TOPIC expatriés apprécient Bruxelles pour son confort de vie. Eléonore reprend : « Ils apprécient beaucoup la ‘way of life’ des Belges. La ville est multiculturelle et de nombreux étrangers se sentent rapidement chez eux, ici. L’effervescence de la ville jour et nuit attire les jeunes travailleurs. Et les ménages avec enfants se réjouissent des nombreux espaces verts. » Amélie Bovy est, quant à elle, conseillère auprès de l’Expat Welcome Desk (le bureau d’accueil du Commissariat pour l’Europe et les Organisations Internationales). Elle reçoit les mêmes échos lors des contacts avec les travailleurs étrangers. « Ils sont nombreux à nous dire que la qualité de vie à Bruxelles est meilleure que dans d’autres grandes villes européennes. Ils apprécient le marché immobilier, globalement moins cher, la richesse de l’offre culturelle, la qualité des soins de santé et la gastronomie de notre ville. » Pas le Bronx La Quality of Living Survey 2016 du bureau conseil Mercer déplace Bruxelles de la 22e à la 21e place dans le classement des villes les plus vivables au monde. Notre capitale obtient ainsi un score nettement meilleur que Paris (37), Londres (39) et New York (44). Mercer a également étudié pour la première fois la sécurité personnelle dans les grandes villes mondiales. Là, Bruxelles obtient de moins bons résultats et se retrouve à la 41e place. Cette sécurité joue incontestablement un rôle dans la décision de multinationales d’envoyer ou non des expatriés. Les entreprises établies à Bruxelles pourraient réagir par des formations à la sécurité et des environnements de bureau sécurisés. « La sécurité retient l’attention, effectivement, mais curieusement sans rapport direct avec les attentats ter3 Amélie Bovy, conseillère auprès de l’Expat Welcome Desk. 34 BECI - Bruxelles métropole - novembre 2016 conseils pour les entreprises qui accueillent des expatriés • Veillez à faciliter l’intégration des expatriés. L’échec de missions à l’étranger est souvent imputable à des problèmes d’adaptation : les collaborateurs ne trouvent pas de bonne école pour leurs enfants ou ils n’ont pas de réseau social sur place auquel ils peuvent faire appel... • Prévoyez des formations pour préparer vos collaborateurs à la confrontation avec une nouvelle culture. Un cours de langue est certainement recommandé pour faciliter un bon départ dans un nouvel environnement. • Signalez-leur l’existence de l’Expat Welcome Desk. Il est essentiel que les expatriés soient bien informés et bien préparés à leur séjour à Bruxelles. Infos Expat Welcome Desk : www.commissioner.brussels roristes », constate Eléonore van Rijckevorsel. « Les gens se préoccupent surtout de la criminalité dans les rues de Bruxelles. De nombreux expatriés ont entendu parler de la mauvaise réputation de certains quartiers. Ils se demandent s’ils peuvent se promener seuls en rue, le soir. » Sa collègue Pauline Six craint qu’ils ne se laissent trop influencer par les récits des collègues : « Les conseils des collègues ne correspondent pas toujours à la réalité. Nous nous efforçons de rester aussi objectifs que possible et de nous baser sur les faits. Nous faisons appel au bon sens. Bruxelles, ce n’est pas le Bronx. » Ellen Van Arenthals (Mercer) confirme : « Nous ne recevons quasiment aucune question à propos de la menace terroriste. En revanche, les entreprises examinent de près leur ‘risk management’. Elles veulent par exemple s’assurer de l’efficacité de leurs systèmes d’alerte. Ce n’est pas propre à Bruxelles ; c’est une tendance générale. » Pagaille administrative Le carrousel administratif qui attend les expatriés à Bruxelles leur laisse un arrière-goût beaucoup plus amer. Ils en ont vraiment peur. « Ils ne parviennent pas à comprendre », ajoute Eléonore van Rijckevorsel. « Ils estiment qu’il faut beaucoup trop de temps pour régler la moindre formalité. Nous entendons souvent dire qu’ils n’ont jamais vécu Pauline Six (à gauche) et Eléonore van Rijckevorsel (Bright Expats). une telle pagaille. » Voilà qui est difficilement conciliable avec l’atterrissage en douceur que souhaite Ellen van Arenthals : « Les pouvoirs publics doivent se rendre compte de la nécessité de documents disponibles rapidement et en plusieurs langues », dit-elle. L’Expat Welcome Desk offre un soutien administratif aux personnes qui s’établissent à Bruxelles, dans le cadre de leur activité professionnelle auprès d’institutions européennes et internationales. « Les nouveaux arrivants qui, par exemple, ne savent pas comment demander leur permis de travail, peuvent s’adresser à nous », explique la conseillère Amélie Bovy. « On nous interroge également sur la déclaration d’impôts que les expatriés reçoivent de l’administration fiscale au mois de mai et qui leur parvient soit en français, soit en néerlandais. Je comprends très bien que les expatriés ne s’y retrouvent absolument pas. Les procédures administratives sont d’une complexité effarante, à laquelle s’ajoute le problème linguistique. Il vaudrait mieux que les étrangers viennent se renseigner chez nous avant de s’installer à Bruxelles. Plus tôt ils font appel à nous, mieux nous pourrons les guider. » ● © R.A. © R.A.
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