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TOPIC L’avis des entreprises Isabelle Bercq - responsable formation chez MSF : « En fonction des contraintes de nos emune entreprise. Les salariés se trouvent donc plus impliqués et motivés. L’apprentissage en réseau et les échanges de pratique entre pairs permettent de capitaliser les connaissances présentes à l’intérieur de l’entreprise et d’en favoriser la diffusion. ➜ Le mentorat (ou tutorat) est aussi en pleine effervescence. L’idée : une personne expérimentée apporte son aide à un collègue qui l’est moins. L’objectif sousjacent est d’accompagner et de fidéliser les salariés à fort potentiel tout en conservant les connaissances de l’entreprise. Le lien intergénérationnel est très important, de même que le volontariat de deux personnes concernées. L’avantage réside surtout dans la gratuité du processus. Avantages… En dehors d’un coût de formation par employé fortement réduit, ces nouvelles méthodes de formation ont bien d’autres atouts. Elles permettent, par exemple, de cibler très exactement le besoin du formé, de le rendre plus actif, de se former presque où on veut, quand on veut, etc. Les différentes techniques utilisant le numérique peuvent facilement être séquencées et donc adaptées aux rythmes de travail des salariés. Et Marie Vandenberghe d’illustrer : « Souvent, seule une partie de la thématique abordée intéresse celui qui la suit. Passer d’une formation classique de deux jours à un (ou plusieurs) webinars d’une heure, mais qui répondent au besoin du travailleur, est bien plus productif. » Ces formations numériques permettent aussi une individualisation de l’apprentissage : « L’entreprise peut adapter la formation, tant sur le fond que sur la forme, en fonction des besoins et du niveau de ses salariés. Grâce aux cours en ligne, le sur-mesure à des prix compétitifs devient possible. » Par ailleurs, ces méthodes rendent les salariés plus autonomes. « Contrairement aux formations classiques où parfois on doit juste ‘écouter’, les formats numériques obligent les parDans un monde du travail de plus en plus rapide et concurrentiel, où les travailleurs ont des emplois du temps de plus en plus variables, la formation a, elle aussi, dû s’adapter Marie Vandenberghe (Quality Training) ticipants à être acteurs de leur formation », ajoute-t-elle. Enfin, ne plus devoir se déplacer est aussi un atout très 34 BECI - Bruxelles métropole - septembre 2017 ployés (manque de temps, gestion dans l’urgence, nombreux déplacements sur le terrain, postes délocalisés…), nous avons intégré les webinars à notre offre de formation. Pour nous, cette formule d’apprentissage présente de nombreux avantages : un contenu de qualité, un gain appréciable de temps et d’argent, une interactivité dynamique avec le formateur, un plus grand nombre de participants par rapport au présentiel, une logistique simplifiée, la possibilité de re-visionner la vidéo du webinar ou de la mettre à disposition pour ceux qui n’ont pu se libérer. Après les premiers webinars, nous avons reçu des retours extrêmement positifs de nos employés. » Valérie Evrard – AbbVie: « Pour certaines matières, nous avons opté pour des tutoriels vidéo. Ciblées et pratico-pratiques, ces vidéos ont été créées sur mesure pour nous. Elles permettent à nos collaborateurs de se former quand et où ils le veulent. J’ajouterais que le budget est également un point fort de ce type de support digital ! » fort. « Le gain de temps est appréciable et apprécié, notamment pour les travailleurs qui disposent de peu de temps et, encore plus, dans les conditions de mobilité que l’on connaît aujourd’hui partout en Belgique. » … et points d’attention Si ces méthodes ont tout pour séduire, il faut toutefois veiller à mettre en place les modalités nécessaires pour accompagner les salariés durant l’apprentissage et ne pas les laisser tout seuls face à leur ordinateur. En effet, quid des entreprises où tout le monde ne dispose pas d’un ordinateur, des métiers pratiques ou encore des entreprises qui ont moins de moyens pour investir ? Sont-elles dès lors exclues de ces types de formation ? Pour notre experte, la réponse est non. « Pour ces entreprises, il est possible d’inscrire leurs travailleurs à des formations inter-entreprises organisées dans des salles équipées d’ordinateurs. Par ailleurs, les PME bénéficient de subventions, ce qui leur permet d’investir dans la formation de leurs employés même si leurs moyens sont plus limités. » Pour Marie Vandenberghe, grâce à ces nouvelles méthodes, le secteur de la formation en entreprise a sans aucun doute de beaux jours devant lui. La formation classique est-elle pour autant morte et enterrée ? Selon elle, pour certaines matières, une partie présentielle sera toujours utile : « L’idéal est de mixer la formation présentielle, numérique et collaborative. En dosant intelligemment ces différentes méthodes, on peut vraiment arriver à des solutions sur-mesure parfaites pour les entreprises », conclut-elle. ● D.R.

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