INTERNATIONAL Bénédicte Wilders : « Le changement de stratégie porte ses premiers fruits » Entre Brexit, élections américaines et troubles en Turquie, 2016 aura été marquée par une instabilité certaine pour les entreprises exportatrices. Sans compter l’impact des attentats sur l’image de Bruxelles. Pas de quoi, toutefois, inquiéter Bénédicte Wilders, directrice de Bruxelles Invest & Export, qui évoque le changement de stratégie initié l’an dernier. YAB Bruxelles Métropole : Travaillez-vous avec les initiatives privées, à l’image des missions d’entrepreneurs ? B. Wilders : On accompagne le mouvement de plusieurs manières. Les entreprises sollicitent généralement nos attachés économiques et commerciaux sur place pour les aider à faire le matching avec les entreprises locales ou constituer leurs programmes. À côté de cela, nous avons des collaborations avec des partenaires, publics comme privés. Notre plan d’action annuel est d’ailleurs élaboré sur la base de tables rondes avec les entreprises, les clusters et les fédérations. Mais nous travaillons aussi avec d’autres partenaires, comme les chambres de commerce bilatérales. Et cela fonctionne de mieux en mieux depuis que nous avons réorganisé notre travail sur la base de zones géographiques, et plus sur les secteurs d’activité. Quels sont les bénéfices de ce changement de stratégie ? Cela permet de nous aligner sur l’organisation de nos homologues flamand et wallon, des Affaires étrangères, des chambres de commerce… et cela renforce la complémentarité dans nos partenariats avec le privé. Cela renforce aussi les synergies entre nos responsables géographiques ici et nos attachés économiques et commerciaux sur place. Ils développent une véritable expertise sur une zone géographique et deviennent le point de contact unique. Nous réunissons de plus en plus les entreprises par grappes, autour d’une thématique, et nous les emmenons vers un marché-cible. On n’emmène plus un seul secteur en Chine par exemple ; on organise plutôt une mission architecture accompagnée de consultants énergétiques, d’ingénieurs, voire de juristes spécialisés ; Bruxelles Invest & Export organise sur place des rencontres avec des donneurs d’ordre, qui reçoivent ainsi tous les ingrédients d’une solution complète. Nous le faisons aussi dans d’autres thématiques, comme le médical, avec succès. Depuis le lockdown et les attentats, les acheteurs étrangers sont-ils plus réticents à venir à Bruxelles ? En export, la confiance dans les entreprises belges n’est pas entachée. En attraction d’investissements étranBénédicte Wilders gers, c’est plus difficile à dire, mais nous n’avons pas connu de désistements à nos invitations. Cela dit, Bruxelles Invest & Export continue à cibler l’Amérique et l’Asie, qui ont été les plus frappés psychologiquement par les attentats. Plus généralement, on essaye de maximiser les synergies en liant le plus possible un volet « invest » à nos missions export. Un exemple : Pfizer Belgium, venu comme MSD Belgium ou Amgen avec nous au salon BIO de San Francisco, a pu expliquer à des patrons californiens pourquoi le seul centre d’essais cliniques du groupe à part Yale se situait à Erasme-Bruxelles. En termes d’impact, on peut difficilement rêver mieux ! Quels sont vos projets pour 2017 ? Nous poursuivrons les missions commerciales, la participation aux grandes foires et l’invitation d’acheteurs étrangers à Bruxelles ou sur nos stands. Les formations au commerce international restent également une priorité. Un peu plus de la moitié de nos actions restera dédiée à l’Europe, mais nous continuerons à aller chercher la croissance là où elle performe : nous aurons pas mal d’actions en Asie. Il est clair que nous devrons composer avec les incertitudes : Brésil, Russie, Turquie,... En dehors de cela, l’Iran restera à l’agenda et nous allons persévérer en Afrique, notamment en partenariat avec le Maroc. Tenterez-vous d’attirer des entreprises installées au Royaume-Uni suite au Brexit ? Nous continuerons à le faire et insisterons, comme toujours, sur le fait que Bruxelles constitue un excellent point de départ pour conquérir l’Europe. Nous resterons attentifs à l’évolution de la situation et aux négociations du Brexit. L’ensemble du processus nécessitera beaucoup d’expertise, or nous avons des bureaux juridiques très qualifiés à Bruxelles. On ne se réjouit pas de la sortie du Royaume-Uni de l’UE, mais il est clair que des opportunités sont à saisir. ● Info : www.invest-export.brussels BECI - Bruxelles métropole - janvier 2017 13 R.A.
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