ENTREPRENDRE MARCHÉS PUBLICS La sous-traitance, voie royale pour les PME chez Bruxelles Mobilité Même si Beci n'est pas le dernier à pointer la lenteur de certains gros chantiers (destruction du viaduc Reyers, rénovation des tunnels...), réduire Bruxelles Mobilité à ces contrariétés serait injuste. L'institution régionale est incontournable dans la gestion de la mobilité au sens large et un initiateur important de marchés publics pour les entreprises. Cédric Lobelle B ruxelles Mobilité (BM), qui a fait l'objet d'un séminaire fin septembre chez Beci, emploie environ 500 collaborateurs pour un budget annuel d'1,2 milliard d’euros, dont 1,08 milliard de budget d'exécution. Une somme répartie en dotation à la Stib (72 %) et au port de Bruxelles (1 %) ; le reste, 291 millions, étant utilisé pour ses activités propres, dont l'essentiel consacré aux investissements : transports publics (87 millions), ponts et tunnels (72 millions), voiries et espaces publics (43 millions). Viennent ensuite l'entretien de ces voiries et espaces publics (41 millions), l'entretien des transports publics (5 millions), la sécurité routière (8,5), etc. Des budgets conséquents et notamment des chantiers majeurs générant de multiples marchés publics, entre autres des missions d'études. Missions d'études et travaux de modernisation « La destruction du viaduc Reyers est caractéristique à cet égard », indique Eric Monami, chef de service au Pôle Construction de BM. « Il a fallu lancer des marchés publics pour les études topographiques, les études de stabilité, le contrôle de chantier, l'éclairage LED, le désamiantage, la surveillance, la signalisation, les études phytosanitaires, les études de mobilité, l'analyse contrôle-qualité du terrain, la percolation, etc. » BM commande aussi des études plus générales avec éléments urbanistiques, de stationnement et de circulation, des modèles globaux et locaux de mobilité, mais également des enquêtes de satisfaction (Semaine de la Mobilité, Dimanche sans voiture...), sur l'utilisation des différents modes de transport, sur la signalisation verticale... « Les plus grosses dépenses passent par des marchés publics européens », signale Philippe Barette, directeur stratégie chez Bruxelles Mobilité. « Notamment les marchés d'études tels que celui de la Toison d'Or, ou des chantiers de rénovation comme celui de la chaussée d'Ixelles, environ 6 millions d’euros, ou celui du quartier Schumann, près de 6 millions, dont 770.000 euros rien que pour l'étude. » Le budget pour les travaux de modernisation des espaces publics monte à 40 millions. Raison pour laquelle BM traite en priorité avec des entrepreneurs agréés de classe 7 (travaux entre 3,225 millions et 5,330 millions d’euros) ou classe 8 (au-dessus de 5,330 millions d’euros). La destruction du viaduc Reyers a nécessité de multiples marchés publics pour les études de stabilité, le contrôle de chantier, l'éclairage LED, le désamiantage… Viser la sous-traitance Quid des PME bruxelloises dans l'octroi de ces marchés ? « Elles peuvent bien entendu participer, mais nous ne pouvons pas faciliter leurs démarches », reprend Eric Monami. « Pour les plus gros marchés, nous conseillons aux PME de s'associer avec des consortiums, ou de décrocher des accords de sous-traitance et de ‘sous-sous-traitance’. Elles doivent être proactives et attentives : même les petits marchés sont publiés et ouverts à tout le monde. Nous passons deux types de marchés. Soit des marchés ‘stock’, à la commande, en octroyant à un seul entrepreneur une enveloppe globale pour, par exemple, des pistes cyclables. Des contrats d'un an, renouvelables plusieurs fois, mais avec une incertitude liée aux changements de politique. Et il y aussi les appels d'offres. Généralement, nous réalisons le cahier des charges. Mais il nous arrive de valider celui proposé par un soumissionnaire. » Plusieurs gros chantiers de modernisation sont au programme en 2019 : la chaussée de Ruisbroek, l'avenue du Port, le ‘park & ride’ de Stalle, l'avenue Simonet, l'avenue des Palais, l'avenue Delleur, ou encore la Petite Ceinture (Madou-Porte de Namur). Entretiens et réparations Les marchés « entretiens et réparations » représentent une grosse part du budget propre de Bruxelles Mobilité : près de 100 millions d’euros, dont 15,5 millions consaBECI - Bruxelles métropole - novembre 2018 45 © Belga
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