28

TOPIC SALES & MARKETING Facture électronique : l’effet « boule de neige » attendu cette année En avril 2016, le nombre de factures électroniques a dépassé le volume de factures « papier » en Belgique. Mais il reste du chemin à parcourir pour arriver au 100 % électronique, notamment dans les PME. Un nouveau cadre européen d’interopérabilité des factures électroniques – Peppol – devrait jouer un rôle d’accélérateur. Olivier Fabes À en croire l’Agence pour la Simplification Administrative (ASA), qui dépend du Secrétaire d’État Théo Francken, une majorité d’entreprises facturent désormais électroniquement. D’après une étude parue en avril 2016, le nombre de factures électroniques – estimé à un peu plus d’un milliard par an dans notre pays – est pour la première fois supérieur au nombre de factures papier. Les pouvoirs publics ont évidemment un rôle moteur à jouer. Après avoir mis sur un pied d’égalité juridique factures électronique et papier, il s’agit à présent de changer les habitudes, en particulier chez les plus petits émetteurs (les PME). Obligatoire en 2020 ? « L’État fédéral réduit sans cesse les factures en papier. Celles-ci auront totalement disparu le 1er janvier 2020. Dès juillet 2017, toute entreprise qui le souhaitera pourra facturer de manière électronique. Et dès 2018, pour participer à un marché public, il faudra facturer électroniquement. Actuellement, 52 % des factures sont électroniques, ce qui a déjà permis au fédéral d’économiser près d’un milliard d’euros (977 millions). Après le passage à 100 % d’e-facturation, attendu pour 2019 au plus tard, l’économie supplémentaire sera de 2,39 milliards », déclarait Théo Francken au journal Le Soir, en janvier dernier. Il est répété que le traitement d’une facture électronique coûterait 70 % de moins que celui d’une facture papier. Dès lors, pourquoi toutes les entreprises ne se jettent-elles pas dessus ? Outre le poids des habitudes, il y a le fait que l’automatisation complète d’un processus de facturation électronique « de machine à machine » – on ne parle pas ici de l’envoi d’une facture PDF qui finit par être imprimée – nécessite un minimum de travail informatique. Il faut qu’émetteur et récepteur parlent le même langage, dans un cadre sécurisé. Si, ces dernières années, nombre de grandes entreprises sont montées dans le train de l’e-invoicing, « aspirant » au passage leurs principaux fournisseurs, nombre de PME restent au bord du chemin. Par manque d’intérêt, temps ou compétences techniques. Peppol Un nouveau standard d’interopérabilité, sorte de lingua franca européenne promue par les autorités, pourrait changer 26 BECI - Bruxelles métropole - mars 2017 les choses. Son nom : Peppol ou Pan-European Public Procurement Online. Initié il y a plus de deux ans par la Commissaire européenne Nellie Kroes, en charge de l’agenda numérique, ce code européen de la facturation électronique est réellement devenu opérationnel en 2016. En Belgique, c’est le Fedict – le service public fédéral Informatisation – qui en assure la promotion et le support, vis-à-vis des pouvoirs publics comme des entreprises. L’énorme avantage de Peppol, explique le Fedict, c’est son côté ouvert, qui en fait une sorte de glossaire permettant d’interconnecter différents systèmes souvent hétéroclites (propriétaires). En Norvège, qui a facilement 3 à 4 ans d’avance sur nous en la matière, une écrasante majorité d’entreprises utilisent déjà des systèmes compatibles Peppol. Depuis le 1er janvier 2017, l’administration flamande joue un rôle pionnier en matière de migration de ses systèmes de facturation vers ce standard. D’autres niveaux de pouvoirs devraient suivre. Pour que les PME embraient, il est essentiel que les principaux éditeurs de logiciels comptables ou de facturation intègrent Peppol à leur offre. C’est déjà le cas pour les applications d’e-facturation belges Koalaboox ou POM, par exemple. Les comptables ont aussi un rôle à jouer pour promouvoir l’e-facturation. Les choses commencent à bouger du côté de l’offre mais, à en croire les experts du Fedict, les entrepreneurs ne doivent pas hésiter eux-mêmes à interpeller leurs fournisseurs informatiques. Cela ne pourra qu’accélérer l’apparition de solutions simples, intégrées et abordables. Pour que d’ici 2020, envoyer une facture « full electronic », sans intervention humaine, devienne aussi facile que d’envoyer un e-mail. ● Pour en savoir plus : www.efacture.belgium.be ; www.peppol.eu/adoption/adoption/Belgium © Thinkstock

29 Online Touch Home


You need flash player to view this online publication