BRUSSELSLIFE LE BRUXELLOIS DU MOIS Guido Vanderhulst, le « monsieur patrimoine industriel » bruxellois Passionné par le passé industriel et le vécu des gens de la région bruxelloise, il a œuvré la majorité de sa vie pour la revalorisation du patrimoine très riche sur l’axe du canal. Son combat pour sauver l’ancienne poêlerie Godin de Laeken, dont Docks Bruxsel a pris la place, a permis d’en préserver la « cathédrale », son édifice majeur aujourd’hui restauré. Guido Vanderhulst est commissaire d’une exposition permanente sur Jean-Baptiste Godin, qui a fondé la poêlerie et le familistère voisin, et sur l’histoire du site. Faire parler les usines et leur permettre de raconter l’histoire de Bruxelles, des différentes vagues de travailleurs qui y sont passées, de leurs conditions de vie… voilà ce qui occupe Guido Vanderhulst depuis près de 40 ans. Fraîchement arrivé d’Afrique, où il a grandi et commencé une carrière dans la coopération au développement, le jeune Guido s’installe à Molenbeek dans les années 1970. Il a une trentaine d’année et découvre un quartier en perte de vitesse économique. Alors que les capitaux fuient, Guido Vanderhulst crée l’association La Rue. Un outil pour permettre la participation active des habitants du quartier à la vie économique, politique et culturelle de Molenbeek. Ensemble, les habitants constatent que la revitalisation du quartier passe par une revalorisation de son passé. L’association La Fonderie naît ainsi en 1983, avant de s’installer trois ans plus tard sur le site de l’ancienne Compagnie des Bronzes à Molenbeek. Au fil des ans, La Fonderie élargit son champ de recherche à la Région bruxelloise toute entière, et Guido Vanderhulst devient petit à petit la mémoire vivante du passé industriel bruxellois. Également président du Conseil Bruxellois des Musées, Guido milite contre les opérations check-points pour prélever les taxes LE SAVIEZ-VOUS ? immobilières qui récupèrent petit à petit les bâtiments industriels de Bruxelles. Quand on lui a demandé s’il souhaitait travailler sur l’histoire de la « cathédrale », il a sauté sur l’occasion. Ce bâtiment, élément majeur des usines Godin, est l’un des plus vieux de Bruxelles. Il accueille aujourd’hui l’exposition permanente de Docks Bruxsel, dédiée à l’industriel Jean-Baptiste Godin, « fondateur de l’économie sociale » et premier entrepreneur à avoir logé avec ses travailleurs sur le site de son usine, d’abord à Guise dans le nord de la France, puis à Bruxelles à partir de 1858. C’est donc une collection de matériels audiovisuels, de documents, d’illustrations et de photographies que Gudio Vanderhulst a rassemblés durant des années, et alors que l’exposition a été inaugurée fin janvier, ce passionné d’histoire industrielle est déjà sur un autre projet. Avec l’aide de l’ASBL Bruxelles Fabriques, il s’affaire en ce moment à la restauration des machines de la brasserie Wielemans-Ceuppens et se bat pour le classement historique de l’avenue du Port. Guido n’a pas fini d’extraire les secrets du passé industriel de Bruxelles. Victor Lepoutre Les pavillons d’octroi : d’anciens Le saviez-vous ? Jusqu’en 1860, ces petits bâtiments, encore présents sur plusieurs portes bruxelloises, étaient destinés au prélèvement d’un impôt sur l’importation de denrées. Ces petites maisons cubiques, se faisant face, marquent le paysage à la porte d’Anderlecht, de Ninove ou encore aux abords du bois de la Cambre. Elles sont aujourd’hui investies par le Musée des Égouts, le Centre d’information, de documentation et d’études du patrimoine, ou encore une agence immobilière. Pourtant, au 19e siècle, leur utilisation était tout autre : on y prélevait l’octroi ; un impôt indirect sur les denrées et marchandises entrant à Bruxelles. Ceux situés à l’entrée du bois de la Cambre contrôlaient le passage à la Porte de Namur, jusqu’à la suppression de l’octroi en 1860. Ils furent déplacés deux ans plus tard à leur emplacement actuel et servirent longtemps de siège et d’habitation à la 6e Division de Police. Victor Lepoutre BECI - Bruxelles métropole - mars 2017 37
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