TOPIC GREEN Reporting non financier : tendance ou nécessité ? La responsabilité environnementale et sociétale, on en parle de plus en plus. En Belgique, toutes les grandes entreprises ou celles cotées en bourse sont déjà tenues de publier un rapport extra-financier. Il porte entre autres sur les normes environnementales, le bien-être des employés, le choix des fournisseurs, etc. Dès le 1er janvier 2018, la législation européenne rendra ces rapports obligatoires. Un travail considérable, c’est vrai… mais qui n’est pas sans intérêt pour l’entreprise. Gaëlle Hoogsteyn R édiger un rapport extra-financier représente certes un travail important. Cependant, de plus en plus d’entreprises réalisent l’intérêt de communiquer ces données. « Il y a une véritable prise de conscience au sein des entreprises que réaliser ce type de rapport est tout à fait dans leur intérêt », commence Arnaud Grégoire, Chief Editor chez Freeman & Greenwood SCRL. « Au-delà de l’obligation européenne, de plus en plus d’entreprises, y compris des PME et des ONG, publient de leur propre chef des rapports non financiers afin de se profiler et de se différencier de la concurrence. » Et vous, en tant qu’entreprise, quel intérêt pouvez-vous y trouver ? Envers les actionnaires, clients et fournisseurs… « La publication d’informations non financières fournit aux actionnaires et autres parties concernées une vue d’ensemble utile de la situation et des performances des entreprises », poursuit Arnaud Grégoire. De plus en plus de stakeholders (investisseurs, clients, fournisseurs…) s’y intéressent car ces informations donnent une vision à bien plus long terme que les résultats annuels. Les clients et les investisseurs sont de plus en plus nombreux à tenir compte de ces données au moment de faire des choix. « Quant aux plus petites entreprises et aux ONG, communiquer sur leurs données extra-financières leur permet aussi de se positionner par rapport à leur comité de direction et/ou leurs administrateurs. » Envers le grand public… Communiquer sur son engagement environnemental et sociétal (surtout quand c’est fait sur une base volontaire) est un bon moyen de se positionner sur le marché par rapport à ses concurrents et d’améliorer son image. « Vis-à-vis du grand-public, cela dénote une volonté de transparence et cela peut vraiment être un moyen de communication et de promotion supplémentaire pour l’entreprise », illustre notre expert. Envers le personnel… Autre aspect non négligeable : celui de la répercussion en interne sur les membres du personnel. « Montrer à ses employés que l’on est écologiquement et socialement res26 BECI - Bruxelles métropole - juin 2017 Arnaud Grégoire (Freeman & Greenwood) ponsable ne peut qu’entraîner un regain de motivation et renforcer leur engagement envers leur employeur », assure Arnaud Grégoire. Par ailleurs, en termes de recrutement, plusieurs études démontrent que les employés (surtout les jeunes) accordent une importance grandissante aux valeurs de l’entreprise pour laquelle ils travaillent. C’est donc un excellent outil de recrutement et de fidélisation, qui répond à une véritable demande des travailleurs. Envers la presse… Last but not least, communiquer sur ses données extra-financières est une façon efficace de faire parler de son entreprise de façon positive. « Il est important d’informer la presse de façon différenciée. Dans les rédactions, tout le monde court après le temps. Aussi, proposer des versions courtes encouragera les journalistes à prendre quelques instants pour les lire et les répercuter auprès du grand-public », conseille Arnaud Grégoire. Des rapports plus « communicants » Rédiger un rapport sur les données non financières représente une masse de travail importante, pour un gros D.R.
29 Online Touch Home