TOPIC MOBILITÉ & LOGISTIQUE La mobilité interrégionale, aujourd’hui et demain La mobilité dans notre pays ? Ça bouge. Pas trop tôt, quand on sait que les embouteillages belges sont presque champions du monde. Or, une politique de mobilité efficace se doit d’être interrégionale. D’où les questions que nous avons posées au ministre flamand de la mobilité, Ben Weyts, par ailleurs conseiller communal à Beersel. Bruxelles Métropole : Bruxelles élabore un nouveau Plan régional de mobilité (PRM) pour succéder à Iris 2. La Flandre en est-elle avertie ? N’est-ce pas une belle opportunité de collaborer ? Ben Weyts : Je suis heureux d’entendre que Bruxelles réfléchit à la mobilité et veut lui consacrer un plan. Je suppose qu’une fois que la procédure lancée, la Flandre sera consultée quant à sa propre vision, tout comme les communes limitrophes et les autres acteurs concernés. Nous sommes ouverts à une collaboration constructive. Ben Weyts À quand le Brabantnet ? Faudra-t-il attendre aussi longtemps qu’avec le Réseau Express Régional (RER) sans cesse reporté ? Quels sont les obstacles ? Le Brabantnet est dans les temps. Je voudrais que tout aille plus vite, mais il faut se plier à une série de procédures, notamment en matière de permis. Je fais le maximum pour accélérer ce dossier. Nous envisageons par exemple des trams-bus à la place de trams. Ils évitent les investissements en infrastructures ferroviaires et revêtements et ils assouplissent les trajets. Ces véhicules peuvent être mis en œuvre avant que le parcours ne soit définitif. Cette flexibilité est essentielle parce que le tracé reste le plus grand obstacle pour les communes concernées. Elles avaient des objections mais nous avons pu conclure un accord dans l’intervalle. L’avantage des tramsbus réside dans la facilité de modifier le trajet lorsque les arguments des communes se révèlent fondés. Les navetteurs et leurs 200.000 autos par jour constituent le principal défi de la mobilité bruxelloise. Considérez-vous que les parkings de transit apportent la solution ? Je ne suis pas favorable à la présence de plusieurs grands parkings en périphérie bruxelloise parce qu’ils Annick Claus attireraient davantage de trafic encore et peut-être de nouveaux problèmes. Notre objectif est une gestion répartie des véhicules via des parkings combinés d’où il sera facile d’emprunter les transports en commun. La logique est simple : retirer les voitures des routes le plus tôt possible. Nous examinons actuellement les possibilités de parkings combinés avec la SNCB. Nous nous concentrons surtout sur le Brabant flamand, compte tenu de la priorité au trafic entre le domicile et le lieu de travail. Les services de mobilité aux particuliers se multiplient. Travaillez-vous à l’intégration de la billetterie (tarifs, paiements...) des services de mobilité, tant publics que privés ? D’autres villes et régions ont par exemple développé des modèles de Mobility as a Service (MaaS), avec un interlocuteur unique pour les transports en commun, les taxis et même les voitures partagées. J’accorde personnellement de l’importance à une politique de données ouvertes. Leur accessibilité reste souvent problématique. En ouvrant nos données et en les partageant avec le secteur privé, nous l’incitons à développer des applications commerciales. Nous-mêmes, nous ne le faisons pas, parce que cela ne relève pas des missions des pouvoirs publics. Les véhicules autonomes, c’est pour demain. La Flandre n’aurait-elle pas dû prendre l’initiative et élaborer avec les autres régions et le fédéral une législation uniforme, qui la ferait figurer parmi les pionniers et lui permettrait d’accueillir les nombreux acteurs de la mobilité 2.0 ? Chacun a son rôle. Il revient au fédéral de définir les normes de produits, mais leur homologation relève des entités fédérées. Nous préparons un code of practice destiné aux constructeurs. Il s’agit de règles concrètes régissant les tests de véhicules autonomes, outre un code de conduite pour assurer la sécurité. Il faut par exemple tester d’abord sur un terrain privé, avant de le faire sur la voie publique. Cela ne concerne d’ailleurs pas seulement la Flandre et le Service Public Fédéral Mobilité. L’Agence Routes et Circulation, Agoria et ITS (Intelligent Transport Systems) font également partie de ce groupe de travail. ● BECI - Bruxelles métropole - septembre 2016 19
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