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DHL et PostNL utilisent déjà des drones dans l’archipel des Wadden. LOGISTIQUE & MOBILITÉ Le drone, magasinier de l’avenir ? Des drones dans la logistique ? Des robots volants qui répertorient les stocks d’un entrepôt ou contrôlent les installations extérieures... Cela pourrait se concrétiser plus vite que vous ne le pensez. L a Suisse autorise déjà la livraison de colis par drone. La demande n’existe pas encore vraiment chez nous, mais des entreprises logistiques belges étudient le recours aux robots volants pour l’inventaire d’entrepôts et le contrôle de terrains industriels. C’est ce qui a incité le Vlaams Instituut voor de Logistiek (VIL) à lancer, il y a plus d’un an, le projet « Drones et Logistique », avec le soutien technologique de la KU Leuven. Les résultats définitifs ne seront connus qu’en décembre, mais Jan Merckx, chef de projet auprès du VIL, se montre optimiste quant à la faisabilité économique des dossiers à l’étude (notamment Colruyt, H. Essers et G4S). « Je suis convaincu que l’on pourrait réaliser de très belles choses à peu de frais. Le coût d’un vol de drone est quasi nul. L’appareil consomme très peu d’énergie et il n’est pas cher : vous en trouvez déjà entre 2000 et 5000 euros. Le coût d’exploitation est également modeste parce que vous économisez sur le personnel et pouvez demander au drone de procéder à l’inventaire pendant la nuit. Les principaux investissements concernent la formation des collaborateurs qui travailleront avec les robots volants et l’installation de l’infrastructure requise, par exemple les bornes de charge en cas de longues distances. Mais là encore, ce sont des coûts uniques, facilement amortis à terme. » Scanner les palettes Le fournisseur d’énergie Elia constitue un bel exemple. Il participe au projet VIL et a impliqué l’agence spatiale européenne ESA dans la quête de solutions qui utiliseraient des drones dans la gestion du réseau de transmission électrique. Le robot volant pourrait effectuer un relevé des dégâts à un pylône de haute tension après des intempéries. « Aujourd’hui, une ligne endommagée est mise hors service et un technicien escalade le pylône pour examiner les avaries », explique Jan Merckx. « Il serait plus efficace et plus sûr de confier cette tâche à 38 BECI - Bruxelles métropole - septembre 2016 Peter Van Dyck un drone. Si cela permet d’éviter la mise hors service du réseau, les investissements seraient vite rentabilisés. » Autre motif d’optimisme pour Jan Merckx : les publications sur les utilisations concrètes en inventaire de magasins et entrepôts, en Europe. Parmi elles, InventAIRy, à laquelle H. Essers contribue. Il faut dire que l’entreprise doit faire chaque année l’inventaire d’une quantité énorme de palettes en stock. Ah, si un drone en pilote automatique pouvait scanner toutes ces palettes... « Les robots servent déjà dans les magasins de prêt-à-porter », confie M. Merckx. « L’inventaire laisse souvent à désirer, dans les boutiques. Il n’est pas évident de scanner les codes à barres d’articles empilés. La technologie RFID (identification par ondes radio) permet à de plus en plus d’entreprises de recourir à des drones et d’autres robots. » Lenteurs législatives Les entreprises sont très intéressées par les drones autonomes suivis par une salle de contrôle, mais la législation ne tolère pas ou guère ce genre d’applications. « Nous surmontons beaucoup plus vite les obstacles technologiques que juridiques », déplore Jan Merckx. « Nous disposons déjà d’une technologie ‘sense-and-avoid’ par laquelle le drone réagit de manière appropriée s’il détecte un obstacle inattendu sur le parcours prédéfini. La pression s’accroît pour exiger l’élaboration d’une législation européenne adéquate, même si le législateur ne peut rien précipiter. Il lui faut en effet répertorier d’abord tous les risques potentiels. » Il n’y a aucune objection juridique tant que les inspections et inventaires s’effectuent à l’intérieur. Le problème se pose en revanche pour des entreprises portuaires, mais aussi de grands groupes tels que Colruyt, qui rêvent de drones pour inspecter et même sécuriser des terrains à l’extérieur, ainsi que des conteneurs. « Si une alarme se déclenche sur un site, un drone peut être envoyé sur © DHL

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