ENTREPRENDRE LA PERFORMANCE HUMAINE COMME MOTEUR ÉCONOMIQUE Devenir un athlète d’entreprise C ette transition d’un modèle où l’on divise le travail vers un modèle où l’on partage les rôles implique une responsabilisation des individus, laquelle implique un stress additionnel à gérer. Les tâches se multiplient et se complexifient. Le temps assigné à chacune diminue et il faut pouvoir rester performant sous pression. Une caractéristique des athlètes de haut niveau. Alain Goudsmet, fondateur de Mentally Fit et coach mental de sportifs au niveau olympique, relève de nombreuses similitudes entre athlètes et managers : tous ont leurs entraînements et leurs matchs, leurs zones de confort et leurs marges de progression, leurs talents et leurs potentiels. Il propose le concept d’« athlète d’entreprise ». Son travail prend en compte les quatre axes qui font la complexité de la performance humaine : la tête, le cœur, le corps et l’esprit sont analysés et développés. L’axe mental, l’axe émotionnel, l’axe physique et l’axe spirituel constituent ses terrains de jeu. De la participation à la victoire « Même le meilleur athlète d’entreprise peut choisir de s’inscrire dans le changement et de progresser, ou bien résister et freiner la progression de l’entreprise. En effet, il y a plusieurs niveaux de performance que l’on peut attendre de ses collaborateurs, sans jugement de valeur. Mais, si l’entreprise désire atteindre le top niveau, il lui faudra franchir plusieurs stades d’évolution, de la culture de la participation à celle de la victoire. » « Au stade de la participation, l’entreprise atteint son objectif quand elle fait partie du jeu », explique encore Alain Goudsmet. « En sport, cela correspond à une première qualification pour les JO. » Ensuite vient la performance : « Nous sommes présents, alors autant tenter notre chance et aller chercher une médaille. C’est la PME qui décroche un gros contrat international. » Dans la culture de la victoire, il ne s’agit plus d’être présent ou de rêver de médailles, mais d’aller les chercher ! C’est l’objectif avoué et clair pour tous. En sport, on pense à Roger Federer lorsqu’il foule le gazon de Wimbledon… Évidemment, cette culture de la victoire ne peut exister qu’à travers les individus et les équipes. L’organisation, pour être performante dans la durée, va devoir compter sur leur efficience. Il faut donc trouver la formule parfaite entre liberté et structure, entre rôles et règles, entre performance individuelle et efficacité collective. Ceci demande de l’exercice et de l’accompagnement. Car, comme en sport, il ne suffit pas d’avoir d’excellents joueurs, encore faut-il qu’ils jouent bien ensemble ! Nos sociétés changent. Les modèles hiérarchisés disparaissent, la pyramide s’aplatit et laisse place à une structure en réseau. L’employé devient un collaborateur. Il n’obéit plus, il contribue. Il n’est plus exécutant, il est responsable. Alors, comment travailler en équipe ? Comment libérer sans perdre le contrôle ? « Il faut poser le cadre ! », répond Alain Goudsmet. « C’est ce qui leur permettra de remplir leur rôle à 100 % et en toute liberté. La clarification de la règle, paradoxalement, n’amène pas la restriction mais la libération. » Au minimum, le cadre doit créer l’alignement sur trois points : l’objectif commun, les règles et les rôles. « Focalisons-nous sur le tempo plutôt que sur la vitesse. Comme en F1, ce n’est pas le plus rapide en piste qui gagnera la course. En entreprise, prenez le temps, comme les mécanos avec les bolides, de vérifier les paramètres de votre équipe, de travailler régulièrement sur les priorités de vos collaborateurs. Investir dans ses travailleurs, c’est investir dans la performance durable. Le succès aujourd’hui dépend de la capacité à devenir un véritable athlète d’entreprise. Pour cela, nous traitons les managers comme les grands sportifs, les équipes comme des Dream Teams et les entreprises comme des clubs centenaires : avec rigueur, obsession pour la performance et vision à long terme. » ● Pour aller plus loin Votre corps est votre outil de travail. Pour vous apprendre à l’écouter et à le respecter, BECI et Mentally Fit vous proposent un programme de formations « athlète d’entreprise », par modules indépendants d’une demi-journée. Prochains rendez-vous : 21.11 Quelles différences entre pression positive et stress négatif ? 12.12 Comment être au top au bon moment Info : Emilie Lessire, tél. +32 2 643 78 11 – ele@beci.be BECI - Bruxelles métropole - novembre 2016 41 © Thinkstock
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