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L’avenir des relations euro-britanniques reste pour l’heure dans le fog. COMMERCE INTERNATIONAL Brexit : une pint à moitié pleine pour Bruxelles Depuis le 24 juin, les sujets de Sa Gracieuse Majesté se préparent donc à rayer la mention « European Union » de leur passeport. Quelles en seront les conséquences pour l’économie belge et bruxelloise en particulier ? Gérer, c’est prévoir... Olivier Fabes F in mars 2017, le Royaume-Uni va donc officiellement entamer sa procédure de divorce d’avec l’Union. Une négociation qui, si tout va bien, ne devrait pas excéder deux ans, mais chacun sait qu’une séparation se déroule rarement sans heurt. En l’occurrence, qui aura la garde des échanges commerciaux ? Comment partager les « meubles » en matière de droit social, de libre circulation des travailleurs ou d’immigration ? Quelles seront les modalités de la pension, plus qu’alimentaire, versée aux fonctionnaires euro-britanniques ? Et quel sera encore le moral de la livre et de la City ? Nobody knows... En attendant, les prévisionnistes de tout poil y vont de leurs scénarios, du plus optimiste au plus catastrophiste. En se réconfortant du fait que la situation serait de toute façon moins préoccupante de ce côté-ci du Channel que sur la perfide Albion. Pour anticiper une période d’incertitude, mieux vaut en tous cas bien connaître un certain nombre de réalités sur les échanges belgo-britanniques. Histoire de ne pas simplement regarder passer l’Eurostar le moment venu. C’est dans cette optique que BECI, dans la foulée des initiatives prises au niveau fédéral, a réuni depuis juillet un groupe d’experts afin d’étudier les menaces et opportunités que présente le Brexit pour Bruxelles. Ce groupe d’experts, autour de la Secrétaire d’État en charge du Commerce extérieur Cécile Jodogne, réunit des professionnels de secteurs potentiellement les plus concernés. On pense notamment à l’immobilier et à la finance. Quels en sont les constats à ce stade ? 6 BECI - Bruxelles métropole - novembre 2016 La Belgique parmi les plus impactés Notre pays est, par rapport à son PIB, le 3e pays de l’Union potentiellement le plus impacté par le Brexit, après les Pays-Bas et l’Irlande. Le Royaume-Uni est notre quatrième partenaire commercial, et le premier en dehors de la zone euro. Il représente 5,5 % des importations belges et 7,7 % des exportations. Ces dernières pesaient pas moins de 18,3 milliards d’euros en 2015. Nous exportons surtout des véhicules, engins motorisés et équipements de transport, des produits chimiques et des produits alimentaires. La demande britannique génère par ailleurs une bonne part de la valeur ajoutée du textile et du secteur de l’énergie. Dans un rapport de juin, la banque ING estimait que les cinq secteurs les plus importants influencés directement par la demande britannique représentent près de 60.000 emplois. Des emplois qui, sans être directement menacés, pourraient être mis sous pression. La valeur ajoutée générée par la demande britannique représenterait 2,8 % du total des emplois, ce qui fait de la Belgique le quatrième pays de la zone euro le plus exposé à une chute de la demande outre-Manche. En attendant de connaître les modalités du divorce, la plupart des projections vont dans le sens d’un impact a priori négatif dans les prochains mois. Le PIB belge reculerait de 0,3 à 0,7 % en 2017. En ce qui concerne spécifiquement les exportations de marchandises, la perte pourrait à moyen terme varier entre 0,7 % (si un large accord de libre échange est conclu avec le Royaume-Uni) et 2,4 % dans le cas contraire. Bruxelles moins touchée que la Flandre, mais... Sur les quelque 18,3 milliards d’euros d’exportations outreManche, près de 15 millions sont le fait de la Flandre : plus que la part du lion. L’économie bruxelloise, surtout © Thinkstock

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