FOCUS co, Ontex, le Pain Quotidien ou encore Exki, ce qui rend incontournable un travail préparatoire visant à rendre la démarche de comptabilisation cohérente. Ultime étape après les conclusions du Bilan Carbone : la compensation que l’on choisira de réaliser des pays développés ou en voie de développement. treprises disposent de ces informations. Cela concerne leur consommation d’énergie (électricité, gaz, mazout de chauffage...). » Si l’on veut obtenir un bilan complet et intégrer ce que le Bilan Carbone désigne comme les petits et les grands achats (scope 3), cela devient plus complexe : il faut collecter des informations moins courantes. Heureusement, les matières du scope 3 peuvent être comptabilisées selon la méthode des amortissements sur un, deux, trois ans ou plus. Une démarche d’un an à deux ans Il ne faut pas espérer faire le tour de la question en une semaine. Channa Gourdin rassure toutefois : « Si cela prend du temps au début du processus, cela devient ensuite très vite automatique ». Chez Bruxelles Environnement, la procédure mobilise une personne qui y travaille un jour par mois, avec l’espoir d’aboutir à quelque chose de complet en un à deux ans. Un laps de temps important, que Channa Gourdin tend à relativiser et qu’elle transforme en avantage : « Ce temps nécessaire (nous) permet de laisser le processus mûrir. Et puis, il y a aussi la sensibilisation du personnel qui est absolument incontournable. On doit en effet donner au personnel l’envie de transmettre ces informations et de s’insérer dans cette dynamique. La démarche Bilan Carbone entreprise par Bruxelles Environnement présente une autre caractéristique : elle est associée au système de management environnemental déjà appliqué au sein de l’institution. Les données chiffrées collectées par le Bilan Carbone, et surtout leur évolution, donneront en quelque sorte au système de management des indices concrets et interprétables quant à notre évolution sur ces plans. » Barco, Ontex, le Pain Quotidien, Exki... Le Bilan Carbone est pour Antoine Geerinckx une seconde nature. Dans le cadre des activités de compensation carbone de CO2Logic, le bureau qu’il a créée il y a un peu plus de dix ans, il est amené à établir un mapping des émissions de CO2 des orAntoine Geerinckx (CO2Logic) ganisations. À son palmarès figurent de nombreuses entreprises souvent actives à l’international, comme Bar1. Pour 2015, selon les relevés de la Fédération Belge des Entreprises Electriques et Gazières (FEBEG), 37,5 % de l’électricité produite en Belgique l’a été à partir du nucléaire, 38,4 % par des centrales thermiques (essentiellement au gaz), 9,1 % par la biomasse, 8,2 % par de l’éolien, 4,6 % par du solaire et le solde par l’hydraulique. « Vu de l’extérieur, on ne s’en rend pas compte, mais la réalité d’une activité économique n’est pas la même du point de vue des émissions de CO2 Pascale Sinnaeve (EETQ) selon qu’elle est opérée en France, en Chine ou en Belgique. Le facteur d’émission par kWh d’électricité produit sera forcément plus près de 1.000 g de CO2 en Chine, tandis qu’en Belgique, on sera plus proche de 200 g. » En effet, en Belgique, l’électricité est essentiellement produite par des sources qui contribuent peu ou pas aux émissions de CO2 1. Tandis qu’en Chine, les . À la kW restent en grande majorité produits à partir de charbon, une des sources d’énergie les plus émettrices de CO2 lumière des relevés réalisés auprès de ses clients, CO2Logic peut ensuite les amener à une logique de réduction des émissions de CO2 à travers, par exemple, l’introduction de technologies plus respectueuses de l’environnement ou la promotion de comportements plus responsables. Compenser les émissions inévitables Pour les émissions de CO2 qui n’ont pu être évitées, il s’agira d’engager une logique de compensation, le plus souvent réalisée dans des pays en développement. Lorsqu’Antoine Geerinckx a répondu à nos questions, il revenait précisément d’un voyage en Afrique où CO2Logic mène, pour le compte de ses clients, d’importants projets de compensation : « En Afrique, avec 1.000 euros, il est possible de réduire les émissions de CO2 de 100 tonnes, alors qu’avec ce même budget, seules quelques tonnes peuvent être réduites dans les pays occidentaux ». En effet, lorsque des efforts ont déjà été consentis pour lutter contre les émissions de CO2 , les efforts à produire pour « effacer » les tonnes résiduelles sont de plus en plus coûteux. Dans une logique d’optimisation, les efforts des clients de CO2Logic se concentrent donc sur des actions engagées dans des pays en voie de développement. Outre les effets directs engrangés par le commanditaire en termes de compensation de ses émissions de CO2 , ces actions présentent également des effets positifs directs en termes de création d’emplois et de préservation de la biodiversité. Autant de bénéfices pour les populations locales, que l’Imperial College of London a évalués à quelque 664 dollars par tonne réduite, et qui s’ajoutent aux économies substantielles réalisées au sein de l’entreprise commanditaire. Et à une « conscience carbone » plus claire que jamais. ● Info : www.eet-totalquality.com ; www.co2logic.com 42 BECI - Bruxelles métropole - juin 2017 © CO2logic
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