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TOPIC Fier d’arborer sur ses boîtes le label « Brussels », Pierre Marcolini estime toutefois que le secteur du chocolat en Belgique a tendance à se reposer sur ses lauriers. « Actuellement, une armada de Français sont très actifs sur le chocolat de dégustation. La concurrence est compliquée, d’autant plus que les Français investissent beaucoup dans la formation et la recherche et le développement. Nous nous retrouvons en bout de course, la Belgique est très en retard sur l’innovation. Il faut redynamiser le secteur, notamment la formation. » 2. LA BIÈRE : dynamisme des micro-brasseries Les bières belges à l’étranger riment souvent avec Jupiler et Stella. Les boissons made in Inbev ne sont pourtant pas les seules à occuper une place de choix à l’international. Il faut également compter sur les bières trappistes et de dégustation, secteur sur lequel Bruxelles connaît un renouveau. Voici quinze ans, la seule brasserie active en Région de Bruxelles-Capitale était Cantillon. Un nouvel élan fut donné en 2003 avec la création de la Brasserie de la Senne. Cette enseigne a vu venir dans sa roue d’autres jeunes pousses, dont la nanobrasserie de l’Ermitage, En Stoemelings ou encore le Brussels Beer Project, société implantée dans le quartier Dansaert. « Notre croissance à l’exportation grimpe chaque année, elle a atteint 30 % de nos ventes en 2017 », annonce Olivier de Brauwere, fondateur du Beer Project. « Nous privilégions trois marchés actuellement : la France, les Pays-Bas et le Japon. L’idée, est d’installer un bar dans chaque pays sur lequel nous développons le marché, ce qui nous permet de mieux expliquer d’où nous venons et ce que nous faisons. Nous voulons apporter au milieu de la bière un côté plus moderne et cosmopolite. » Au niveau des exportations bruxelloises, la bière Cantillon reste une référence, avec une excellente renommée sur le marché américain, tandis que les produits de la Brasserie de la Senne s’exportent eux aussi. En termes de parts de marché, les bières made in Brussels restent relativement confidentielles à l’export mais elles séduisent un marché de passionnés. Bonne nouvelle pour l’avenir des bières bruxelloises : la Brasserie de la Senne vient d’emménager sur un nouveau site de production à Tour & Taxis tandis que le Brussels Beer Project inaugurera fin 2020 une toute nouvelle brasserie située au bassin de Biestebroeck, le long du canal à Anderlecht. La production atteindra l’équivalent de 10 millions de bouteilles par an ! 3. LE SECTEUR BIOPHARMA : un grand nom et des jeunes pousses En 2017, la valeur totale des exportations belges de médicaments et de vaccins s’élevait à 40,5 milliards d’euros ! « Ce chiffre impressionnant est notamment dû à la position géographique unique de la Belgique », explique Catherine Rutten, CEO de Pharma.be, l’Association Générale de l’Industrie du Médicament. « Les raisons sont multiples : la Belgique permet un accès au marché étranger via de vastes infrastructures routières, portuaires et aéroportuaires. Signalons également l’excellence des services des partenaires logistiques, qui assurent la distribution optimale des traitements innovants. » Grâce à 31 sites de production sur son territoire, notre pays exporte en Europe et surtout aux États-Unis, un des grands partenaires de la Belgique avec 17,2 % des exportations pour 2017. Sur le secteur biopharmaceutique, une des plus grandes entreprises est UCB Pharma, qui développe la recherche et la commercialisation des produits pharmaceutiques et biologiques. Son siège est toujours situé à Bruxelles, plus précisément à Anderlecht. Parmi ses innovations, signalons notamment le lancement en 2006 du premier patch visant à traiter la maladie de Parkinson. En 2008, UCB Pharma a lancé un médicament destiné au traitement de la maladie de Crohn. L’autre particularité à Bruxelles, c’est le développement de jeunes pousses ou d’entreprises plus matures, actives à la fois dans le développement de médicaments et tout ce qui entoure le secteur pharmaceutique. Citons notamment deux entreprises anderlechtoises, Ansell Healthcare et Sterop Overseas : la première développe des gants médicaux et des masques faciaux pour laboratoires ; la seconde commercialise des suppléments alimentaires, des produits cosmétiques et d’hygiène, des spécialités et d’autres produits pharma. Autre exemple : Fishertrade, à Woluwe-Saint-Pierre, propose des produits pour améliorer l’immunité ou consolider les os et articulations. Notons toutefois que de jeunes start-ups actives dans l’innovation pharmaceutique et médicale sont également installées dans le Brabant wallon. 24 BECI - Bruxelles métropole - novembre 2018 © Getty © Getty

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