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TOPIC Good to know... • Le Royaume-Uni capte 7,7 % des exportations belges (très majoritairement flamandes). • Il y a environ 20.000 Britanniques domiciliés en Belgique (soit 2% de la population étrangère) • La plupart habitent en Région bruxelloise et du côté de Waterloo. Rien que la commune d’Ixelles compte plus de 1.500 ressortissants britanniques. • Le nombre de fonctionnaires britanniques dans les institutions européennes tourne autour de 2.000 personnes. À la Commission, ils ne représentent que 3,5% des effectifs, mais souvent à des postes intermédiaires importants et influents. Les derniers accents donnés par la Première Ministre Theresa May semblent aller dans le sens d’un Brexit « dur ». orientée services, n’exporte que quelques centaines de milliers d’euros vers la Grande-Bretagne. Mais on sait aussi que pas mal d’exportations de services, singulièrement dans les PME, échappent aux statistiques. Et puis, parmi les quelques grosses entreprises industrielles que compte encore la Région bruxelloise figure... Audi Brussels, pour laquelle le Royaume-Uni est un marché-clé. Lors du lancement de l’Audi A1 (en 2013), pas moins de 20 % des voitures de ce modèle étaient exportées outre-Manche... Bruxelles compte également quelques entreprises du secteur de la transformation alimentaire pour lequel le marché britannique est stratégique. Un certain nombre de menaces… Le principal risque à moyen terme est celui d’une récession de l’économie britannique, combinée à une dépréciation de la livre déjà bien entamée (les experts tablent sur une perte de valeur de 10 à 20 % par rapport à début 2016). Ce gros coup de mou de l’économie britannique et du pouvoir d’achat des entreprises comme des consommateurs se ferait évidemment sentir dans nos exportations. La grosse inconnue est la durée du ralentissement en question. La situation pourrait être aggravée par la réintroduction de taxes douanières pour certains types de biens et services. Le scénario le plus rassurant à cet égard serait le maintien du Royaume Uni dans la zone économique européenne (comme la Norvège ou l’Islande), ce qui préserverait largement la libre circulation des biens, des services, des gens et des capitaux. Mais les plus ardents défenseurs du Brexit diront que cela reviendrait dans les faits à un statu quo. À l’opposé, le Royaume-Uni et l’Union européenne se contenteraient d’un accord de libre-échange bilatéral. En sachant que la taille d’un tel costume sur mesure peut prendre des années... Au-delà des effets négatifs potentiels d’un recul (temporaire) de la demande britannique, le principal risque, pour la Belgique et pour Bruxelles, est de voir l’Union aux prises avec d’autres forces centrifuges. Inspirés par le Brexit, d’autres pays pourraient être tentés, si pas de brandir la menace d’un référendum national, de revendiquer certains avantages de type autonomiste. On pense à la remise en cause de la libre 8 BECI - Bruxelles métropole - novembre 2016 circulation des personnes. Diverses études ont démontré que la réintroduction de contrôles aux frontières aurait un impact négatif à long terme sur les échanges intra-européens et sur la croissance économique en général. Ce ne serait pas une bonne nouvelle pour une économie très ouverte comme la nôtre. …et des opportunités pour Bruxelles Une période d’incertitude peut aussi être source d’opportunités. Refroidies par le Brexit, certaines multinationales vont peut-être être tentées de relocaliser une part de leurs activités ailleurs, sur le continent. « Quelle que soit l’issue du divorce qui va s’entamer, il est nécessaire de défendre et améliorer la position de Bruxelles dans le compétition que se livrent les villes de taille internationale », déclarait Cécile Jodogne, lors de la réunion du groupe d’experts début juillet. On connait les atouts de Bruxelles comme tremplin pour accéder à l’ensemble du marché européen. Mais on sait un peu moins que, malgré la crise de 2008 et les annonces encore récentes de restructurations dans certaines banques, Bruxelles et ses alentours occupent une place respectable dans le secteur de la finance et des technologies qui y sont liées. Avec des sièges internationaux comme ceux de Swift, Mastercard, Ogone ou Euroclear, mais aussi quelques startup « fintech » prometteuses. La Belgique était récemment classée 7e d’un large peloton européen (+ Israël) pour les investissements à risque dans les fintech, devant les Pays-Bas, l’Italie ou l’Espagne. La plupart de ces start-up de la banque 3.0 sont situées à Bruxelles et ont d’emblée des ambitions internationales. Pour faire valoir des alternatives à la City ? Indépendamment du secteur d’activité, Bruxelles devra faire valoir et amplifier certains de ses atouts face à des concurrents de premier ordre comme Amsterdam ou Dublin : sa créativité, matérialisée notamment par ses écosystèmes naissants de start-up dans les technologiques ou les sciences de la vie ; sa main-d’œuvre jeune, multilingue et multiculturelle ; sa qualité de vie ; sa connexion aux réseaux de transport internationaux ; et enfin, une offre de location de bureaux parmi les plus compétitives d’Europe. Ces atouts devront pallier le fait que le coût salarial d’un employé qualifié est supérieur à celui d’Amsterdam, Francfort ou Dublin, mais inférieur à Londres, Zurich ou Paris. ● © Reporters

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