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INTERNATIONAL BREXIT La Chambre de Commerce de Londres veut collaborer avec les villes d’Europe Le 29 mars dernier, le Royaume-Uni a officiellement lancé la procédure de sortie de l’Union européenne. Celle-ci devrait être terminée en avril 2019. Beaucoup de questions se posent sur l’avenir économique des Britanniques et des Européens. Colin Stanbridge, le président de la Chambre de Commerce de Londres, est inquiet mais optimiste. Julien Ide A u mois d’avril, la Chambre de Commerce de Londres organisait un sommet avec des chefs d’entreprise européens et les principales chambres de commerce métropolitaines du vieux continent, dont Beci. Les différentes parties se sont engagées à travailler ensemble dans l’ère post-Brexit. De son côté, le gouvernement de Theresa May semble vouloir la fin de la libre circulation des travailleurs entre l’UE et la Grande-Bretagne. Colin Stanbridge, président de la Chambre de Commerce de Londres, s’en inquiète mais reste globalement confiant par rapport aux conséquences économiques du Brexit. Il insiste sur l’importance des échanges et des accords commerciaux entre l’UE et le RU. Quel est votre état d’esprit actuel par rapport au Brexit ? « Je tiens d’abord à rappeler qu’à Londres, 60 % de la population a voté contre le Brexit. Beaucoup d’entre nous pensent que c’est une mauvaise chose de quitter l’UE. Mais la procédure est lancée et nous n’avons pas le choix. Je suis par contre très confiant quant aux entreprises londoniennes. Nous avons plus d’emplois que nous n’en avons jamais eu. Il n’y a pas de réelle inquiétude que le RU soit sévèrement touché par le Brexit. Globalement, je ne suis pas inquiet car je suis persuadé que nous continuerons à faire du business avec les pays de l’UE. » Que pensez-vous de la libre circulation des travailleurs ? « Il est très important que l’UE et le RU trouvent de bons accords pour les citoyens européens travaillant au RU et inversement, les citoyens britanniques travaillant dans l’UE. Cela inquiète beaucoup d’entreprises. Le plus important est que les citoyens européens et britanniques puissent se déplacer en Europe sans trop perdre de temps dans les aéroports et aux frontières. Nous ne voudrions pas que les travailleurs européens quittent le territoire. C’est pourquoi les accords sur les frontières doivent être réglés au plus vite. » Êtes-vous personnellement inquiet des négociations entre le RU et l’UE ? « Oui, bien sûr. Mais lors du sommet avec les Chambres de Commerce étrangères, tous les participants ont montré une volonté forte de collaborer pour le bien de tous, et de respecter une période de transition économique, plus que nécessaire. Je reste donc relativement optimiste. Beaucoup de personnes pensent ici que, quoi qu’il se passe, le RU resColin Stanbridge, président de la Chambre de Commerce de Londres. tera un énorme marché pour les entreprises belges, françaises, italiennes, allemandes… Toutes les parties doivent donc faire preuve d’une grande flexibilité. C’est dans l’intérêt de chacun. L’UE et le RU sont de très gros marchés. Si l’économie britannique souffre, toute l’économie européenne souffrira aussi. Nous devons donc absolument collaborer et être solidaires. » Le rôle des Chambres de Commerce est donc primordial… « Exactement. Toutes les Chambres de Commerce européennes et britanniques ont une grande responsabilité. Car toutes ces organisations soutiennent le business de leurs membres. Elles doivent convaincre les politiques que le business doit continuer de fonctionner. Le plus important est de maintenir de fortes relations commerciales entre l’UE et le RU. Par ailleurs, nous collaborons avec des villes de partout dans le monde depuis des décennies. Nous allons bien sûr continuer. Nous faisons partie d’un réseau mondial. Nous sommes extrêmement bien placés pour anticiper les questions économiques relatives au Brexit. Nos entreprises continuent à faire et rechercher du business en dehors de l’Europe, et aussi dans les pays émergents. Mais l’UE restera un marché énorme pour nous dans les prochaines années. Il est important que les grandes métropoles collaborent pour le commerce et le business. Ce sera de plus en plus important dans les 10 ou 20 prochaines années. Avec les crises financières, il est important de montrer des valeurs communes. » ● BECI - Bruxelles métropole - septembre 2017 19 D.R.

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