EDITO Budget mobilité : l’occasion manquée ? Veut-on, oui ou non, améliorer la mobilité dans ce pays ? La question se pose, quand on sait dans quel sens le gouvernement fédéral envisage de réformer le régime des voitures de société. Ce dont on discute actuellement, c’est de la possibilité de convertir ces véhicules en rémunération nette. Et c’est tout ? Oui, c’est tout ! On nous dira que cette formule « cash for car » a le mérite de briser le tabou de la voiture de société. En réalité, elle ressemble à une simple opération d’optimisation fiscale, qui ne répond en aucune manière aux défis de la mobilité. Cette option simpliste ne règle rien. Il y a fort à parier que la plupart des travailleurs concernés décideront d’acheter quand même une voiture, peut-être plus petite et moins chère, qu’ils empocheront la différence et continueront à rouler pour se rendre au travail. Thierry Willemarck, Président de BECI Les partenaires sociaux, de leur côté, se sont accordés sur une proposition beaucoup plus ambitieuse – et pourtant évidente. Permettre à l’employeur de proposer un véritable « budget mobilité » qui offrirait aux travailleurs le choix entre divers modes de transport : véhicules partagés, vélo (électrique), abonnement de transports en commun, ou une combinaison de ces différentes solutions. Tout ceci comme alternative à la voiture de société, qui resterait bien sûr une option. Bref, un outil qui s’appuie sur le stimulant fiscal pour promouvoir une véritable intermodalité. Et une vraie solution de mobilité, flexible et efficace. BECI se rallie à cette proposition, tout en allant encore plus loin. Nous rappelons notre suggestion d’intégrer dans le budget mobilité la possibilité d’une intervention dans le loyer ou l’hypothèque, pour autant que le travailleur accepte de se domicilier à proximité de son lieu de travail. Benoît Cerexhe, chef de groupe cdH au parlement bruxellois – et ex-ministre régional de l’Économie – s’inquiétait récemment, et à juste titre, d’un possible durcissement des conditions d’octroi des crédits hypothécaires, ce qui risquerait de pousser encore plus de jeunes et de familles à quitter la ville. Ajoutons que ces « ex-urbains » reviendront sans doute quotidiennement en ville pour y travailler, et que beaucoup le feront en voiture. La proposition de BECI a le mérite d’apporter une double réponse aux défis de la mobilité et de l’exode urbain, en rapprochant les travailleurs de leur lieu de travail. L’avis des partenaires sociaux a été soumis au gouvernement, dont la réponse est attendue d’ici la fin mai. Il n’est pas trop tard pour faire les bons choix. BECI - Bruxelles métropole - mai 2017 1
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