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EDITO Cessons de défendre Bruxelles ! Défendre, au sens étymologique du terme, c’est se protéger contr chose ; c’est prévenir ou repousser une attaque. Se défendre, c’es si nier ce dont on est accusé, ou encore interdire quelque chose quelqu’un. Défendre, c’est donc agir en réaction, ou du moins précaution, vis-à-vis d’une menace. Voilà un verbe qui n’exprime rien de très constructif, de dynamique, ni d’optimiste. Nous-mêmes qui, en tant que chambre de commerce, affirmons défendre les intérêts des entreprises bruxelloises, nous devrions y réfléchir à deux fois quand nous utilisons ce terme. Non que les intérêts de nos membres n’aient pas à être défendus – à cet égard, il y a toujours beaucoup à faire. Mais parce que ce que nous souhaitons d’abord exprimer, pour les entreprises, c’est une vision positive et proactive. Il en va de même pour notre ville, dont l’image, c’est vrai, peut laisser à désirer. Au cours de l’année écoulée, quand on a parlé de Bruxelles, c’était trop souvent pour évoquer des problèmes de mobilité, de gouvernance, de propreté publique ou encore, plus récemment, à propos des incidents survenus au centre-ville, ou du projet avorté de stade national. Pas de quoi se montrer fiers d’être Bruxellois… Or, quand ils ont le sentiment que leur ville est traitée de manière injuste, les Bruxellois, touchés dans leur orgueil, prennent volontiers une posture défensive – ce qui désigne forcément un adversaire auquel se confronter. Sommes-nous bien conscients, dans notre pays, des atouts de notre capitale ? Bruxelles est l’une des régions les plus riches d’Europe en termes de PIB par habitant ; une ville de réputation mondiale grâce aux institutions européennes ; l’une des villes les plus cosmopolites du monde ; c’est aussi la première ville universitaire du pays, devant Leuven ou Louvain-la-Neuve. Et la ville la plus dynamique ; celle où se créent le plus d’entreprises. Et si nous cessions de nous plaindre ? Nos problèmes de mobilité, par exemple, apparaissent dans nos sondages comme la principale inquiétude des entrepreneurs. À juste titre. Ces problèmes sont très réels et préoccupants. Les multiples chantiers provoquent un véritable chaos. Mais ils sont aussi le signe que Bruxelles agit : on remplace des voies de tram, on rénove des tunnels, on va étendre le métro… Bref, Bruxelles se transforme. Et si nous délaissions un peu la communication négative pour construire une vision ? Voyons ce qu’ont fait des villes comme Berlin, Manchester, Amsterdam ou Vienne, pas plus performantes que Bruxelles en termes socio-économiques, mais qui ont su imposer d’elles-mêmes une image positive, enthousiasmante. C’est ainsi que l’on séduit des étudiants, des touristes, des habitants, des patrons… Que voulons-nous pour Bruxelles ? Et que sommes-nous prêts à faire pour y parvenir ? Cette vision, cette inspiration pour notre ville, nous devons la développer, la partager et la promouvoir ensemble, acteurs privés, pouvoirs publics et société civile. Bref, nous devons nous fédérer autour d’un projet commun pour Bruxelles. C’est ce que nous faisons et allons faire dans les prochains mois, avec nos membres, les secteurs et les acteurs socio-économiques de la Région : traduire notre vision pour Bruxelles en mesures à prendre, aujourd’hui et dans les cinq années à venir. BECI - Bruxelles métropole - février 2018 1 Marc Decorte, Président de BECI

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