données. Un type de hobby pourrait par exemple mettre en avant la qualité d’un candidat. » Attention toutefois : selon une étude récente menée par l’agence d’intérim Tempo-Team, plus d’une entreprise belge sur dix utiliserait des robots pour évaluer les lettres de candidature… mais la moitié des candidats désapprouveraient ce système.

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