EDITO Diversité : ne pas se tromper de cible Inclure dans l’entreprise tous les Bruxellois, sans distinction d’âge, d’origine, de sexe, de convictions ou de handicap : voilà un enjeu de société majeur et un enjeu économique de première importance. Nous l’avons dit et répété – notamment au travers du Livre blanc de la Diversité, publié en septembre 2015 – la diversité est une force pour l’entreprise. D’abord parce que le talent n’a pas d’âge, pas de sexe ou d’autre identité, et que le devoir de l’entreprise est de reconnaître ce talent partout où il existe. Ensuite, parce que le talent est multiple : nos modes de pensée, nos vécus, nos bagages culturels sont divers. Cette diversité, qui est celle de la société, de nos clients et de nos marchés, fait la richesse de l’entreprise. Parce qu’elle lui permet d’élargir sa vision et d’accroître son agilité. Dans le monde complexe où elles évoluent, les entreprises ne peuvent se priver de diversité. Ce serait une faute. Thierry Willemarck, Président de BECI Sur tous ces points, BECI est parfaitement en accord avec les organisations syndicales et avec le ministre de l’Économie et de l’Emploi Didier Gosuin. Là où il existe une divergence entre nous, c’est sur les moyens à mettre en œuvre pour encourager l’inclusion. Dans un projet d’ordonnance, le ministre Gosuin propose d’avoir recours au « mystery shopping » : l’envoi dans les entreprises de faux CV ou de faux candidats pour déceler (et sanctionner) ceux qui se rendraient coupables de discrimination à l’embauche. Nous pensons que ce projet relève de la « fausse bonne idée ». Il instaure le règne de la suspicion, faisant de chaque entreprise une accusée en puissance – et de chaque candidat éconduit une victime. Un projet qui sème la division et risque fort d’engendrer un rejet sans nuance. Un projet contre-productif. Est-ce à dire qu’il n’y a pas de discrimination ? Si, hélas ; nous devons le reconnaître : elle existe dans l’entreprise, comme dans les organisations publiques ou syndicales. Mais il est trop facile de rendre l’entreprise seule responsable d’un problème de société. Ce serait oublier un peu vite que, si certains demandeurs d’emploi restent sur le carreau, c’est d’abord parce que le système éducatif a échoué à les doter de compétences. Ce serait oublier un peu vite que la discrimination est aussi induite par certains clients : c’est le propriétaire qui s’adresse à une agence pour mettre un bien en location, mais qui ne veut pas de « certaines populations » ; c’est le client qui doute ouvertement des compétences d’une technicienne plutôt qu’un technicien pour réparer sa machine… Faut-il alors renoncer, avouer le constat d’échec ? Bien sûr que non ! Mais nous affirmons qu’il faut préférer à la logique de répression une logique d’incitation, avec des démarches positives : accompagnement par des consultants, actions pédagogiques, sessions d’information, workshops… Bien sûr, c’est moins spectaculaire qu’une mesure punitive qui échouera. Mais ces mécanismes fonctionnent ; l’expérience le prouve. Il faut les déployer à grande échelle, au bénéfice de tous : travailleurs et employeurs. Haussons le débat ! BECI - Bruxelles métropole - mars 2017 1
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