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TOPIC linéaire deviendra circulaire, systémique et décentralisé. La valeur doit être créée au niveau local en se concentrant sur le partage des ressources matérielles et immatérielles. Ces dernières représentent actuellement plus de 50 % de la valeur des entreprises mais sont souvent cachées par les analystes financiers. Les nouvelles générations ont déjà quitté ce vieux système économique linéaire. Les jeunes ne veulent, pour la plupart, pas travailler dans des structures pyramidales. Et ils recherchent avant tout un sens dans leur activité professionnelle. » Marc Vossen (N-Group). Quant à l’argumentation chiffrée, les auteurs se sont principalement concentrés sur la Belgique. Ils ont aussi récolté des données issues notamment du MIT, de l’Université d’Oxford, de la Commission européenne ou de l’OCDE. Leurs analyses prévoient une croissance sensible de ces nouvelles formes d’économie d’ici 2025. Par exemple, la proportion nationale d’emplois au sein des économies collaboratives et du partage passera de 1 à 18 %. Celle de l’économie de la connaissance de 14 à 17 %. Celle de l’économie circulaire de 1 à 2,5 %. Au détriment de secteurs comme l’industrie chimique, l’agriculture industrielle, les services publics ou l’extraction d’énergies fossiles. Mais si cette transition économique sera créatrice de beaucoup d’emplois, l’automatisation reste une menace, comme le souligne Emmanuel Mossay : « Chacun devra développer ses ‘soft skills’ par rapport à la robotisation et l’intelligence artificielle pour s’assurer un avenir professionnel. Dans ‘Shifting Economy’, nous donnons quelques conseils pour y parvenir. Par exemple, il faudra de plus en plus utiliser son instinct et l’émotionnel plutôt que le rationnel. Mais aussi développer la confiance mutuelle, cultiver l’optimisme, l’humour, faire preuve d’empathie. Bref, tout ce que les robots ne sont a priori pas encore capables de faire. » L’humain au centre du management Marc Vossen est directeur général de N-Group (NRJ, NRJ hit TV, nostalgie et Chérie FM). Depuis qu’il en a pris les commandes, l’homme a mis en place un management dont l’humain occupe la première place dans un système horizontal. « Certes, je suis un patron. Mais je ne me considère pas au pouvoir ; je suis plutôt au service. Au service des auditeurs, des fournisseurs, des clients, des équipiers et de la communauté toute entière. Je suis convaincu que l’avenir du travail passera par l’intelligence collective guidée par l’optimisme. Notre objectif est d’envoyer au monde des ondes positives. Nous avons pris plusieurs engagements forts : ne pas succomber au sensationnalisme, s’engager auprès des plus démunis, aider des jeunes et des adultes à concrétiser leurs projets et leurs rêves, ou encore réduire notre empreinte écologique. » Marc Vossen aussi mise beaucoup sur l’intelligence collective. « Les gens travaillent mieux lorsqu’il y a des interactions et que chacun peut contribuer à ce management participatif. C’est le concept d’holacratie : l’organisation est considérée comme une matrice vivante dont chaque élément contribue au développement de la communauté. Mais c’est en travaillant avec des petits groupes, même dans une grande structure, que l’on obtient les meilleurs résultats et une résilience accrue. Il vaut mieux plusieurs voiliers zigzaguant plutôt qu’un gros paquebot fonçant tout droit. » Pour le bien commun Michel Bauwens est fondateur de la Peer to Peer Foundation. L’objectif de cette organisation internationale, qui regroupe des chercheurs et des citoyens, est d’encadrer et de promouvoir des actions visant à assurer la transition vers une société basée sur les biens communs (les « commons »), matériels ou digitaux. L’accès universel à ces commons est censé être garanti par des licences de partage d’œuvres ou de logiciels libres telles que Creative Commons ou GPL. La fondation s’inscrit donc pleinement dans l’émergence des nouvelles économies, comme l’explique Michel Bauwens. « Au printemps dernier, j’ai mené une étude sur le développement de l’utilisation des ‘commons’ dans la ville de Gand. Nous avons constaté que le nombre de projets en la matière a été multiplié par dix au cours des dix dernières années. En Allemagne, il faut savoir que la transition énergétique a été initiée par des coopératives énergétiques citoyennes. Je pense donc que les économies collaborative, du partage ou de la connaissance vont transformer profondément le monde du travail. Tout en préservant les ressources naturelles. Il est par exemple hallucinant de constater qu’actuellement on dépense trois fois plus d’énergie et de matière dans le transport que dans la production. Au niveau mondial, il faut relocaliser la production mais encourager la globalisation intellectuelle. Je crois que nous devons nous tourner vers des modèles économiques génératifs. C’est-à-dire des modèles qui peuvent soutenir une passion personnelle et une mission pour le monde, qui enrichissent la communauté et préservent les ressources naturelles. Je pense par exemple aux initiatives d’entreprenariat social. Chaque travailleur devrait se demander s’il contribue aux problèmes ou aux solutions. » ● Michel Bauwens (Peer to Peer Foundation). BECI - Bruxelles métropole - septembre 2017 27 D.R. D.R.

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