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Migration inverse : back to the roots COMMERCE INTERNATIONAL Zoubir Zoubir et Abdelah Ait Maskour sont des Belges d’origine marocaine que des motifs professionnels ont envoyés dans leur pays d’origine. Ils sont des exemples positifs de la « migration inverse », un phénomène en pleine expansion avec l’augmentation de la mobilité internationale. Peter Van Dyck «E nvoyez-nous un peu de météo belge. Il fait étouffant ici. 10 heures du matin et déjà 39°. Sans la clim, ce serait infaisable au bureau. » Zoubir Zoubir, Belge d’origine marocaine, nous appelle de Dubaï. Sa carrière internationale débute en 2003 à Bahreïn, quand son employeur Atlas Copco le charge d’y ouvrir un bureau régional. « Je venais de passer six ans à l’usine belge en tant que planificateur chargé de commander le matériel nécessaire à l’assemblage de nos compresseurs. 97 % de ces machines étaient destinées à l’exportation. Les commerciaux m’ont expliqué les destinations, ce qui a attisé ma curiosité. L’aventure m’attendait, d’autant plus que je n’étais pas encore marié. Je pouvais partir découvrir le monde tout en étant payé. J’avais déjà quelques notions d’arabe, considérablement affinées lors de mon passage à Bahreïn. » Après un premier et bref séjour à Dubaï, Zoubir arrive en 2010 au Maroc, pays d’origine de ses parents. « Il faut évoluer. On ne peut pas faire le même travail à l’infini. À Casablanca, je suis devenu business development manager pour les pays francophones du Sahel. J’étais responsable de 17 pays et voyageais beaucoup pour contrôler la distribution à tous ces endroits et découvrir les attentes des distributeurs et des clients. Casablanca constituait un excellent port d’attache. Je m’étais marié dans l’intervalle. Mon épouse, rencontrée à Bahreïn, avait de la famille à Casablanca. Ses nombreux contacts avec la famille compensaient quelque peu mes absences fréquentes. » Des profils très demandés L’arrivée de Zoubir au Maroc est une expérience particulière. Lors de ses études d’ingénieur commercial à l’Europese Hogeschool Brussel (EHSAL), il avait rédigé un mémoire sur les perspectives d’avenir de l’économie marocaine. « Les théories et prévisions de ma recherche 44 BECI - Bruxelles métropole - novembre 2017 Casablanca est devenu le port d’attache de Zoubir Zoubir, Belge d’origine marocaine, au service d’Atlas Copco. correspondaient-elles à la réalité ? Oui, une partie des prévisions s’est concrétisée. Le Maroc entend jouer un rôle dominant dans le développement de l’Afrique occidentale et centrale. C’est pourquoi le pays s’efforce d’attirer des investisseurs internationaux. Tanger dispose aujourd’hui du plus grand port de conteneurs de la région. De nombreux travaux d’infrastructure ont eu lieu au cours des cinq années que j’ai passées au Maroc. » « Lorsque des amis belges s’informaient des possibilités de carrière au Maroc, je répondais qu’aucun pays n’est parfait. Ils ont tous leurs avantages et leurs inconvénients. Je considérais comme un grand avantage de travailler dans le pays de mes origines. Il était très motivant de contribuer à son développement. Le Maroc a tout intérêt à faire appel à des managers d’origine marocaine qui ont étudié et travaillé en Europe occidentale, ne fût-ce que pour leur savoir-faire. Je suppose que de plus en plus de migrants de la deuxième génération voudront lancer leur propre entreprise au Maroc, bien que cela reste difficile pour le moment. Les entraves et problèmes

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