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ENTREPRENDRE RECRUTER À BRUXELLES La diversité est une chance Une entreprise qui veut fonctionner pour et par les Bruxellois préférera évidemment recruter au sein même de la ville. Ceci implique de faire face à la diversité du capital humain dans la métropole. Comment relever le défi ? Quelle est la richesse du potentiel bruxellois ? Ville mondiale toujours en effervescence, Bruxelles détient un capital considérable. Elle est non seulement le centre névralgique de l’Europe, mais aussi une ville universitaire où vivent 1,16 million d’habitants (plus de 10 % de la population belge). Ayons la simplicité d’admettre que ce potentiel fabuleux reste sous-utilisé chez de nombreux employeurs. Il offre pourtant des perspectives non négligeables en ressources humaines. Une comparaison de Bruxelles avec d’autres villes belges met en évidence la diversité et le multilinguisme, nettement plus développés dans la capitale. On y rencontre des gens du monde entier, des gens qui vivent à l’échelle du monde, précisément, avec un esprit ouvert et des contacts internationaux. Pas étonnant qu’ils soient aussi plus flexibles, plus créatifs et plus innovants. Le recruteur a affaire à des candidats qui ont vécu dans divers pays ou qui ont une ascendance allochtone. Ces gens-là ne connaissent pas l’esprit de clocher que l’on retrouve encore ailleurs en Belgique. Le recrutement à Bruxelles a ses exigences propres. Il n’est pas facile de trouver les profils bilingues que la capitale réclame. Et puis, il y a les disparités de barèmes salariaux (plus élevés à Bruxelles que dans le reste du pays). Enfin, les Bruxellois demandent des procédures d’engagement rapides. Dans leur quête de candidats de qualité, les employeurs peuvent bien sûr exploiter des canaux classiques tels que leur site web et les médias sociaux. Pourtant, il est tout aussi judicieux d’initier une collaboration intensive avec les écoles (par le biais de Job Days, d’ateliers, de pitches sur la base de mémoire de fin d’études ou de places de stage en entreprise). Il est utile d’établir le contact avec la vie associative (BECI, bien sûr, mais pourquoi pas aussi un club de hockey ?) pour diffuser les offres d’emploi et stimuler le réseautage au sein du personnel (cela peut notamment se faire en désignant tous les nouveaux venus comme ambassadeurs de recrutement – et en récompensant les plus efficaces). Comment gérer la diversité ? Les entreprises bruxelloises constatent que bon nombre des nouveaux venus qu’elles recrutent sont d’origine étrangère. Cette diversité ne mérite pas d’être considérée comme un problème. Il faut plutôt y voir une opportunité. N’est-il pas logique que la grande diversité de la ville se reflète aussi dans le personnel de ses organisations et entreprises ? Les clients eux-mêmes offrent une belle hétérogénéité, dans notre capitale. Vous y traiterez indifféremment avec un client d’origine chinoise et un cadre haut placé des institutions européennes. Disposer d’une riche combinaison de langues constitue dès lors Pascale Matthys un atout dans un environnement truffé d’organisations européennes. Il va de soi que la juxtaposition de cultures très différentes peut susciter de l’incompréhension ou un certain malaise. D’où la pertinence d’une formation à la multiculturalité pour promouvoir l’intégration. Les gens reçoivent ainsi des outils qui les aident à évaluer à sa juste valeur l’impact du travail multiculturel. Ils apprennent à analyser correctement les interactions entre collègues et à les guider dans le bon sens. Cet aspect mérite aussi d’intervenir dans le coaching des travailleurs. C’est en effet la méconnaissance de l’autre qui alimente le refus. L’organisation de happy hours, d’événements RH et de réunions petit-déjeuner facilite les contacts. Dès l’instant où les gens apprennent à bien se connaître, la collaboration devient beaucoup plus facile. De nombreux employeurs souscriront à la notion de respect. Ce qui ne veut pas dire que le respect pour la langue et la culture de l’autre va de soi. Il demande de la patience et de la ténacité de la part du personnel. De la patience pour apprendre à comprendre les autres et de la ténacité pour accepter de s’adapter soi-même quelque peu à ce nouveau contexte multiculturel. Nos comportements ne sont pas les mêmes face à la fille d’un expatrié que face à une dame polonaise qui vient de s’installer chez nous. Cette dernière a encore du mal avec notre langue et requiert un peu plus de patience de notre part. ● Pascale Matthys HR & Happiness manager KBC Brussels pascale.pm.matthys@kbcbrussels.be BECI - Bruxelles métropole - juin 2017 47

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