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IMMOBILIER & URBANISME Boom démographique : où loger les Bruxellois ? En dehors de la vision de l’investisseur ou de l’acteur immobilier, le logement fait l’objet d’une attention politique prioritaire à Bruxelles. Non seulement en termes de qualité de la vie urbaine, mais aussi, à terme, pour garantir la viabilité financière de la Région. C’est en ce sens que la déclaration de politique du gouvernement bruxellois se propose d’« endiguer l’exode urbain des revenus moyens ». Plus globalement, quel est l’impact de la démographie sur le résidentiel bruxellois ? Vincent Delannoy Q u’en est-il de la valeur des biens immobiliers ? Sur les dix dernières années, elle est restée stable, au-delà des variations annuelles à la hausse ou à la baisse avec des amplitudes de 10 à 15 %. Ce phénomène s’explique par la stagnation du revenu moyen par habitant. En moyenne, le prix des biens ne pouvait continuer à augmenter comme il l’a fait jusqu’en 2006, étant donné que le rendement locatif, lui, ne pouvait croître dans la même mesure. C’est l’analyse que font l’OCDE et d’autres observateurs internationaux (comme les journalistes de l’hebdomadaire The Economist). Toutefois, dans un marché immobilier de qualité et très contrasté, se focaliser sur une moyenne peut s’avérer trompeur en ce sens que certains segments, eux, se révèlent particulièrement intéressants. Sans compter qu’un quartier n’est pas l’autre ; ceux du Châtelain, Molière, Brugmann, des Étangs d’Ixelles ou Flagey ont le vent en poupe. Demande de petits logements Que nous apprend, en particulier, l’année 2016 ? Un constat se vérifie tout d’abord : le vieillissement de la population, l’allongement de l’espérance de vie, la croissance démographique et la hausse du nombre de célibataires dopent la demande d’habitations de petite taille. Le dernier baromètre des notaires* le confirme. C’est en Région bruxelloise que le prix d’achat moyen d’un appartement une chambre augmente le plus (+3,2 %) sur base annuelle, contrairement au « trois chambres » qui se déprécie de 6,1 % dans la capitale. Le prix moyen de la maison d’habitation diminue en Belgique, sauf à Bruxelles où il enregistre une augmentation de 3,3 %. Que dire du segment haut de gamme ? Il reste stable, même si, plus récemment, une offre abondante est apparue sur le marché. Ainsi, des trois chambres dans le sud de Bruxelles s’avèrent souvent trop onéreux pour les candidats acquéreurs. Cette situation souligne par ailleurs un trait caractéristique de la crise du logement à Bruxelles, qui a été qualifiée de « crise du logement à un prix abordable » (ou plutôt « en lien avec les revenus des bruxellois » ?). La place Flagey et les étangs : parmi les quartiers les plus en vue de la capitale. * chiffres tirés du baromètre n. 30 En 2016, les volumes de transactions immobilières sont restés élevés, spécialement à Bruxelles qui a connu un BECI - Bruxelles métropole - février 2017 13 © Reporters © Thinkstock

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