BRUSSELSLIFE LE BRUXELLOIS DU MOIS Patrick Van Hoorebeek, premier belge à devenir maire américain? Samedi 14 octobre 2017, les habitants de la Nouvelle-Orléans voteront pour élire leur maire. L’un des 15 candidats est un Bruxellois, installé en Louisiane depuis plus de 30 ans. Patron de bar à vin, il a choisi son slogan : « More wine, less crime » et lutte contre l’insécurité dans le Vieux Quartier Français, centre historique de la ville. LE SAVIEZ-VOUS ? Le fromage de Bruxelles n’a pas totalement disparu ! Le saviez-vous? Rares sont les artisans qui le produisent encore, mais l’« ettekeis » est toujours produit dans la capitale. Si sa forte odeur et son goût prononcé vous manquent, il est encore possible de s’en procurer dans quelques fromageries bruxelloises bien choisies. Aujourd’hui, les vrais producteurs de fromage de Bruxelles se font rares. En 2008, la fromagerie Vander Gucht de Sint-Pieters-Leeuw, principal producteur de l’ettekeis, met la clé sous le paillasson et vend sa marque à la société Herve. Mais les puristes sont unanimes : le goût n’y est pas. L’odeur et l’aspect, non plus. Malgré tout, l’ettekeis n’est pas mort. Certains fromagers de Bruxelles ont réussi à mettre la main sur quelques petits producteurs qui n’ont pas lâché prise. Au centre de Bruxelles, des institutions comme Chez Catherine, Langhendries ou la Crèmerie de Linkebeek vous proposent de l’ettekeis ou du pottekeis (version adoucie du précédent) concocté maison. À Uccle, le Fromageon vend encore du fromage de Bruxelles. Cela fait bien longtemps que Patrick Van Hoorebeek a quitté Bruxelles ; 32 ans plus précisément. Au départ, il était parti rendre visite à son père installé aux ÉtatsUnis depuis 20 ans déjà. Puis il est resté. Depuis, il est devenu américain. Même si, dit-il, son cœur « est resté en Belgique ». Après avoir travaillé longtemps dans l’horeca, Patrick a enfin réalisé son rêve il y a quelques années : celui d’ouvrir un bar à vin, le Patrick Bar Vin situé en plein cœur du Vieux Quartier Français, (« French Quarter » en anglais). Le quartier a majoritairement échappé aux dégâts de l’ouragan Katrina en 2005 ; pourtant, Patrick voit l’endroit se délabrer. Victime d’agressions à plusieurs reprises, il affirme que la Nouvelle-Orléans et son centre historique en particulier sont devenus dangereux et que de nombreux résidents et visiteurs se baladent la nuit la peur au ventre dans la crainte de se faire attaquer. Le but de sa campagne est d’aller vers l’éradication du crime pour permettre aux clients des bars du Vieux Quartier Français de retrouver le plaisir de boire un verre. Il propose donc plus de patrouilles de police dans la totalité de ce quartier historique, plus de caméras de surveillance et d’éclairage urbain. Il souhaite aussi une revalorisation des salaires des policiers de la ville et des pompiers. Enfin, il vise une redistribution d’une partie des impôts locaux pour qu’ils aillent au corps professoral de la ville, afin de permettre la scolarisation des jeunes les plus pauvres et leur éviter de tomber dans le crime. Plus connu dans le monde de l’horeca que dans celui de la politique, Patrick Van Hoorebeek sait bien qu’il part en campagne en tant qu’outsider mais qu’importe : « Si ma campagne inspire les autres candidats, j’aurai déjà gagné », affirme l’Américain d’adoption. Le soir du 14 octobre, quoi qu’il arrive il trinquera, et au champagne, s’il vous plait ! Tout en citant Napoléon Bonaparte : « Je ne peux vivre sans champagne. En cas de victoire, je le mérite. En cas de défaite, j’en ai besoin ». Victor Lepoutre BECI - Bruxelles métropole - octobre 2017 55 © Lilo Mendola
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