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FOCUS Vendre sa société à l’étranger : une piste alternative ? Fabrice Dandois (Deloitte Fiduciaire) Erick Thiry (responsable Hub transmission) preneur pourrait être confronté, deux ou trois ans plus tard, à de mauvaises surprises lors d’un contrôle fiscal, telles que des montants à payer qui n’auraient pas été provisionnés. « Dans ce cadre, des clauses spécifiques aux litiges fiscaux sont à prévoir en amont dans le contrat de vente », ajoute-t-il. Le rôle du conseiller fiscal est aussi de trouver des pistes pour optimiser la reprise de la société. Fabrice Dandois : « L’une des solutions peut, par exemple, être la création d’une holding où on prévoit une remontée de dividendes de la société opérationnelle en vue d’optimiser le financement de l’acquisition. » Parfois, une restructuration de l’entreprise permettra aussi de faciliter la transmission. Citons, par exemple, la possibilité de séparer l’immobilier de l’exploitation. Et Guy Van de Velde d’ajouter : « L’une des autres grandes questions est de savoir comment structurer le deal : est-ce qu’on reprend seulement les actifs (asset deal) ou est-ce qu’on rachète les actions (share deal) ? Selon le choix, le risque et les implications fiscales seront différentes. » Enfin, après le rachat, un suivi est également proposé au nouvel acquéreur pour l’aider à remplir ses obligations fiscales. Sur le plan fiscal, comme sur d’autres plans, se faire accompagner est souvent une nécessité. « Dans une PME, la compétence fiscale n’est pas toujours suffisante compte tenu de la complexité des procédures. C’est pourquoi, chez Deloitte, nous estimons primordial que la personne qui a travaillé à la préparation et à la structuration de la reprise assure également le suivi et l’implémentation comptable et fiscale », conclut Fabrice Dandois. ● Info Hub Transmission : Erick Thiry - eth@beci.be, 02 643 78 36 36 BECI - Bruxelles métropole - janvier 2017 « Nous sommes de plus en plus fréquemment contactés par des investisseurs étrangers (français, hollandais, turcs, italiens…) qui souhaitent s’implanter à Bruxelles », explique Erick Thiry, coordinateur du Hub. Certains secteurs tels que l’industriel, le semi-industriel, la production à valeur ajoutée ou encore la transformation de produits intéressent particulièrement ces acquéreurs étrangers. « Les sociétés de services, moins sollicitées en général, offrent aussi un intérêt stratégique pour nos voisins. » « Pour répondre à ces demandes, nous avons la chance de pouvoir nous appuyer sur le réseau Enterprise Europe Network, dont BECI est le partenaire bruxellois, sur celui des chambres de commerce, présentes dans le monde entier, et sur notre collaboration avec Bruxelles Invest & Export. Tous ces partenariats nous permettent de faire rayonner les entreprises belges en phase de transmission, au-delà de nos frontières. » Pour Erick Thiry, l’international offre de nouvelles perspectives en transmission : « C’est une problématique qui dépasse le niveau régional, elle doit être traitée au niveau national et même international. » Pour le cédant, il peut être plus intéressant d’être repris par une société étrangère, qui veut s’implanter sur Bruxelles et aura intérêt à garder les structures en place, plutôt que par un concurrent qui souhaitera réaliser des économies d’échelle. « Intéresser un investisseur étranger peut donner un nouveau départ à une entreprise qui aurait besoin, par exemple, de capitaux pour se développer. » Un nouveau souffle Dans les faits, Erick Thiry constate que certains entrepreneurs restent assez réticents à l’idée de voir leur société « partir » à l’étranger. « Il faut lever ces a priori car vendre son entreprise à un groupe étranger peut être une vraie opportunité. Ces acquéreurs arrivent généralement avec des fonds assez conséquents qui vont permettre à l’entreprise de se développer et apporter un nouveau souffle. C’est l’occasion d’une recapitalisation et l’opportunité de générer de l’emploi en région bruxelloise. » En cas de transmission internationale, BECI joue son rôle d’accompagnateur et de conseiller. « Il est essentiel de se mettre au niveau de l’acquéreur étranger qui, lui, est sans nul doute très bien entouré, par des conseillers de haut niveau. C’est là que nos partenaires interviennent », conclut Erick Thiry. Actuellement, trois transmissions internationales sont en cours chez BECI. © R.A. © Reporters

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