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TOPIC François Bellot : pragmatique et efficace MOBILITÉ & LOGISTIQUE On pourrait croire que la quantité des problèmes de mobilité en Belgique est proportionnelle au nombre de responsables qui doivent les résoudre. Bruxelles est particulièrement gâtée, où le couple régional-fédéral n’a pas toujours roulé en tandem. Depuis l’arrivée de François Bellot, on peut remarquer un net changement de cap. Interview par Didier Dekeyser L’offre S, qui vise à développer l’utilisation du train dans et autour de Bruxelles, s’élargit, nous rappelez-vous dans divers communiqués de presse. Où en est-on ? Elle évolue significativement. Rappelons qu’en 2015, le lancement de l’offre S s’est faite avec l’ouverture d’une nouvelle halte à Tour et Taxis, et que ce réseau compte aujourd’hui 12 lignes dont les fréquences progressent ; que l’an passé il y a eu la mise en service du tunnel Schuman-Josaphat, l’ouverture de la halte Germoir, l’ouverture de la halte Arcades à Watermael, etc. Notons aussi l’augmentation des fréquences sur les axes Nivelles/ Braine-l’Alleud/aéroport. Depuis décembre 2016, ce sont 32 trains supplémentaires par jour en semaine et 40 le week-end qui desservent l’hinterland bruxellois. Parmi les 33 gares et haltes bruxelloises, à côté des grandes gares, plusieurs feront l’objet de travaux de modernisation. La communication spécifique quant à ce réseau est en cours d’élaboration, m’informe la SNCB. Ils préparent un programme de visite de 58 communes disposant d’au moins une gare desservie par une relation S. Par commune, ils rencontreront les bourgmestres et échevins de la mobilité afin de donner un aperçu de l’offre S axé sur leur commune. La même démarche sera entreprise auprès des conseillers en mobilité des entreprises bruxelloises. Quant au RER, les travaux vont reprendre début 2018. Sur ma proposition, le gouvernement fédéral a, en effet, décidé d’accorder le milliard supplémentaire pour terminer le RER à quatre voies et pour accroître l’offre et le réseau ferroviaire. La mobilité publique à Bruxelles connaît trois grands acteurs : SNCB, STIB, De Lijn : un organe de réflexion commun ne serait-il pas indispensable ? Il ne faut pas réinventer des structures mais faire fonctionner ce qui existe. Au niveau stratégique et politique, j’ai relancé le Comité Exécutif des Ministres de la Mobilité (CEMM), lequel se réunit régulièrement depuis un peu plus d’un an et a déjà pris plusieurs décisions directement liées aux différents opérateurs de transport public. Il s’agit notamment de définir une vision commune, de renforcer l’interopérabilité et l’intégration tarifaire. Au niveau opérationnel, plusieurs organes existent déjà mais il faut les renforcer. Dans le cadre du RER, la convention de 2003 liant les Régions et le fédéral a créé le Comité de Pilotage RER, lequel s’était hélas très peu réuni. J’ai personnellement désigné une personne pour diligenter ces travaux. J’attends les désignations par les autres ministres de leurs représentants… Intégrer les différentes offres de mobilité et développer une information multimodale plus ciblée ne faciliterait-il pas la vie des usagers ? En effet, la multiplicité des abonnements et formules tarifaires représente un frein psychologique. Le développement national de la carte Mobib comme support de référence dans le domaine du transport public va faciliter l’intermodalité. Mon objectif est de privilégier l’utilisation de cette carte pour tous les déplacements en transports en commun, permettant l’achat d’un abonnement de train combiné avec TEC, De Lijn ou STIB, le paiement d’un emplacement de parking, la location d’un blue bike, Villo ou d’un véhicule Cambio. Plusieurs abonnements sont déjà disponibles sur la carte Mobib, qui doit devenir une carte commune multimodale disponible sur un support personnel (GSM, carte de crédit…). Evidemment, l’intégration de toutes les offres existantes ne sera pas aisée. D’autres actions ? Bien entendu ! Par une approche pragmatique des problèmes de mobilité, j’ai identifié des mesures concrètes capables de réduire à court terme la pression automobile : l’allocation forfaitaire de remplacement de la voiture de société, l’élargissement du remboursement indemnité vélo aux vélos électriques rapides, le soutien aux plateformes de covoiturage… L’amélioration de la mobilité deviendra réalité lorsque des alternatives efficaces auront été mises en œuvre. C’est le sens des choix que j’ai voulus dès ma prise de fonction. ● BECI - Bruxelles métropole - septembre 2017 31 © Reporters

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