THINK TANK Plusieurs dizaines d’ASBL et de sociétés (des commerces, les Cuisines bruxelloises, la Haute Ecole Francisco Ferrer...) sont également implantées sur les sites du CHU Bruxelles. Ces 284 ETP représentent près de 10 millions de retombées économiques pour la Région. Un rayonnement économique exponentiel Aux 279 millions de retombées économiques en Région bruxelloise, liés aux emplois sur les sites du CHU Bruxelles, s’ajoutent 26 millions provenant des 73 millions d’investissements de l’hôpital, 124 millions dus aux 254 millions d’achats courants. Selon l’étude, ces dépenses généreraient près de 600 millions de retombées indirectes (ou impact induit) pour la Région bruxelloise : les activités du CHU Bruxelles engendrent indirectement des emplois et revenus, notamment auprès de ses fournisseurs, qui deviennent eux-mêmes générateurs d’autres emplois et revenus, produisant en cascade un effet multiplicateur dans le temps, à la manière d’une spirale vertueuse. Sur base de ce même raisonnement, le CHU Bruxelles génère indirectement 2.070 emplois dans la chaîne de ses fournisseurs en Région bruxelloise. Si l’hôpital n’a pas pour vocation d’être rentable, il génère une économie qui pourrait être plus largement exploitée, selon Lise Nakhlé : « Le secteur hospitalier est très complexe, autant au niveau de sa structure d’emploi (médecins, infirmiers...) que de l’organisation de ses activités internes (services de radiologie, de pharmacie, stérilisation...). Les métiers sont très divers et souvent mal connus, avec pour conséquence une mauvaise identification des besoins. Pour les hôpitaux, on pense facilement au secteur pharmaceutique, mais on pense moins à la gestion des déchets, aux livraisons, à la gestion quotidienne en flux tendu, ou à la chaîne des fournisseurs. Le ministre de l’Économie Didier Gosuin a lancé une réflexion sur l’élaboration d’un plan industriel pour la Région de Bruxelles. On est en train de se questionner sur les types d’activités manufacturières ou productives qui sont pertinentes et nécessaires en ville. Regarder du côté des hôpitaux, c’est peut-être pouvoir identifier des produits couramment employés, comme le matériel de perfusion, qui sont actuellement fabriqués à l’étranger et acheminés par camions. C’est un secteur de production intéressant parce que le client final n’est pas délocalisable. C’est un exemple, mais on pourrait en citer beaucoup d’autres comme la production liée à l’imagerie médicale, à la lingerie industrielle ou au recyclage des déchets ». Les patients au cœur de l’avenir des hôpitaux Le CHU Bruxelles a un fort ancrage local avec 77 % de ses patients, soit plus de 350.000, qui sont domiciliés en Région bruxelloise. En marge des soins, de la recherche et de l’enseignement, il remplit des missions d’intérêt économique général qui nécessite une organisation particulière. Elles ont été évaluées sous la forme des charges spécifiques (interprétariat, abandon de créances des patients indigents, travailleurs sociaux, délais de paiement avec les CPAS...). L’impact économique de ces missions d’intérêt général a été estimé en 2016 à près de 31 millions d’euros. Après la régionalisation toujours en œuvre des soins de santé dans le cadre de la 6e réforme de l’État, les mesures L’hôpital Brugmann héberge la plus grande maternité bruxelloise. d’ampleur de la ministre de la Santé publique Maggie De Block vont redessiner le paysage hospitalier, en privilégiant une mise en réseau. Elles visent une meilleure qualité des soins au bénéfice des patients et à redresser les finances des hôpitaux, notamment des 3 sur 10 qui affichent un déficit. Cette réforme a le mérite d’inciter les multiples institutions à collaborer plus largement et à limiter le jeu de la concurrence entre elles. Mais il ne sera plus question de faire de tout, partout. La logique de spécialisation s’oppose dès lors à la logique de proximité qui prévalait pour garantir un accès aux soins de santé aisé pour tous. Pour l’heure, le choix des spécialisations est crucial et les 22 hôpitaux de Bruxelles cherchent à se positionner pour pérenniser leur avenir. Au sein du CHU Bruxelles, l’hôpital Brugmann héberge la plus grande maternité bruxelloise avec plus de 3.300 accouchements par an. Il est notamment spécialisé dans le suivi des grossesses à hauts risques et la médecine fœtale. À lui seul, il génère plus de 2.000 ETP et un impact de près de 400 millions d’euros en Région bruxelloise. L’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola est l’unique hôpital universitaire belge entièrement réservé à la médecine des enfants. Il est relié à la maternité de Brugmann par une passerelle pour favoriser le maintien de la relation mère-enfant. Le CHU Saint-Pierre dispose également d’une maternité importante au centre de Bruxelles (plus de 3.200 accouchements par an). En médecine infectieuse, il constitue par ailleurs un centre de référence (inter)national pour la recherche sur la tuberculose et le VIH. L’Institut Jules Bordet est quant à lui entièrement consacré aux maladies cancéreuses, avec des stratégies diagnostiques et thérapeutiques à la pointe du progrès, des activités de recherche menées en coopération avec des réseaux internationaux et un enseignement universitaire de haut niveau en cancérologie. À l’heure de l’économicité recherchée pour les soins de santé, cette étude valorise l’impact économique et sociétal des hôpitaux, jusqu’alors trop peu considéré. Elle permet ainsi d’identifier une série d’enjeux fondamentaux pour la Région, ses habitants et ses entreprises. ● Pour en savoir plus L’étude complète peut être consultée sur impact-chubxl.be. Contact : Lise Nakhlé, Conseillère Urbanisme Beci - lna@beci.be, +32 478 998 957 BECI - Bruxelles métropole - mars 2018 17 © Reporters
20 Online Touch Home