FINANCER L’ENTREPRISE Crowdfunding : PME cherchent fonds de roulement Les entreprises débutantes ne sont pas les seules à pouvoir bénéficier d’une opération de financement participatif (crowdfunding). Rien n’empêche les PME de faire appel aux investisseurs privés. « Ne plus dépendre totalement des banques pour sa croissance : voilà de quoi il s’agit. » Peter Van Dyck L es médias limitent presque systématiquement le crowdfunding au financement des start-ups. Il s’agit alors de financement participatif par actions (equity-based crowdfunding), une façon pour les investisseurs privés d’investir dans une entreprise débutante. Or, il existe deux autres formes de crowdfunding : les dons – pour lesquels on n’attend rien en retour – et le prêt participatif (crowdlending), par lequel des particuliers prêtent de l’argent à des PME bien établies. C’est dans cette dernière catégorie qu’opère Look&Fin, fondée en 2012. « Nous sommes la première plate-forme en Belgique qui propose aux particuliers de prêter à des PME. L’atout de la formule réside dans l’opportunité donnée aux prêteurs d’investir directement leur épargne dans l’économie réelle tout en la dynamisant », explique Frédéric Lévy Morelle, CEO de Look&Fin. Des investisseurs toujours plus nombreux découvrent ce système alternatif qui diversifie leur portefeuille. « Les quelques 100 dossiers que nous avons ouverts représentent plus de 14 millions d’euros », confie M. Lévy Morelle. « Plus de 4,5 millions d’euros ont déjà été reversés aux prêteurs à ce jour. Les prêts offrent un rendement entre 4 et 11 % l’an, habituellement versé sur une base mensuelle. » Répartition du risque Les start-ups qui se risquent au finan18 BECI - Bruxelles métropole - avril 2017 cement participatif doivent absolument développer un réseau et vendre un concept qui persuade des investisseurs potentiels. Ceci ne s’applique pas avec la même acuité dans le cas d’un prêt participatif. Nicolas-Alexandre Verdbois, Senior Business Analyst, estime que Look&Fin attire surtout les investisseurs par son approche portefeuille : « Ils répartissent leurs investissements sur 10 à 15 entreprises en moyenne, ce qui dilue le risque. » La principale différence avec l’equity-based crowdfunding réside dans le financement d’entreprises déjà bien rodées. Look&Fin établit trois critères dans le choix des bénéficiaires : ces entreprises doivent exister depuis au moins trois ans, elles doivent générer un certain cash-flow et réaliser un chiffre d’affaires suffisant pour le remboursement des prêts. « Les dossiers que nous proposons sur la plate-forme n’y figurent pas par hasard », déclare Frédéric Lévy Morelle. « Chaque proposition de crédit subit une analyse préliminaire approfondie. » M. Verdbois insiste : « Nous consultons les comptes des résultats et les bilans de l’entreprise. Et nous tenons compte d’un Le crowdlending ouvrira de belles perspectives lorsque les PME comprendront qu’elles ne dépendent plus intégralement des banques pour leur croissance. Frédéric Lévy Morelle, CEO de Look&Fin. © R.A. © Thinkstock
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